Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

c- les commerces ethniques : illustration d’un espace mondialisé–

Non classé

Dans le district de la Macarena, “le phénomène d’augmentation de la population
étrangère s’est produit avec une grande rapidité, de la même manière que les transformations
qu’elle a induit.” (SALINAS, 2008, p.7). Cela concerne particulièrement le quartier d’El
Cerezo où la diversité culturelle se révèle grâce aux enseignes commerciales et la diversité
des commerces ethniques.

Ce quartier commercial multiethnique comprend aussi bien des commerces qui
répondent aux besoins spécifiques des Espagnols qu’à ceux des clients d’origine d’Amérique
latine, d’Afrique, etc. (ex: les boucheries Halal, la boulangerie équatorienne, etc.). Les
commerces ethniques sont des solutions professionnelles non négligeables pour les immigrés
puisqu’ils créent des emplois répondant aux demandes des populations. Malgré cela, ouvrir un
commerce n’est pas chose facile, “la moindre activité qu’on met sur pied en deux ou trois
semaines, la police y met fin avec n’importe quel alibi” (Alain, Camerounais). Les
commerçants sont soumis à des vérifications de licences. Nonobstant ceci, nous pouvons
observer dans le quartier de nombreux commerces ethniques.

Planche photo 2: Illustration de la multiculturalité du quartier: les enseignes commerciales
internationales

Photo 3 Ségrégation et dynamiques multiculturelles à Séville le cas du quartier El CerezoSource: photographies personnelles, montage effectué sous Picasa, 2011. © Bouchet-Wacogne Matthieu

Les boutiques d’envois d’argent vers l’étranger et celles d’appels, très présentes dans ce
quartier (parfois les deux se retrouvent sous la même enseigne) répondent principalement aux
besoins des populations immigrées. Elles permettent de garder un contact entre le lieu de vie
des usagers et leurs pays d’origine.

Planche photo 3: Illustration de l’importance des lieux de connections entre Séville et le pays
d’origine

Photo 4 Ségrégation et dynamiques multiculturelles à Séville le cas du quartier El CerezoSource: photographies personnelles, montage effectué sous Picasa, 2011 © Bouchet-Wacogne Matthieu

De ce fait, il semble que tout ces commerces permettent un “mieux vivre” de la
population immigrée, “c’est facile de trouver des magasins adaptés à nos besoins, c’est le
quartier le plus compatible pour nous” (Zico, marocain). Cela donne au quartier un aspect de
“forteresse de l’immigration”: Alain (camerounais), témoigne: “comme conseil je dirais à
n’importe quel immigré que c’est le lieu où il peut trouver refuge”. Nous reverrons dans le
troisième chapitre les descriptions faites du quartier en fonction des perceptions des habitants.

C’est pourquoi, suite au nombre et à la diversité de ces commerces, cet espace serait le plus
apte à répondre aux besoins des immigrés en ce qui concerne la nourriture et les services que
proposent les différentes enseignes (coiffeur, téléphone, envoi d’argent, etc.).

Les deux montages photos ci-dessus montrent des enseignes commerciales qui sont
autant de marqueurs multiculturels que de symboles de la diversité des nationalités qui
composent le quartier. Ils nous montrent ainsi comment les différentes communautés
ethniques se sont appropriées cet espace mondialisé où il est possible de trouver des produits
provenant des quatre coins du monde.

Ces commerces représentent également « une possibilité de rencontre entre les
habitants de différentes origines et entre les commerçants et les clients» (TORRES, 2011,
p.129). Malgré cela, dans la recherche menée, entre autre, par Francisco Torres (2011), les
auteurs mettent en avant le manque de connexions entre commerçants car ils n’ont pas
d’association propre à leur activité dans cette zone et la seule entité disponible reste
l’association de voisins du quartier.

Par conséquent, les enseignes commerciales nous indiquent la diversité ethnique et son
importance à l’intérieur d’El Cerezo. Bien qu’ayant une forte influence dans le quartier, les
immigrés sont toujours stigmatisés ce qui laisse une “barrière” entre eux et les autochtones. A
cela, s’ajoute le peu d’espace public non délimité par des obstacles qui créé un manque pour
les habitants désireux de se regrouper entre eux. Pour y pallier certaines personnes, comme
des groupes de Camerounais, se retrouvent place Punta Umbria.

Page suivante : a- Espace aux multiples changements

Retour au menu : Ségrégation et dynamiques multiculturelles à Séville: le cas du quartier “El Cerezo”