Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

Annexe 6 H : Entretien E8

Non classé

Mardi 16 avril 2013 1 18h
École Willingdon

A : Enquêteur
B : Monsieur B

1 A : La première question que j’aimerais vous poser, c’est par rapport à vous et votre vie ici à Montréal. Ça fait longtemps que vous êtes ici ?

2 B : … Oui J’ai… Ma naissance était à Laval168. Donc, j’ai fait toute mon école à Laval. Puis… dans la vingtaine, je suis descendu à Montréal pour habiter à Montréal. Mais… oui, c’était à Laval. J’ai commencé mes 2 premières années en école juste en français, et après ça, j’ai fait bilingue. La raison pourquoi j’ai changé juste français bilingue, j’ai aucune idée, c’était mes parents. J’ai jamais demandé la raison. Je pense j’avais plus d’amis… anglais. C’est peut-être pour ça, ils m’ont mis plus dans une école avec mes amis. Mais… la vraie raison je sais pas (rire).

3 A : D’accord. Vous aviez pu… Les parents, vos parents ont pu vous inscrire dans une école anglophone.

4 B : C’était pas anglophone, c’était c’était french.immersion169.

5 A : D’accord, mais c’était la commission scolaire anglophone.

6 B : Oui. Oui, oui, c’est vrai, oui. Ils ont pu, parce que mon père, il a naissance ici. Vu que… Je suis pas exactement sûr comment ça marche, mais je pense que j’ai plus de choix que d’autres, non ?

6 A : Oui, c’est à dire, votre père est…

7 B : Francophone.

8 A : francophone, il est né ici au Québec.

9 B : Oui, oui.

10 A : Et votre mère ?

11 B : Ma mère, elle est anglaise, mais elle est née ici aussi.

12 A : Ah, d’accord. Donc, peut-être votre mère à suivi une scolarité en anglais.

13 B : Ça doit, surement.

14 A : Et qui a pu comme ça vous permettre de… s’ils le désiraient, vous mettre…

15 B : Ça doit.

16 A : Et, oui, vous ne voyez pas de raisons particulières qui vous ont mis en…

17 B : Aucune idée. J’aurai du lui demander avant de venir, mais j’ai pas…

18 A : Oh non, mais, en tout cas, pour vous ?

19 B : Oui… Pour moi, j’ai aucune idée. Non. Ça a bien tombé parce que j’ai fait des bons amis. Mais surement, avoir resté dans la première école aussi, j’aurais eu de bons amis…

20 A : Oui… Et vous gardez des bonnes… des bons souvenirs de cette période scolaire… Votre scolarité…

21 B : juste français ou après ?

22 A : Ah, les deux, tout, mais surtout en primaire. Je sais pas si vous avez…

23 B : Primaire, oui oui… oui. J’ai… Je me rappelle pas vraiment de la première et… Bin, dans le fond, c’était maternelle et 1ère année en français, après ça, 2ème année et tout le reste, en anglais. Donc… je me rappelle un petit peu de la première année, puis après ça, oui… C’était bien.

24 A : C’était… oui, bons souvenirs… et pas de problèmes particuliers pour… à l’école.

25 B : Non, non.

26 A : Et… on pourrait dire que votre langue première, c’est le français ? Vous parliez français à la maison
?

27 B : Non, je dirais plus anglais. Parce que ma femme, elle vient de Vancouver, donc elle est juste anglaise… La plupart de mes amis sont anglais. Où je travaille, je fais… les deux pas mal, moitié/moitié. Mon père, français170. Fait que je parle en français avec lui. Mon cousin, puis une coupe171 d’amis français.

28 A : D’accord. Mais, petit, avec votre maman d’Angleterre et puis le papa d’ici, c’était quelle langue privilégiée ?

29 B : Avec ma mère, anglais, avec mon père, français. Mon père avec ma mère en anglais.

30 A : Donc, il n’y avait pas une langue à la maison, il y avait vraiment…

31 B : Non, il y avait vraiment les deux.

32 A : Les deux langues.

33 B : Comme même ici, je sais que ma femme… aurait préféré que moi je sois le français avec mes enfants, puis elle, l’anglais. Mais je voulais pas juste être… bah, je suis plus à l’aise en anglais, fait que… mais, c’est sûr, ça aurait été mieux pour eux.

