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Annexe 6 J : Entretien E11

Non classé

Jeudi 18 Avril 2013 1 16h45
École Willingdon

A : Enquêteur
L : Madame S

1 A : J’aimerais bien commencer par vous, votre parcours et… déjà, est-ce que ça fait longtemps que vous habitez Montréal ?

2 S : Je suis née ici.

3 A : Vous êtes née ici, oui. Et votre mari aussi ?

4 S : Non, il est américain.

5 A : D’accord. Oui. Et… là, on parle français, c’est votre langue première ?

6 S : Non…

7 A : C’est votre langue seconde.

8 S : Oui.

9 A : La langue première pour vous, c’est…

10 S : C’est anglais.

11 A : L’anglais. Parce que vous êtes née à Montréal, et vous aviez des parents…

12 S : Des parents anglais.

13 A : Anglais, anglophones.

14 S : Oui, oui.

15 A : Et votre scolarité, c’était aussi dans des écoles en anglais ?

16 S : Oui.

17 A : Y avait un peu de français ?

18 S : Il y avait du français, mais pas immersion… Je suis allée à une école juive, alors j’avais quatre langues pendant la journée (rire). C’était comme… une journée divisée en quatre. Le français, c’était plus que le reste, c’était trois heures, je pense, par jour, trois heures et demie par jour ? Et puis, le reste de la journée, c’était difficile

19 A : Ah oui. Ah, quand même, trois heures par jour de français. Ah quand même oui.

20 S : Après le lunch247.alors… je pense que c’était… on a fini tard l’après-midi alors… c’était (rire)… Un jour , c’était un peu plus long que… ici, oui.

21 A : Ah d’accord. Mais, quand même, trois heures de français. Et ça, c’était en primaire ?

22 S : Oui.

23 A : Et en secondaire ?

24 S : Non, c’est (?). Je pense que c’était 45 minutes par jour.

25 A : 45 minutes par jour. Et cet apprentissage du français, vous en gardez un bon souvenir ?

26 S : … Oui (rire). Oui…

27 A : Par exemple en primaire, ou en secondaire aussi, mais, en primaire, quand même trois heures de français, est-ce que c’était des périodes de la journée qui était agréable pour vous ?

28 S : Oh oui. Oui, ça dépend de la professeure… Mais j’étais toujours contente à apprendre dans des différentes langues, c’était… intéressant, mais… mais ça dépend des professeurs… (rire)

29 A : Oui, c’est ça. Mais comme à l’école, vous parliez pas… Ah A la maison, vous parliez pas anglais, vous vous débrouilliez un peu pour apprendre le français… à l’école.

30 S : Oui, c’était du travail (rire).

31 A : Oui, c’était du travail pour vous, et pour vos parents aussi.

32 S : Oui… J’me rappelle pas (rire). C’était pas immersion, alors c’était pas comme on était supposé d’être… expert. C’était… une autre langue…/… Ça serait mieux si c’était immersion, mais… (rire)

33 A : Vous auriez préféré vous être en immersion ?

34 S : Oui, pour maintenant (rire).

35 A : Pour maintenant, c’est à dire oui ?

36 S : C’est à dire que je peux parler français (?), mais… c’est pas… c’est pas dans des situations sociales… C’est pas facile. Je peux le faire au travail oui (rire), parce que c’est très spécifique et je sais le vocabulaire. Mais… avec des amis qui parlent français, c’est toujours plus facile pour moi en anglais.

37 A : Ah oui, d’accord, oui. Mais comment vous trouvez votre français ?

38 S : Il manque de vocabulaire.

39 A : Oui. Ah d’accord. Et… si vous… vous pouviez me donnez deux mots qui représentent le français, la langue française pour vous, ce serait quoi là comme ça ? Très… très vite.

