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B. Les entreprises « supports » au monde de la santé

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Le monde de la santé est en effet constitué des différents acteurs cités précédemment mais il ne faut pas oublier de considérer les nombreuses entreprises de produits et services qui gravitent autour de ce système et sans lesquelles le système de santé ne fonctionnerait pas. Les diplômés de GEC pourront donc être amenés à travailler dans ces entreprises à différents postes (point développé par la suite en partie II)

1. Les entreprises de produits

Les entreprises de produits « médicaux » sont toutes les entreprises françaises qui de près ou de loin concourent à la production de biens qui servent au monde hospitalier. Qu’elles fabriquent, qu’elles produisent, qu’elles transforment, qu’elles achètent et revendent ou qu’elles fournissent, elles ont en commun la dispensation de biens nécessaires au fonctionnement des hôpitaux. Il ne s’agit pas ici de toutes les référencer par domaine mais plutôt de prendre quelques exemples pour comprendre en quoi ces entreprises privées sont si proches des établissements de santé.

– Les entreprises de dispositifs médicaux :

Les dispositifs médicaux sont définis comme « tout instrument, appareil, équipement, matière, produit, à l’exception des produits d’origine humaine, ou autre article utilisé seul ou en association, y compris les accessoires et logiciels intervenant dans son fonctionnement, destiné par le fabricant à être utilisé chez l’homme à des fins médicales et dont l’action principale voulue n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens » (articles L 5211-1 R 5211-1 du CSP). Ainsi les entreprises produisant ou distribuant de tels produits comme par exemple, seringue, scanner, prothèse implantable, matériel de bloc opératoire, logiciel de télé suivi et transmission des données du patient, masque à oxygène, sont beaucoup plus nombreuses que ce que l’on peut penser. Le marché est estimé à 18 milliards d’euros (source Ministère de l’Industrie) réparti selon le schéma ci-après :

Les entreprises de dispositifs médicaux

Plus de 1000 entreprises sont réunies dans ce secteur regroupant plus de 65 000 employés (600 brevets déposés chaque année).

Schéma des 10 plus importantes :

Schéma des 10 plus importantes

Un rapport du ministère de la santé et de l’inspection générale des finances intitulé « Le dispositif médical innovant Attractivité de la France et développement de la filière » (octobre 2012) montre les réels enjeux de ce secteur.

Vincent Chriqui, directeur général du centre d’analyse stratégique témoigne : «Il est vrai que l’identification de cette filière méconnue est compliquée par le champ très vaste et hétéroclite que recouvrent les dispositifs médicaux ou DM. Cela va du simple pansement à la plus sophistiquée des valves cardiaques, en passant par les matériels d’imagerie médicale ; de la simple béquille à la prothèse de la hanche, en passant par les logiciels de diagnostic. Une telle variété de produits implique une diversité tout aussi impressionnante de disciplines scientifiques mobilisées. On se trouve là au confluent de savoirs multiples : la mécanique, la biologie, la physique, la chimie, l’électronique, l’informatique. Dans ce secteur du dispositif médical, le tissu industriel français apparaît fragmenté, avec des entreprises souvent de petite taille, qui peinent à franchir les seuils critiques, ou sont absorbées par les multinationales d’origine étrangère »

Ces entreprises ont le même fonctionnement que des entreprises classiques, en revanche, elles savent que les produits qu’elles vendent sont spécifiques et souvent font l’objet de certifications (marquage CE par exemple) et autres normes (Iso par exemple).

– Les entreprises de médicaments :

Il s’agit ici d’une industrie à part entière qui regroupe des grands secteurs d’activités : la recherche, la fabrication et la commercialisation des médicaments pour la médecine humaine ou vétérinaire. Les premiers laboratoires pharmaceutiques mondiaux sont américains suisses et anglais. Seulement 2 français se placent au 6ième et 12ième rang : Roche et SANOFI-AVENTIS. Servier, Pierre Fabre, LFB, IPsen et bioMérieux n’entrent pas dans le classement.

Les entreprises de médicaments

Il existe des filières spéciales pour travailler dans ce secteur, la formation de pharmacien semble la voie royale. Cependant si l’on veut se spécialiser dans ce secteur une fois en GEC il est possible de trouver des masters spécialisés dans l’industrie pharmaceutique. Le médicament n’est pas un produit tel qu’un dispositif médical, il est soumis à des restrictions particulières et son circuit est extrêmement contrôlé.

Le schéma ci-dessous (source HAS) récapitule le circuit du médicament. Il est intéressant de bien décomposer et différencier les prescripteurs, les dispensateurs et les administreurs.

Le circuit du médicament

Le LEEM(3) (Les entreprises du médicament) est le site de référence de l’industrie. Quel est son rôle ?

« Mobilisées pour faire de la France un des grands pays des sciences du vivant, les entreprises implantées dans l’Hexagone sont représentées par le Leem, qui défend leurs intérêts et assure la promotion de leur démarche collective. Son rôle consiste également à élaborer et à faire respecter l’éthique de la profession, à faciliter les échanges entre ses membres, à établir et à faire vivre des liens avec les autres professions de santé et avec les acteurs de la société, à promouvoir des démarches collectives de progrès, de qualité et de valorisation du secteur. Créé il y a plus de 130 ans, le Leem compte aujourd’hui près de 270 entreprises adhérentes, qui réalisent plus de 98 % du chiffre d’affaires total du médicament en France. »

Exemple de mission confiée à un étudiant de GEC : Après deux premières expériences professionnelles (stages) au sein des Laboratoires ROCHE et Bristol Myers Squibb, Romain Aubris (Rouen Business School) est actuellement PRODUCT MANAGER ASSISTANT (en V.I.E Volontariat International en Entreprise) sur les médicaments génériques WINTHROP en Tunisie et ZENTIVA en Libye.