34 A : Oui, vous pensez…

35 B : Oui.

36 A : Leur parler qu’en français.

37 B : Oui. Mais j’aurais pas voulu ça.

38 A : Non ?

39 B : Personnelement non.

40 A : Pourquoi oui ?

41 B : Bah, je suis plus à l’aise en anglais. Je pense en anglais. Fait que… je me considère plus anglophone. Je pense… une des vraies raisons pourquoi qu’il172 est ici, parce que c’est juste en français. Donc je peux l’aider. Mais je vais continuer, je pense, à lui parler en anglais.

42 A : D’accord. Oui. Vous l’auriez pas mis dans une école francophone par exemple.

43 B : Non, non. Je pense… Bah, dans le fond, les 4 premières années ici, c’est en français ? Donc je considère ça quasiment la même chose.

44 A : Oui, c’est à dire, jusqu’en 2ème année. Et puis, à partir de la 3ème année, si je dis pas de bêtises… A partir du 2ème cycle en fait, c’est bilingue.

45 B : OK. Puis, dans ce cas-là, lui il a le choix de…

46 A : Alors… en tout cas, il aura un apprentissage bilingue. Et justement alors, en secondaire, qu’est-ce que vous comptez faire…

47 B : Pour lui ?

48 A : Pour lui.

49 B : Aucune idée (rire). C’est plus… c’est plus ma femme… qui fait les décisions… qui fait les recherches. Dans le fond, ça serait mieux qu’elle soit ici… mais son français, il est pas fort, fort…

50 A : D’accord. Oui. Et, c’est ça, c’est plus votre femme qui décide. C’est à dire, c’est plus elle qui a décidé à le mettre ici en immersion, ou c’était vous deux ?

51 B : Ou… bah, c’était nous deux, mais c’est plus elle à parler avec les autres parents, les autres mères, puis ça discute. Puis aussi, lui… il a commencé à parler un petit peu plus tard… que d’autre, fait qu’on a décidé de lui mettre tout de suite en français pour l’aider… avec un petit kickEstart173…

52 A : Oui. Et pourquoi c’était important pour vous que… il parle français ? La raison la plus…

53 B : Bah, c’est sûr qu’au Québec, ceux qui parle pas le français sont… sont la minorité. Ils n’ont pas aussi de choix d’emplois, de tout. C’est sûr, deux langues, c’est mieux qu’une. Fait que c’est officiel qui va apprendre le français, qui va parler bien le français. Ça, c’est sûr…

54 A : Oui, et vous avez une idée… si votre femme, pour quelle raison elle a choisi plus l’immersion plutôt que… une école francophone, où là, il serait avec…

55 B : (soupir) Aussi, une des bonnes raisons pourquoi ici, c’est parce qu’on habite un bloc174 par là. Fait que ça aide. Ça aide pour elle. C’est sûr, c’était une des… grosses deciding.factors175, si tu veux… C’est proche (rire).

56 A : Y a pas d’école francophone proche aussi ?

57 B : … Je sais pas. C’est plus elle qui sait.

58 A : Oui, oui, d’accord, non non, mais c’est… Ça, c’est pas un problème vous savez … Et, est-ce que… on peut dire que votre langue première, c’est l’anglais alors.

59 B : Oui. Oui, à la maison, on parle anglais. Pendant le temps des devoirs, à chaque soir, on parle français. quand je lui lis les livres, en haut, avant le lit, c’est en français. Fait que je parle en français en même temps que je fais tout…

60 A : Oui, lui, il parle en français pendant les devoirs. Est-ce qu’il a d’autres moments, durant sa journée, ou de la semaine où il parle en français ?

61 B : De… temps en temps, il sort des petites phrases. Puis, il s’en aperçoit même pas, fait que c’est bon à voir la différence entre…

62 A : Il a des activités en français ?… Autres que scolaires.

63 B : … Je dirais non.

64 A : Donc, on parle en anglais à la maison vraiment… plutôt anglais, sauf pendant les devoirs.

65 B : Oui, c’est ça.

66 A : quand vous étiez en école bilingue, oui, on a parlé un peu de la scolarité, mais le français ou l’anglais, c’était des apprentissages qui étaient faciles pour vous, d’apprendre le français à l’école ?

67 B : Pour moi oui. Parce que j’avais un père en français. Fais que c’est sûr… J’avais pas de problème.

68 A : Et l’anglais aussi finalement, c’était pas trop difficile ?

69 B : Oui oui, oui oui. Non. Non, j’ai jamais eu de troubles176… à l’école.

70 A : Et quel… Si je vous demandais 2 mots qui vous viennent à l’esprit tout de suite qui pourrait représenter pour vous, le français, la langue française.