40 S : (rire) C’est une question difficile

41 A : Oui C’est vrai Mais alors vraiment, choisissez les mots qui vous viennent en tête sur le français.

42 S : Travail (rire), c’est la première chose qui est entrée dans la tête (rire) Et… je sais pas (rire)… C’est intéressant parce que je pense pas à ça souvent, mais… quand je suis contente d’avoir une deuxième langue, je… les mots qui rentrent dans ma tête sont pas des mots de… oui C’est plutôt des mots de travail, difficultés, des choses comme ça.

43 A : Ah d’accord. Vous avez associé la langue française à votre milieu professionnel.

44 S : Oui, oui. Puis, c’est du travail pour moi pour parler.

45 A : Ah oui, oui. Ça demande un effort… Oui, oui, d’accord. Et…. donc c’est le travail et puis, vous avez un autre mot comme ça ?

46 S : … (rire) Deuxième mot, c’était difficile.

47 A : Difficile.

48 S : Oui (rire).

49 A : Et, pour l’anglais, est-ce que vous pourriez faire la même chose ?

50 S : Mais maintenant, je suis dans cette catégorie alors… c’est facile pour moi. C’est naturel.

51 A : Naturel. Oui. Et… oui… au travail, vous parlez… le français.

52 S : … Pas complètement, c’est… c’est près… 50/50.

53 A : D’accord. OK, oui oui. Et… est-ce que vous voyez une grande différence entre le français qui est parlé ici au Québec, puis le français, on va dire, standard ?

54 S : Mais, mais oui (rire)… Oui. C’est aussi, dans l’école, j’avais appris le français standard. C’est probablement pourquoi dans les situations avec des amis, c’est plus… c’est plus difficile, parce que je manque de… slang

55 A : Ah oui, d’accord, je comprends.

56 S : C’est pas là, alors, c’est difficile de comprendre, des fois. C’est difficile de… juste de parler (en claquant des doigts) naturellement. C’est très (?). Je me rappelle les mots maintenant seulement qu’en anglais aussi (rire)…

57 A : En anglais c’est quoi ?

58 S : Non, c’est complètement parti … Non.

59 A : C’est pas grave. Tout à l’heure si vous y pensez. Mais, justement, quand vous vous… vous êtes dans une situation où… sociale, vous devez parler en français, est-ce que vous êtes mal à l’aise ?

60 S : … Mais c’est pas facile pour moi, non. Alors un peu, oui. Je suis prête et contente d’essayer, mais les personnes avec qui je parle normalement vont changé à l’anglais pour moi (rire). Et si c’est un groupe, je peux pas être la même dans le groupe, je peux pas participer complètement. Je manque de… manque ?… beaucoup de ce qui se passe autour de moi.

61 A : Ah oui, oui, OK… Et…

62 S : Formal248 (rire). Ça, c’était le mot.

63 A : formel Oui, ah oui. Donc on parlait de quoi ?

64 S : quand je parle français, c’est… c’est plutôt formal. Parce que…

65 A : C’est le travail quoi.

66 S : Oui. Et j’ai pas des mots de… slang et tout ça.

67 A : Donc votre première langue, c’est l’anglais. La deuxième…

68 S : C’est le français.

69 A : Puis, vous parlez d’autres langues aussi.

70 S : Bah, j’ai appris d’autres langues, mais parlé, pas vraiment…

71 A : D’accord. Et… à la maison, avec les enfants, donc Molly et puis…

72 S : Sa sœur, Ella.

73 A : Ella qui… qui en 4ème, c’est ça ?

74 S : Elle est en 3ème.

75 A : 3ème, d’accord. Ah oui. Vous parlez en…

76 S : Anglais.

77 A : En anglais à la maison, habituellement… Vous avez l’occasion de parler en français avec elle.

78 S : Oui… mais… encore, c’est pas naturel pour nous. Alors, on le fait de temps en temps, mais… on va lire les livres, les choses comme ça…

79 A : Oui. Et… donc, vous êtes née à Montréal, vos parents sont anglophones de Montréal… Comment vous… vivez la… la vie à Montréal ? Est-ce que vous aimez Montréal ?