Il témoigne : « J’ai été agréablement marqué par le côté enrichissant et valorisant des entreprises de la santé. N’ayant pas à la base de diplômes scientifiques (étude de médecine, biologie, pharmacie…) mon job m’apprend et m’oblige à apprendre beaucoup au quotidien. Je suis ravi de m’épanouir dans mon travail et d’apporter une solution thérapeutique aux patients qui utilisent nos médicaments ».

Le manque de connaissances et de diplômes scientifiques dans l’industrie pharmaceutique peuvent représenter un frein, tout comme les réglementations légales de plus en plus contraignantes au quotidien. On ne fait pas la promotion d’un médicament comme on ferait la promotion d’un paquet de lessive. La rigueur et la patience sont nécessaires.

En revanche, en croissance même en temps de crise, le monde de la santé continue à prendre de plus en plus d’importance dans les débouchés après école et à offrir des opportunités intéressantes de carrière aux jeunes diplômés.

2. Les entreprises de services

Il s’agit ici de traiter les entreprises qui interagissent avec les établissements de santé. Ces établissements de santé ont des besoins spécifiques. Pour les satisfaire ils font appel à des prestataires qui agissent de façon récurrente ou ponctuelle.

a) Les entreprises « récurrentes » :

Ce sont les entreprises qui sont sollicitées au quotidien par les Etablissements de Santé et ce, dans le but de participer à leurs fonctionnements. Il est important de préciser qu’il existe différentes filières qui viennent entourer le monde du personnel soignant et des patients comme par exemple ;

– la fonction logistique (approvisionnements, achats)
– la fonction hôtelière (restauration, linge, ménage)

Chacune de ces filières est organisée différemment selon chaque établissement mais le fonctionnement général reste le même. Elles fonctionnent en harmonie et font parfois appel à des prestataires de service en sous traitant certaines taches :

– des entreprises peuvent assurer le service de blanchisserie (prise en charge totale du linge : lavage, séchage livraison).
– la restauration peut être assurée par des entreprises qui fournissent aux établissements de santé des plateaux-repas. On peut citer l’entreprise Socamel par exemple dédiée à ce service pour les centres de santé mais aussi les écoles et lycées.
– le service ménage de la totalité des établissements est réalisé par des ASH (agent de service hospitalier) ou par un prestataire extérieur (entreprise de netoyage).
– d’autres prestataires encore peuvent se charger de la fonction TRI des déchets. La liste est bien longue encore. Chaque établissement fonctionne comme il le souhaite. La conclusion étant que parfois sans avoir choisi de travailler dans le monde de la santé, beaucoup de professionnels se trouvent à graviter de près ou de loin dans ce secteur.

Ces entreprises de biens ou service gravitant autour du monde de la santé sont essentielles au fonctionnement des hôpitaux. Si par exemple un fournisseur d’oxygène ne distribue plus, cela peut mettre en arrêt toute l’activité d’un service de bloc opératoire qui ne pourra plus anesthésier ses patients. Il faut remarquer que chaque établissement décide de sa direction c’est-à-dire que chacun décide de l’organisation de la sous-traitance.

b) Les entreprises « ponctuelles » :

A la différence des deux autres types d’entreprises décrites ci-dessus les entreprises dites « ponctuelles » sont des entreprises qui agissent au sein des établissements de santé pour répondre à un besoin spécifique à un moment T et ne sont pas vitales à leurs fonctionnements. Il s’agit des entreprises, ou plutôt des sociétés externes de Conseil ou d’Audit.

Par défaut de langage, elles sont aussi appelées entreprise d’« audit ». Cependant il faut bien faire la différence entre l’audit et le conseil qui sont deux secteurs différents. Le métier d’un consultant étant bien différent de celui d’un auditeur. L’audit consiste à contrôler, noter, évaluer d’autres entreprises. Le conseil, caractérisé comme de la gestion de projet consiste à répondre à un problème et/ou à accompagner des structures dans la mise en place de projets en aidant à la prise de décision après une première phase d’état des lieux d’une situation donnée.

Voici la liste de quelques cabinets de conseils qui sont spécialisés en santé qui ont un secteur santé :

BCG, C2I, Adopale, Careps, Referis, MJ Fraichard Conseil, Grès Médiation Santé, Anaxagor, Jalma, Conseil Santé, Nextep, Eliane Conseil, Alium Santé, Latitude, Adylis, Stratelys, Consulteam santé, Ageal, Ogip Santé, Deloitte, Mc Kinsey etc.

Il peut s’agir de grands ou petits cabinets. Leurs missions sont très variées et les domaines dans lesquels ils opèrent sont très larges au sein même de l’univers de la santé : logistique, stratégie, développement, ou encore organisation.

Cas particulier : dans le cadre du secteur public, lorsqu’un Etablissement de Santé a besoin d’une mission, il rédige un cahier des charges qui spécifie ses besoins et ses attentes. Via le marché public, les candidats répondent aux appels d’offre les concernant en rédigeant une proposition commerciale.

Si celle-ci est acceptée le marché est alors concrétisé par la signature d’un acte d’engagement qui fixe le montant du marché. La mission peut commencer.

Toutes ces entreprises qui de façon ponctuelle ou récurrente interagissent auprès des établissements de santé ou des entreprises du domaine médical représentent bien plus que ce que l’on peut imaginer. Maintenant délimitées, il s’agit de comprendre le lien qui les unit au-delà de la connotation médicale.

3 http://www.leem.org

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