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b- Projets de cohabitation pour améliorer le \”vivre ensemble\”

Non classé

Les questions d’intégration concernent la cohabitation entre population d’origine
différente. Le “vivre ensemble” comme façon de cohabiter, de partager un espace, d’interagir
avec ses voisins est quelque chose de complexe(21). “On peut déceler dans le vivre ensemble,
les prémices de la victoire des discours sur la différence. Le Canada semble être le pays le
plus concerné à la tradition du “vivre ensemble”, où il traduit la volonté de faire coexister des
origines multiples” (F. Abrioux dans: PERRATON, 2009, p.139). C’est pourquoi il n’est pas
une préoccupation nouvelle. Il est lié à la “montée de l’individualisme” qui remet en cause la
capacité à vivre ensemble. Le vivre ensemble est le fait de cohabiter entre personnes
d’horizons variés: “la vie en société a été et est un mélange enrichissant des uns avec les
autres, l’essentiel est de chercher à vivre ensemble” (SANCHEZ ELIAS, 2005, p.97). Cette
notion apparaît telle la manifestation des interactions entre individus vivant dans un même
espace urbain. Ce serait le partage entre habitants d’un lieu (ex: un quartier) où “l’interculturalité
apparaît comme une possibilité de vivre positivement dans une société plurielle”
(SANCHEZ ELIAS, 2005, p.98).

D’après l’humaniste Albert Boivin, « l’émancipation et la promotion du vivre ensemble
ne concernent pas uniquement les pouvoirs publics ; elles sont l’affaire de chacun de nous »
(2009). C’est un fait en soi, tout le monde y est confronté de manière plus ou moins forte en
fonction du mode de vie et des interactions en société de tout un chacun. La question du
“vivre ensemble” “concerne autant les rapports directs entre les individus que leurs rapports
dans l’espace public” (PERRATON, 2009, p.31). “On ne saurait s’insurger contre le “vivre
ensemble” parce qu’il cherche plutôt à réconcilier, à ravauder, à négocier, au contraire du
conflit qui effraie”(F. Abrioux dans: PERRATON, 2009, p.140).

Actuellement, à Séville, un plan pilote nommé “barrios plurales” mené par quatre
associations (ACCEM, Anima Vitae, Sevilla ACOGE et CODENAF) tente de faire le lien
entre les immigrants et les autochtones en considérant que c’est collectivement que peut se
créer du “vivre ensemble”. A l’initiative de la Junta, ce plan est subventionné par la mairie de
la ville, le gouvernement autonome d’Andalousie, le Ministère du travail et de l’immigration
et l’Union Européenne. C’est le premier projet de ce type qui a pour cible le district de la
Macarena. En mai, cela fera deux ans que ce projet a commencé, il a d’ailleurs été renouvelé
jusqu’à décembre 2011 “Il est semblable à un projet financé il y a quelques années par le
ministère de l’emploi. La vraie nouveauté de ce nouveau plan pilote est la mise en réseaux de
différentes ONG et associations. Cela permet de nous compléter et de ne pas faire la même
chose”(Ousseynou, coordinateur Acoge).

Le plan pilote de la Macarena axe ses projets suivant cinq domaines : le juridique, l’éducatif,
la santé, le dynamisme communautaire et le travail. Par exemple, un de leurs projets est de
permettre aux clubs sportifs de la Macarena de pouvoir faire de la compétition dans tous les
districts de la ville. C’est la première fois qu’un tel projet a pour exclusivité le district de la
Macarena. Nonobstant, il s’inscrit dans la continuité des projets associatifs menés par
différentes ONG telles ACOGE, CEPAIM ou encore ACCEM. Ces associations mettent en
place des projets de cohabitation dans les différents quartiers de ce district.

Nous allons nous attacher à un des projets associatifs qui prend place dans ce plan
pilote. En travaillant sur la médiation interculturelle, Aziz (marocain, médiateur interculturel)
tente de mettre en avant des espaces publics d’interaction comme les parcs, la porte d’entrée
des écoles, etc. Actuellement, le projet en cours est de faire en sorte que les parcs et les
associations de voisins deviennent des lieux de collaboration et d’interaction entre les
habitants. Ainsi, ces lieux permettraient des nouvelles rencontres et pourraient générer de
nouveaux contacts entre habitants des quartiers de la Macarena sans différenciation d’origine.

D’après Andres (espagnol, président de l’association des voisins du quartier El Cerezo), “la
multiculturalité se fait dans les parcs pour enfants et à la garderie. Ce sont des espaces où les
enfants jouent entre eux sans différence de nationalité, les parents qui les surveillent sont
amenés à discuter par ce biais”. Cela démontre l’importance à accorder à ces espaces, bien
qu’il y ait d’autres lieux et manières d’agir pour créer du “vivre ensemble”.

Ainsi, nous pouvons remarquer l’importance de la présence des médiateurs interculturels.
Leur rôle est de tenter de mettre fin aux conflits. C’est pourquoi, ils sont en contact avec les
associations des voisins et qu’ils essaient également d’apparaître “comme une référence”
(Aziz) pour les jeunes mineurs sans diplôme avec pour objectif de les mener vers des
formations (menuiserie, jardinerie, etc.).

Dans sa profession de médiateur culturel, Aziz tente, en investissant les espaces publics, de
créer des connexions entre individus de différentes origines.

La notion de “vivre ensemble” apparaît ainsi comme un idéal à atteindre dans ce type
de quartier. Il tente d’amener à une cohabitation et à la connaissance entre habitants d’un
même espace. L’intérêt que nous portons pour les interactions entre individus dans les espaces
multiculturels nous amène à parler des conséquences urbaines suite à l’arrivée des immigrés
dans le quartier d’El Cerezo.

21 Cf: définition de l’intégration p.56

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