71 B : En 2 mots…

72 A : 2 mots différents, 2 adjectifs.

73 B : … (soupir) C’est une bonne question…/… Des fois, difficile. Des fois, je trouve le français plus difficile que l’anglais. Le français écrit. Des fois, j’avais de la misère avec les verbes et épeler des mots. Parler le français, pas de problème, mais l’écrit, l’écrire, c’est… oui… beaucoup plus difficile que l’anglais.

74 A : Oui. Est-ce que vous avez un autre adjectif comme ça ou… mot qui vous vient ?

75 B : … (soupir)… Ouai pas juste difficile, mais… non, j’ai pas là.

76 A : Et l’anglais.

77 B : … En anglais, j’ai jamais pensé à… décrire une langue

78 A : Oui C’est… c’est pas évident comme question, je sais que c’est pas évident

79 B : Non, non, vraiment pas … Bah pour moi, facile. Plus vite, plus vite. On dirait qu’il y a moins de mots… en anglais qu’en français pour décrire une chose…

80 A : Oui, OK. Donc ce serait plus efficace comme langue peut-être ?

81 B : Bah, non, pas nécessairement. Parce que le français, on dirait que ça décrit plus quelque chose que l’anglais.

82 A : Ça décrit plus, ça veut dire qu’il aurait plus de…

83 B : Y a plus de mots pour décrire quelque chose… qu’en anglais. On dirait, quasiment.

84 A : Ce serait comme plus précis.

85 B : Oui.

86 A : Et… est-ce que vous voyez une grosse différence entre le français qu’on entend ici au Québec et le français standard, je dirais ?

87 B : … que le français, français de…

88 A : … Standard, alors… moi je dirais peut-être de France, si on considère que le français de France est standard, m’enfin, en France aussi…

89 B : Bah, c’est sûr que des québécois, ils utilisent… j’dirais, 50% de mots anglais, dans leurs phrases aussi. C’est comme une langue… juste ici. C’est, c’est spécial comme langue (rire)… Oui… Ça change souvent aussi… Juste les.slangs177… les expressions…

90 A : De mettre de l’anglais au milieu…

91 B : Oui, on dirait c’est pas vraiment… le québécois en tout cas, c’est pas vraiment une belle langue. On dirait que c’est… j’sais pas.

92 A : Et le français standard serait plus…

93 B : Standard, on dirait, c’est plus… élégant… que le québécois, d’après moi.

94 A : Oui, d’accord. Et… pour parler de la… là, on a parlé de la langue. Pour parler de la culture… Donc, vous avez grandi dans un milieu bilingue quand même avec vos parents, anglais-français.

95 B : Avec mes parents oui… Mais comme je vous disais, plus avec mes amis, c’était plus anglophone. C’était…

96 A : Est-ce que vous… quel regard vous portiez quand, à cette époque-là, sur les francophones… de Laval ou de Montréal ?… Est-ce que vous… qu’est-ce que ça représentait pour vous ?… Est-ce qu’ils étaient vraiment séparés ?

97 B : quasiment, oui, quasiment un différent monde.

98 A : Ah oui.

99 B : Oui… Parce que des fois, je descendais à SaintAEustache178 avec mon cousin bilingue… puis son groupe d’amis est très différent que mon groupe d’amis. Fait que c’était vraiment différent…

100 A : Lui était avec des amis francophones.

101 B : Oui. Ses 2 parents, le frère à mon père, il a marié une Québécoise. Fais que les 2… Fais que lui… il est parfaitement bilingue aussi, mais plus français.

102 A : Et vous pensez que ça a changé ça par exemple, cette… ?

103 B : Lui, oui… vu que… il a déménagé à Montréal… C’est sûr que là, il parle beaucoup plus l’anglais, de temps en temps.

104 A : … Mais cette séparation qui a entre les deux communautés, on va dire, est-ce qu’elle existe encore aujourd’hui pour vous ?

105 B : … (soupir)… Surement qu’elle existait plus quand j’étais jeune, puis je voyais pas… je comprenais pas la différence, peut-être . Mais là, on dirait que c’est les mêmes choses. C’est juste qu’eux autres sont Français, mais ils font… ils font la même chose que nous autres en groupe… La différence est moins… apparente qu’avant, je trouve… quand j’étais jeune, c’était vraiment un monde différent.