80 S : Beaucoup.

81 A : qu’est-ce que vous aimez à Montréal ?

82 S : Mais… j’aime les différentes cultures et les langues, les différentes langues. Je pense que c’est plus intéressant ici que le reste du Canada. Mais les politiques, ça…

83 A : Oui, ça quoi ?

84 S : … Ça (?) (rire). Ça cause des problèmes qui doivent pas être là. Oui.

85 A : qui doivent pas être là.

86 S : Oui…

87 A : Lesquels par exemple ?

88 S : Mais tout le… tout le… l’attention qu’ils mettent sur la langue. Je trouve que c’est pas vraiment nécessaire. C’est une ville en français. C’est une ville francophone dans une province francophone.

89 A : Oui, Montréal, c’est une ville francophone.

90 S : Oui. On peut parler anglais, bien sûr, mais… quand même, c’est pas une ville anglophone. Et je suis contente avec ça. J’aime ça. C’est juste quand… quand ils commencent à parler de… (rire) la grandeur des lettres sur les signes, et… et les mots sur les menus qui sont en italien. Ça commence à être fatigant…

91 A : En italien ?

92 S : Mais comme… C’était, dernièrement, y avait un menu, l’Office de la langue française, ils sont rentrés, ils ont dit : “Ça dit pasta249, ça devrait pâte”(rire). C’est fatigant.

93 A : Oui. Et… est-ce que… vous voyez un rapport entre la politique et la culture Québécoise ?

94 S : Je pense que la politique, ça existe dans… (en écartant la main vers l’extérieur), puis la culture, c’est beaucoup plus relax.

95 A : Oui, oui. C’est quoi la culture Québécoise par exemple, pour vous ?

96 S : Je sais pas vraiment (rire)… Mais, c’est un peu différent que la mienne. Mais…

97 A : Ouai ? Pourtant, vous êtes née à Montréal.

98 S : Oui, oui.

99 A : Vous vous sentez pas Québécoise.

100 S : Mais pas vraiment… Mais… c’est pas que je pense que je… devrais pas être ici, c’est juste que… je sais que ma culture, c’est un peu différent de la culture francophone… Mais c’est aussi toute l’histoire juive et tout ça. C’est différent. C’est une culture différente…

101 A : Oui… Et… Vous, vous définiriez votre identité comment ?

102 S : (rire) Anglophone Canadienne Juive. Probablement, c’est ça

103 A : Et la culture Québécoise, vous… vous vous y sentez quand même intégrer dedans ou vous en faites partie ?

104 S : Pas complètement, pas complètement.

105 A : A cause de…

106 S : Des politiques, oui. Je suis pas toujours certaine que je suis bienvenue, si on peut dire ça…

107 A : Mais comme vous disiez, c’est différent la culture, puis la politique.

108 S : Oui, oui. Oui, alors, dans ma vie, de jour à jour, je n’ai pas de problème. Je suis contente. Je… je sais que c’est ma ville. Je suis contente d’être ici. C’est comme quand on commence à parler (rire)… que je commence à me demander si je dois quitter.

109 A : Ah oui ?

110 S : Je veux pas, mais… Je me dis toujours dans ma tête que une autre étape, une autre étape (rire).

111 A : Peut-être un jour, vous imaginez…

112 S : Mais je veux pas, ça serait… Mais… c’est toujours une possibilité…

113 A : Oui. Vous voulez pas parce que vous tenez à…

114 S : Mais j’aime être… j’aimer vivre ici. Et… c’est ça le problème, j’aime être dans une ville multiculturelle. J’aime être dans une ville francophone. J’aime tout ça. Mais, les politiciens. Chaque petite loi qui vient. La prochaine qui va limiter le droit de… je ne sais pas, même. J’écoute, j’écoute plus. Je n’écoute plus. Oui. Ils commencent à enlever nos droits d’êtres humains, alors, c’est là où je commence à : une autre étape et… (rire) je suis pas encore là. Ça serait dommage… de quitter, mais… c’est toujours une possibilité dans ma tête. Pour dire la vérité.

