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b- L\’association des voisins en lutte contre la relégation urbaine

Non classé

L’association des voisins est un regroupement d’habitants qui s’occupe de la bonne
cohabitation entre les personnes d’un même quartier.

Dans le quartier El Cerezo, ses membres se chargent également de distribuer de la nourriture
grâce à la Banque Alimentaire et à la Croix Rouge aux personnes répondant à certains critères
sociaux, tels qu’être inscrit au registre municipal ou encore se trouver au chômage. Seize
familles du quartier bénéficient de ce service d’après le président de l’association de voisinage,
Andres Aranda qui a succédé à Antonio Rodriguez en 2008. Cette association permet de
mener des actions au niveau du quartier en fonction des problématiques et des besoins des
habitants.

Le président de l’association des voisins, Andres Aranda, est une figure importante
pour le quartier. Personne médiatique, il est intervenu de nombreuses fois dans les journaux
locaux. Actuellement à la retraite, il vit dans ce quartier depuis 1971. “Ce quartier a toujours
un esprit de village”. Les gens du quartier se reconnaissent dans cet espace “restreint”. En
effet, de nombreux retraités vivent ici depuis plusieurs décennies ce qui génère une ambiance
familiale.

Le titre d’un article du journal “Diario de Sevilla”: Una voz y muchos esfuerzos por El Cerezo
(Une voix et beaucoup d’effort pour El Cerezo) daté du 20 janvier 2010, met en avant Andres
Aranda, comme réprésentant du quartier El Cerezo. L’article cite une de ses principales
actions qui fut la vérification des licences et de l’enregistrement à la mairie des commerces de
ce quartier(20), “il est important de savoir que ce n’est pas un quartier marginal” (Andres).

Comme son prédécesseur, Antonio Rodriguez, Andres a continué d’agir sur les mêmes
problématiques, à savoir les conflits entre immigrés et autochtones. Voilà pourquoi, la
demande d’un plan d’intégration sociale pour les immigrés d’El Cerezo et des quartiers voisins
a été sa principale requête qui donna suite à des événements médiatiques (manifestations,
rencontres avec le secteur environnant de la mairie, articles de journaux, etc.). Actuellement,
un plan pilote dans le district de la Macarena traitant ces questions est en cours. Cela a pour
objectif de favoriser la cohabitation dans le district et ainsi d’éviter tout type de contestation
de la part des habitants. C’est ce que nous verrons dans la partie suivante (Cf: 2/ b/).

“Je veux le respect et je n’admets pas le racisme, ici quand quelqu’un téléphone pour louer un
appartement, on ne lui demande pas son origine”. Ce discours peut s’interpréter comme une
auto-défense aux propos disant de lui qu’il a des comportements xénophobes envers les
étrangers “je ne sais pas si je suis un peu raciste”.

De surcroît, depuis qu’Andres est président de l’association des voisins, l’ambiance du quartier
aurait changé, “ici on a la réputation qu’on ne peut pas faire tout ce qu’on veut” dit-il. Par
ailleurs, certaines personnes, tel Ousseynou (coordinateur Acoge) sont assez mitigées sur les
actions portées par Andres, “l’avantage de ce quartier, c’est l’implication et l’intérêt du
président de l’association des voisins dans tous les événements de la ville mais d’un autre côté
son gros défaut c’est qu’il met d’un côté les Espagnols et de l’autre les immigrés et reprend les
discours politiques qui ne sont que très peu favorables aux immigrés”.

En parallèle, jusqu’au mois de février 2011, une affiche éditée par le parti Démocrate National
(DN, l’équivalent de l’extrême droite en France), exposée sur la porte du local de l’association
des voisins, sensibilisait les passants aux problèmes liés au chômage. Un dessin montrait ainsi
une file d’attente de personnes de différentes origines devant l’office du travail dont le slogan
était : “Devine qui sera le dernier? Avec nous les espagnols en premier !”. Afficher ce type de
document est révélateur de la considération que porte cette association envers les immigrés ou
tout au moins certains membres. Il faut rappeler que nous sommes dans un contexte de crise
où le chômage est supérieur à 25% en Andalousie (El CorreoWeb, 2011). Cette affiche
repousse les possibilités des personnes immigrées de s’investir dans cette association pour
participer ainsi à la vie active du quartier. “Un de mes projets est de faire en sorte que les
locaux des associations des voisins soient des espaces de collaboration” (Aziz, médiateur
culturel ACCEM).

Ces locaux seraient des lieux à investir par les populations immigrées dans
le but d’améliorer la cohabitation entre voisins. Ce projet en cours pourrait alors amener les
habitants immigrés à s’investir davantage dans leur quartier. En investissant les locaux
d’associations des voisins, l’ACCEM veut permettre aux personnes autochtones et immigrés
de se rencontrer, de se connaitre et d’échanger sur divers sujets que ce soit du fait de la
participation à la vie de l’association des voisins (dans celle d’El Cerezo, les membres sont
tous des habitants autochtones) ou dans le cadre d’une activité ludique qui pourrait être, par
exemple, un cours de chant. Cela semble être une nouvelle manière de créer du “vivre
ensemble” essentiellement au sein des quartiers multiculturels.

Cette association a un poids important dans l’image du quartier, nous y reviendrons dans le
prochain chapitre. Pour continuer notre développement sur l’amélioration de la cohabitation, il
est important de parler de l’Office des Droits Sociaux qui opère sur la scène publique contre
les inégalités.

20 Article disponible sur internet:
http://www.diariodesevilla.es/article/sevilla/611201/una/voz/y/muchos/esfuerzos/por/cerezo.html

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