106 A : Vous trouvez qu’aujourd’hui, c’est un petit peu… Les gens se mélangent un peu plus.

107 B : Oui, oui, oui… J’essaie de penser à mon cousin avec ses amis. Dans le fond, ils sont tous encore en français. Oui, ça se mélange maintenant ? Pas vraiment. Ça reste en groupe… québécois, puis Anglais…

108 A : Peut-être parce que vous étiez petit, alors à l’époque, vous étiez vraiment dans votre… on va dire, communauté anglophone, vous m’avez dit avec les Anglais, et que maintenant, vous voyez ça de plus loin, puis…

109 B : On dirait, quand j’étais jeune, c’était plus raciste… entre les deux, que là. Sauf que là, je… le vois pas peut-être, je sais pas.

110 A : Et… le fait que vous parliez 2 langues et puis que vous ayez grandi dans un… dans une ambiance comme ça bilingue, est-ce que ça vous aide… dans votre vie actuelle ?… ou ça vous a aidé après…

111 B : Être bilingue ici au Québec ?

112 A : Oui.

113 B : Oui, absolument Absolument. Juste, comme exemple, à ma job179, le monde… qui sont pas parfaitement bilingue… peuvent pas avoir la position que moi j’ai. Fait que c’est vraiment… (soupir)… Faut vraiment parler les deux langues…

112 A : C’est vraiment professionnel.

113 B : Oui, oui. Oui oui.

114 A : Est-ce que vous voyez d’autres avantages… de parler 2 langues ?

115 B : … Bah juste à me débrouiller de jour à jour… juste au dépanneur, juste au… ça aide, c’est sûr que ça aide.

116 A : Dans la vie de tous les jours.

117 B : Oui oui.

118 A : Et… aujourd’hui, est-ce que… comment est-ce que vous définiriez votre identité ? … Parce que votre langue première, c’est plutôt l’anglais vous me disiez, est-ce que vous vous sentez québécois, par exemple ?

119 B : … (toux)… Je dirais oui… mais pas pour qu’est-ce qui ce passe avec… la solidarité… Oui, la Pauline Marrois et juste le français, contre le Canada, puis changer, puis être son pays… Ça non. Bah, ça aide pas ici (rire), d’après moi… Les grosses entreprises retournent à Toronto. Les machines, les maisons descendent. Ça aide pas…

120 A : Donc vous diriez que vous sentez québécois, je veux dire… de cœur ?

121 B : québécois, oui, mais québécois… Canadien, plus que… québécois.

122 A : Oui, d’accord, oui, je comprends. Et… c’est ça, le regard que vous portez sur la politique par exemple, c’est…

123 B : … (soupir) Oui, c’est… pas fort qu’est-ce qui se passe, mais… aussi, je suis pas très au courant. J’essaie pas de… (main passant auAdessus de la tête)

124 A : Ah oui, c’est ça. Oui… Vous… vous préférez pas le savoir ou…

125 B : Bah, c’est pas que je préfère pas le savoir, mais c’est parce que… je peux me donner mal à la tête à écouter tout le monde avec ça… Je suis pas très dans les politiques… C’est pas mon domaine.

126 A : Oui, OK. Alors… pour le… avant de mettre… Parce que vous n’avez qu’un enfant, c’est Liam, c’est votre seul enfant ?

127 B : Non, on en a 2.

128 A : 2, le deuxième, il est…

129 B : Une petite fille de… 5 ans.

130 A : qui est ici aussi ?

131 B : Pas encore… Elle va venir l’année prochaine.

132 A : L’année prochaine en maternelle.

133 B : Oui.

134 A : D’accord. Donc, en mettant votre… ben, Liam en premier, ici… Ça, c’était un choix de… enfin c’était votre choix à vous et votre femme.

135 B : Oui… plus elle, j’ai pas honte, c’était plus elle (rire).

136 A : Elle savait bien qu’ici, c’était une école en immersion. Elle était tout à fait consciente de ça.

137 B : Oui, oui.

138 A : Et le fait que ce soit assez près de la maison aussi, ça a avantagé…

139 B : Oui. Mais elle a entendu des bonnes affaires d’ici de toutes les autres mères puis… C’était un bon choix.

140 A : quelles bonnes choses par exemple ?

141 B : Je sais pas. Je sais pas… C’est parce qu’aussi, le monde font plus l’école… immersion, je trouve que le français, il est pas assez fort. Puis, ils l’oublient… dans pas long. C’est ça que j’ai appris. Comme ma femme à Vancouver, ils apprennent le français, je pense de 1 à 6. Et… mais après ça, t’oublies. C’est pas pareil que c’est juste en français. Fais qu’on voulait qu’y ait une bonne fondation… puis après ça, continuer…

142 A : Et… C’est ça, qu’il puisse avoir une bonne base en français.

143 B : Bah, c’est ça.

144 A : Et… est-ce que vous voyez des difficultés particulières sur… enseigner à un enfant… lui enseigner en langue seconde ?… Est-ce que c’est… ?