115 A : D’accord. Et, pour terminer là-dessus, qu’est-ce qui… la culture Québécoise, la chose la plus importante pour vous, qui représenterait la culture Québécoise ?

116 S : Pour l’instant, c’est le langage. (rire)

117 A : La langue ?

118 S : La langue, oui.

119 A : Oui, oui. Et… parce que, bon, vous avez mis vos enfants en immersion, donc vous aimeriez que, j’imagine, qu’ils parlent français… le mieux possible, enfin, et… on est dans une ville, on va dire au moins bilingue, peut être plus, et… en quoi vous c’est important que vos enfants soient bilingues, ou parle au moins le français ? Pourquoi c’est important ?

120 S : Mais, premièrement, je pense que c’est toujours bon d’avoir une deuxième langue, juste en général. Je pense que… si on arrive à l’Europe, c’est tout le monde qui parle plusieurs langues. C’est normal vivre là-bas. Et, alors, pour moi, je pense que c’était une bonne idée, juste en général. Mais aussi, si mes enfants veulent rester ici, ils ont besoin de parler un bon français.

121 A : Et le plus important, ce serait quoi ? Pourquoi ils ont besoin de parler le français ? Ça serait quoi la première raison ?

122 S : Pour travailler.

123 A : Oui, oui. Y en auraient d’autres ?

124 S : Pour être une partie de la culture probablement. Pour être un peu intégré… peut-être mieux que moi (rire)…

125 A : Oui, oui. Et… comment dire… Parce que c’est ça le… il y a eu quelques semaines, un anniversaire au Nouveau-Brunswick, sur le bilinguisme officiel. Donc ça fait 20 ans que ça dure au Nouveau-Brunswick. Ils ont fêté ça. qu’est-ce que vous pensez de cet anniversaire ?

126 S : Mais… j’étais jamais au Nouveau-Brunswick, mais j’aime l’idée de bilingue, qu’ils sont bilingues.

127 A : Ah oui ?

128 S : Parce qu’ici, nous sommes pas vraiment, officiellement (rire). Là-bas… je pense que c’est bien… Le reste du Canada devrait être vraiment bilingue. Ils sont pas. Le Nouveau-Brunswick, Ottawa peut-être … Bonne célébration.

129 A : Oui. Et… alors, on va parler de l’immersion… Donc quand vous avez décidé de mettre Elly, c’est ça ?

130 S : Ella.

131 A : Ella, pardon…

132 S : Non, ça va. C’est EALALAA (en épelant le mot), ça va (rire).

133 A : Voilà, pardon… Parce que c’est elle la première bon ben qui est rentré dans le système scolaire. Vous aviez eu d’autres choix à ce moment-là ou… ?

134 S : Bah, le premier choix, c’est de mettre dans le système anglais ou le système français. Et on a voulu un système anglais : je veux que mes enfants apprennent aussi (rire) à écrire en anglais et tout ça… Et… alors c’est ça. Et puis… bah toutes les écoles qu’on a considérées, je pense que c’était immersion… Tout était le même programme.

135 A : Oui. Vous aviez pas pensé… Donc, pour vous, en tout cas, l’école francophone…

136 S : … Non, parce qu’ils ont pas d’anglais (rire), tous.

137 A : Et… l’école bilingue… et le programme ?

138 S : Bah, y ont pas beaucoup… maintenant… Mais pour moi, c’est pas assez…

139 A : Ah ouais, c’est pas assez de toute façon.

140 S : Non… non… Même, ma préférence, c’était si l’immersion c’était un peu plus long que… juste seulement maternelle, 1ère et 2ème, 3ème aussi je pense, ça serait une bonne idée, mais… quand même…

