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c) Les producteurs traditionnels restent frileux

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Dans notre typologie, les web documentaires présentés par des producteurs « classiques » issus de l’audiovisuel et du cinéma sont sous-représentés : « Gaza/Sderot » avec Bo Travail !, « Havana/Miami », avec Alegria, « Le Challenge » avec What’s Up Films, « Twenty-Show » avec Zadig Productions, « 27 et moi » avec la Compagnie des phares et balises, « Vingt ans à hauteur d’hommes » et « Braquo, le Making of » avec Capa. Pourtant, selon Guillaume Blanchot, directeur multimédia du CNC, l’équilibre entre producteurs classiques et producteurs spécialisés web est plutôt respecté sur l’ensemble des projets soutenus par le CNC.

Cette différence s’explique sans doute en partie par le fait que le CNC ne soutient pas les productions, nombreuses, réalisées en interne par LeMonde.fr ou France 24 par exemple.

Le directeur du CNC souligne en revanche que parmi les producteurs classiques, ceux qui viennent du cinéma restent encore en retrait. « Nous n’avons à ce jour pas reçu de projets issus d’une société de production cinématographique. », a-t-il dit dans la Newsletter n°8 de Sunny Side of the Doc. Le responsable du CNC a du mal à expliquer cette frilosité mais il souligne que pour ces professionnels du cinéma « Internet est d’abord un formidable outil de marketing ».

Dans l’audiovisuel, Capa se distingue par une implication croissante dans les nouveaux formats de web documentaires et de web séries. Le groupe s’est doté d’un département Développements numériques qui a notamment pour mission d’inventer de « nouvelles expériences interactives d’immersion, de jeux, de fictions éclatées », de découvrir de nouveaux talents et d’élaborer de nouveaux modèles financement. Capa a trois projets en préparation : un web documentaire centré sur l’action de Médecins du monde auprès des démunis, « Un autre monde » qui dresse le portrait d’entrepreneurs « sociaux » et « Surveillance », une fiction interactive destinée à Canal +.

Enfin les marques et les institutions commencent également à investir la production de contenus multimédias, à l’image de SFR avec «HomoNumericus », mais cet aspect sera développé dans la dernière partie.

FOCUS : Les nouveaux métiers du web

Le web documentaire est un travail d’équipe. Cette réalité surprend parfois des auteurs habitués à travailler de manière autonome dans la photo ou dans la presse. L’enquête et l’écriture ne sont qu’une des nombreuses étapes avant la mise en ligne. Pour donner corps au sujet, il faudra relier entre eux les contenus, donner un habillage visuel au site, concevoir une arborescence, établir des liens hypertextes, construire une base de données etc… C’est tout le travail des techniciens du web dont les fonctions précises restent bien souvent obscures pour les profanes : flasheur, webgraphiste, webdesigner, développeur, intégrateur. Pour faire simple, trois compétences sont essentielles à la création du web documentaire : l’animation flash, le développement et le design web. Dans le web documentaire, il est fréquent qu’une même personne assume plusieurs casquettes mais cela dépend du budget de la production. Le flasheur (aussi appelé animateur flash ou développeur flash) « anime les éléments graphiques et développe les fonctionnalités de ces éléments(73) ». Il possède des compétences à la fois en graphisme et en développement, ce qui explique qu’il est souvent le seul expert technique dans les petites structures de production. Le développeur met au point toutes les fonctionnalités du site en fonction des demandes du client en écrivant des lignes de codes. Enfin le webdesigner est « chargé de réaliser la conception de l’interface du site : l’architecture interactionnelle, l’organisation des pages, l’arborescence et la navigation(74) ». Cette partie technique tend toutefois à se démocratiser grâce à la mise au point de nouveaux outils davantage accessibles pour des non-initiés. Honkytonk a ainsi mis au point en interne Klynt, un logiciel de montage interactif qui permet de rassembler des photos, du son, des vidéos et des textes de manière interactive. Selon Honkytonk, il devrait diviser par deux le temps de travail nécessaire pour un web docu.

L’ensemble de ces acteurs compose un marché en pleine structuration au sein duquel il nous semble judicieux de nous positionner par la création d’une société portée par un projet éditorial fort.

73 Définition donnée par le portail des métiers de l’internet réalisé sous l’autorité du secrétariat d’Etat chargé de la prospective et du développement http://www.metiers.internet.gouv.fr/metier/developpeur-animateur-flash
74 Idem

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