145 B : … C’est sûr, c’est sûr, juste… être parent, c’est assez difficile… pour tout. Mais pour… oui, pour apprendre… Le français aussi est une langue complètement nouvelle, c’est… On aurait dû… commencer du début… quand il était jeune jeune jeune. Comme ça, il aurait moins de problèmes aujourd’hui… Mais non, jusqu’à date, ça se… Liam, il apprend assez vite. Puis… je pense ça va juste devenir de mieux en mieux, d’après moi.

146 A : Et vous pensez que tous les… n’importe quel enfant peut suivre un programme comme ça en immersion, en langue seconde ?

147 B : Bah, ça dépend de l’enfant, mais j’assume que… si l’enfant veut apprendre, il peut apprendre… Ça dépend comment qu’il est appris, mais…

148 A : Et… parce qu’il y a une semaine, j’ai appris l’anniversaire au Nouveau-Brunswick, vous savez la province juste à côté du Québec. C’est la seule province bilingue, et ils ont fêté officiellement le bilinguisme officiel de la province. Ça fait… C’était les 20 ans. Et qu’est-ce que vous pensez de ce genre d’anniversaire, de fêter le bilinguisme comme ça ?

149 B : Bah, pour moi, ça devrait être comme ça ici, au Québec aussi. Faudrait fêter les deux langues. Pourquoi juste… célébrer juste le français, puis exclure les Anglais, puis dirait… “allez-vous-en ” ?… Je trouve que oui, ça devrait célébrer. On est… Il y a pas beaucoup d’autres provinces qui parlent l’anglais et le français. Fait qu’on a l’avantage sur eux. On devrait le célébrer. C’est sûr…

150 A : Oui. Et… je vais vous montrer un petit graphique ici. C’est les inscriptions au programme en immersion, pour les élèves qui sont admissibles à être inscrit. Ça, c’est dans tout le Canada. Donc, on a une évolution depuis cette date (en indiquant du doigt 1978)

151 B : C’est la date de ma naissance (rire).

152 A : Ah OK … Et… qu’est-ce que vous… Si vous avez quelque chose à me dire sur cette…

153 B : Fais que le taux a élevé, depuis ? Bah, ça, c’est parce que, y a eu une loi ici qui force le monde à les mettre ?… Parce qu’on dirait que ça monte…

154 A : Ça pourrait être un manque d’école simplement, qui fait que les écoles sont… Sont remplies et… qu’on a atteint en fait…

155 B : Ah… puis, y avait pas le choix de… OK. Puis, c’est assez vieux aussi.

156 A : Oui. C’est vrai que… ça monte un petit peu, mais… en tout cas, ça reste quand même assez stable.

157 B : … Bah, c’est bien. Le plus de… bilingues dans… ici, c’est sûr, c’est mieux. Plus de job, plus de… plus de
tout…/… Fait que dans le fond le but de tout ça, c’est de… quoi ? C’est quoi, t’essaies de…

158 A : Ah, mais c’est… c’est justement de connaitre vos raisons… d’avoir inscrit… qu’est-ce que ça représente pour vous l’immersion, les langues, les cultures, et quelles implications ça a dans le fait d’avoir inscrit Liam en immersion… Est-ce que c’est un choix qui est positif pour vous…

159 B : Oui, oui oui.

160 A : ou alors… C’est… c’est pour ça que je… que je pose toutes ces questions.

161 B : OK.

162 A : Mais en tout cas, vous pouvez dire ce que vous voulez. Moi, ce que j’aimerais savoir encore un peu plus, c’est… concernant l’avenir de Liam. Est-ce qu’en secondaire, vous comptez le mettre… ? qu’est-ce que… ?

163 B : C’est ça, ça dépend… On est pas sûr, pour être honnête. On sais pas. D’après toi… Tu penses ça serait une bonne idée de…

164 A : Ah, bah, ça… J’aimerais bien savoir, vous… Est-ce que vous pensez… C’est sûr que Liam, je le connais, mais… en tout cas, on est qu’en première année.