141 A : Donc, vous saviez qu’en mettant vos enfants ici en immersion… Vous connaissiez le programme immersion avant.

142 S : Oui.

143 A : Vous saviez qu’est-ce que c’était.

144 S : Oui.

145 A : Et… vous me dites bilingue, c’est pas assez, c’est pas assez pour ?

146 S : C’est pas assez de français.

147 A : Pas assez de français.

148 S : C’est un peu plus comme… si que moi, j’avais fait.

149 A : Et l’immersion, c’est assez de français ?

150 S : Probablement pas (rire)… Mais, c’est mieux. Mais c’est difficile d’avoir… sans les mettre dans les écoles francophones…

151 A : … Oui, oui. Et… oui, c’est ça, les écoles francophones, le problème, c’est qui a pas assez d’anglais quoi. Mais le fait que vos enfants parlent anglais à la maison… qui…

152 S : Oui, mais c’est sûr que si t’as des… d’apprendre à écrire, apprendre à penser, tout ça… Et aussi, c’est un peu plus que ça : c’est aussi l’idée, en général… je sais dans leur… à la récréation, ils ont pas le droit de parler anglais, j’aime pas le message… qui donne de… les punitions s’ils parlent leur langue maternelle. Non, ça me dérange beaucoup… Et puis aussi, toute la… (rire)… ça revient aux politiques, mais toute la pression pour éliminer complètement l’anglais des écoles… Je veux que mes enfants parlent bien le français, mieux que moi j’espère. Mais… quand même, on habite maintenant dans l’Amérique du Nord… Je ne sais pas s’ils vont rester ici, elles sont des citoyennes des États-Unis aussi. Je veux pas qu’ils aillent là-bas, mais (rire)… un peu s’ils veulent… Ils ont besoin d’une bonne… je ne sais pas, base, en anglais aussi…

153 A : Ah oui, votre mari est américain, oui, c’est ça, oui. Oui, oui. Et… en secondaire, qu’est-ce que vous aimeriez qu’ils fassent ?

154 S : Je ne sais pas encore… Je regarde… Dans ma tête maintenant, j’ai trois options et deux sont en français (rire)… et une est en anglais. Je ne sais pas.

156 A : C’est à dire français, quand vous dites français, immersion ou…

158 S : Non, je pense vraiment…

159 A : Secondaire dans une…

160 S : Mais les écoles secondaires publiques… y a pas beaucoup qui sont… pour l’instant, qui ont des bonnes réputations.

161 A : Francophones ?

162 S : Francophones particulièrement … Mais même anglophones… Y a Royal West250 et… le reste… je ne sais pas (rire). Alors… Je ne suis pas encore là (rire). C’est juste, je commence de considérer, mais…

163 A : C’est quoi la réputation que vous entendez, les mauvaises…

164 S : Mais les écoles (soupir) francophones, comme les garçons, un pourcentage comme… quoi, comme 60%, finissent pas l’école secondaire… Ça, c’est pas acceptable. Et je me demande, c’est quoi la raison pour ça… C’est pas comme ça dans toutes les écoles secondaires, mais… Je pense que ça c’est le numéro, je suis pas certaine, mais c’est un grand pourcentage, qui ont beaucoup de difficultés. Alors… (soupir)

165 A : Autant anglophone que francophone ou… ?

166 S : Non, francophone ici, c’est pire Je ne sais pas pourquoi … Et les écoles publiques anglophones… y a pas beaucoup de secondaires… Y a un nouveau qui va ouvrir, je ne sais pas… Je ne sais pas… On verra…

167 A : D’accord…/… Je regarde si j’ai… j’oublie rien (rire)…/… Donc, en fait, à la maison… Oui, je pense qu’on l’a dit, mais… vos enfants, ils parlent en anglais. Ils ont l’occasion de parler en français quelques fois ?

168 S : Rarement… Oui. C’est dommage, mais rarement.

169 A : Ah oui… Bon, connaissant Molly, elle parle… elle parle très bien français… quand même… je trouve C’est surprenant… qu’elle… Elle doit avoir des activités non ou… ? … Elle a été en garderie en français ?