165 B : Oui, c’est ça.

166 A : Mais… vous, est-ce que vous aimeriez, ou est-ce que vous choisirez une école anglophone, francophone ?…

167 B : Je pense pas qu’on va aller complètement anglophone, ça se peut qu’on reste… en immersion, ou peut être juste français… Ça serait une option aussi. Parce que c’est sûr… Si y aurait une école juste en français, c’est sûr que ça l’aiderait encore plus. Avec les jobs, avec tout ici. Fait que c’est sûr que… ça peut pas nuire, mais ça dépend aussi dans les prochaines années, si… il a vraiment de la misère, s’il aime pas ça. Ça dépend beaucoup de… de différentes choses…

168 A : Mais possiblement francophone.

169 B : Oh oui. Plus, plus possible francophone qu’anglophone. Ça, c’est sûr.

170 A : Oui. C’est-à-dire quand vous dites francophone, c’est… la commission scolaire francophone, donc une école en français langue maternelle.

171 B : Oui, oui oui. Oui, c’est une option. Absolument.

172 A : Et si c’était anglophone, ce serait toujours en immersion.

173 B : Oui, c’est ça, mais ce serait pas assez fort, je trouve, le français. La portion française…

174 A : Et, est-ce que justement vous trouvez des… des problèmes dans le programme en immersion ? Par exemple ici, Willingdon, est-ce que vous aimeriez comme vous dites plus de français encore, plus longtemps ?

175 B : Bah non, je trouve. Bah, jusqu’à date, c’est juste français… Tu pourrais me poser la question dans 2 ans, quand ça devient immersion, mais… à ce point-là, c’est… c’est juste français, c’est assez bien. C’est…

176 A : Oui, OK… Alors… ben, je regarde si j’ai pas oublié (en feuilletant le guide d’entretien)… de vous demander d’autres choses…

177 B : Y as-tu d’autres… d’autres parents qui ont… qui ont fait ça ?

178 A : Ah oui, oui tout à fait. Oui, je demande à un certain nombre de parents, bon qui sont de la classe ou d’ailleurs…

179 B : Ah, bien.

180 A : Et puis, comme ça, je fais un petit peu… Alors j’enregistre pour retranscrire après, puis ça fera partie de mon travail. Mais… pour conclure là-dessus, est-ce que vous avez d’autres choses à me dire sur le bilinguisme, la culture, Montréal… Est-ce que vous aimez Montréal ?

181 B : Oui J’adore Oui.

182 A : qu’est-ce que vous aimez à Montréal ?

183 B : J’adore… tout le Montréal C’est… c’est la seule raison qu’on est encore ici. Parce que, sinon, on serait à Vancouver… avec ma femme, puis, on aurait été là… Mais j’aime bien… j’aime bien Montréal.

184 A : qu’est-ce que vous aimez en particulier ou le plus ?

185 B : J’aime… (soupir)… Tu sais, j’habitais à Toronto pendant 2 ans, puis, c’est vraiment différent qu’ici. Toronto, je trouve, c’est très américain, c’est très… c’est pas pareil. C’est… c’est partout, c’est gris. J’aime Montréal parce que c’est… c’est vert, y a des terrasses… un petit peu de tout. On dirait c’est un mélange de tout. Ça l’a un feeling européen, un peu. Oui, j’aime bien Montréal. Oui.

186 A : C’est une ville plus… qui serait plus agréable.

187 B : Ah oui. Absolument. Oui.

188 B : Bon, c’est bien. Bon Ben, voilà, on peut peut-être s’arrêter là. Si vous avez autre chose à ajouter par rapport à ce qu’on vient de dire.

189 A : … (soupir) J’ai rien… sauf que… qu’est-ce que vous pensez qu’on devrait faire avec Liam (rire)?

190 B : Ah Bah, on va en parler, on va en parler si vous voulez, OK ? Parce que ça sort un peu du cadre.

191 A : OK (rire).

168 Ville sur la rive Nord de Montréal.
169 immersion française
170 francophone
171 plusieurs
172 son fils
173 élan
174 une rue
175 fateurs déterminants
176 problèmes
177 Sociolecte américain
178 Ville située au nord-ouest de Montréal dans la région des Laurentides.
179 mon travail

Page suivante : Annexe 6 H : Entretien E9

Retour au menu : L’IMMERSION FRANÇAISE À MONTRÉAL : QUELLES POLITIQUES LINGUISTIQUES CHEZ LES PARENTS D’ÉLÈVES ANGLOPHONES ?