170 S : Elle était dans une garderie bilingue. Alors elle a appris un peu. Mais sa sœur a appris beaucoup plus, parce qu’elle était dans une classe en français. Mais la professeure dans la classe en français est très étrange, alors j’ai pas mis Molly. Et ça c’était une décision difficile, parce que… je pense qu’à cet âge-là, c’est l’âge… l’âge parfait de vraiment être… immergé. Mais la professeure, elle est vraiment (rire)… Alors, j’ai… ma plus grande (?) avec elle, alors, je sais quand elle est rentrée ici, elle a parlé mieux le français, que Molly. Alors, mais… je pense que Molly, elle est juste… intelligente, je ne sais pas. Elle apprend vite. C’est ça.

172 A : Mais comme vous dites, oui, c’est à cette période de la vie d’un enfant où… où il va apprendre les langues. Ah oui.

173 S : Oui. Comme… éponge, c’est ça en français ?

174 A : Ah oui, c’est ça oui, une éponge, oui.

175 S : Oui.

176 A : Ah d’accord… Oui, et comment oui… Oui, d’accord, je comprends… J’allais dire, comment… comment vous le savez ça ?

177 S : quoi ?

178 A : que… que les enfants apprennent…

179 S : (soupir) Je sais pas… (rire) J’avais peut être… Puis je pense que je le savais avant… mais j’avais fait mon… Bac251 en… linguistics252.(rire)…

180 A : Ah d’accord

181 S : Oui (rire). Alors… Mais… je pense que je savais avant ça, c’est juste… je ne sais pas.

180 A : D’accord… Bon, ben, je regarde rapidement…/… Vous êtes plutôt contente, ou déçue, de… de l’école… du programme ?

181 S : Je suis contente. Mais comme j’avais dit, si j’avais mon choix, une autre année d’immersion complète. Je pense que ce serait une bonne idée (rire).

182 A : C’est à dire que ça s’arrête pas à la deuxième année.

183 S : Oui, oui… Au moins 3ème, 3ème année. Et puis 4ème, commencer… 50/50. Pour moi, ça serait… mieux.

184 A : Vous seriez plus…

185 S : Juste, la base, j’pense sera un peu plus stable.

186 A : Plus forte.

187 S : Oui…

188 A : D’accord. Bon, est-ce que vous avez des choses à ajouter sur ce qu’on vient de parler, que vous aimeriez dire ? Sur le bilinguisme, la culture, l’immersion.

189 S : Non. Je pense que non.

190 A : Bon, et bah c’est bien. Merci beaucoup.

191 S : De rien. C’est intéressant le travail (rire)…

192 A : Oui Merci. Oui oui…

193 S : Ici particulièrement.

194 A : Oui, vous trouvez oui. Ben, c’est ça, sur le… la problématique linguistique ici…

195 S : Y a… y a beaucoup dedans, c’est pas… c’est pas seulement des langues (rire). Ça devient… des émotions sont attachées (rire).

196 A : Des émotions ?

197 S : Oui… Je pense que c’est une partie du problème (rire)… que c’est devenu émotionnel pour… tout le monde (rire).

198 A : C’est… c’est dramatique un peu.

199 S : Oui. Oui.

200 A : Ça, c’est… vous trouvez ça dommage.

201 S : Oui…

202 A : Oui… Ça pourrait être plus facile.

203 S : Oui. Je comprends l’histoire. Je comprends la raison pour les réactions. Mais je trouve aussi que… c’est 2013. C’est le temps de calmer, un peu…

204 A : Et vous pensez que ça va se calmer… ?

205 S : J’espère (en chuchotant) (soupir)… J’espère (rire)… On verra… Oui C’est tout (rire)

247 diner
248 Formel
249 pâte alimentaire
250 École anglophone en immersion française de la Commission scolaire English-Montreal
251 Équivalent licence en France
252 linguistique

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