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Annexe 6 F : Entretien E6

Non classé

Lundi 9 avril 20131 17h46
École Willingdon

A : Enquêteur
I : Madame I

1 A : Pour commencer, avant de parler de l’école et du programme en immersion, j’aimerais bien savoir un peu plus votre parcours. C’est à dire, commencer par Montréal, est-ce que vous habitez ici depuis longtemps ?

2 I : Moi, j’habite à Montréal depuis 1967. Alors, oui, c’est depuis longtemps (rire).

3 A : Et avant, vous étiez où ?

4 I : Moi, je suis né en Italie. Mais je suis venu ici quand j’avais 4 ans. Alors…

5 A : Ici, en…

6 I : A Montréal.

7 A : En 67.

8 I : Oui.

9 A : D’accord oui. Et, oui, donc c’est vrai que vous êtes arrivée jeune. Donc vous avez pas forcément de souvenir.

10 I : Non, pas du tout. On retournait en Italie… presque… chaque été, mais…

11 A : Et… vos parents sont donc Italiens.

12 I : Oui.

13 A : Et ils sont venus ici pour quelles raisons au départ ?

14 I : Pour trouver du travail. En Italie, il n’y avait pas d’ouvrage. Alors, ils sont venus ici pour permettre une meilleure vie.

15 A : Est-ce qu’ils ont été contents de ce choix ?

16 I : … Oui, mon père a essayé de retourner en Italie, c’est pour ça que moi, je suis née là-bas. J’ai deux sœurs qui sont plus vieilles que moi, qui sont nées ici à Montréal. Alors… Il a essayé de comme retourner à son pays, mais… non, finalement, il n’y avait pas assez de travail, alors… on a fini par habiter ici à Montréal.

17 A : Et vous êtes arrivés directement sur l’ile de Montréal.

18 I : Oui.

19 A : Et vos parents vivent encore sur Montréal ?

20 I : Oui. Oui. Mon père est décédé, mais ma mère, elle vit toujours ici.

21 A : D’accord. Et votre mari ?

22 I : Lui aussi, c’est un peu la même histoire. Lui, il est né ici. Sa sœur, elle, elle est née en Italie, mais c’est exactement la même histoire. Ses parents sont venus ici pour trouver… du travail.

23 A : D’accord. Et, votre langue première, c’est laquelle finalement, parce qu’à la maison, vous parliez italien ?

24 I : On parle l’anglais. Mais c’est ça, moi, la première langue que moi j’ai appris, en fait c’est l’albanien…

25 A : quand vous étiez encore…

26 I : Même mes parents, mes grands-parents, ils sont tous nés en Italie, mais on vient de l’Albanie. Alors, ça c’était ma langue maternelle. Après ça, j’ai appris l’italien, l’anglais, le français à l’école. Mais… mais à la maison, on parle… anglais entre nous autres. Mais toujours avec les parents, les grands-parents de Luca, on parle italien. Moi, avec ma mère, je parle l’albanais.

27 A : D’accord. Donc grands-parents qui sont encore en Italie…

28 I : … Bah on a des… Moi, j’ai comme des cousins, des tantes, des oncles, qui sont encore en Italie. Mon mari lui, il a toujours sa grand-mère qui vit en Italie… C’est ça.

29 A : Et votre parcours scolaire. Alors en primaire, vous étiez dans quel programme ?

30 I : C’était une école en anglais. Puis on avait des cours de français, mais c’était comme, mettons 1 heure par jour…

31 A : Donc vous avez pu vous inscrire en école anglaise malgré que vos parents soient Italiens.

32 I : Des immigrants c’est ça… Dans le temps hein Maintenant, c’est plus comme ça.

33 A : Oui, c’est ça. Après il y a eu la loi qui a fait qu’ils ont obligé c’est ça les…

34 I : Exactement.

35 A : Oui. Et vous pensez que c’est une chance pour vous d’avoir pu aller dans une école anglaise ?

36 I : … Bah le fait que je vis ici, au Québec, que je suis pas parfaitement bilingue, c’est sur que c’est pas… Ça aurait été mieux si j’avais appris plus de français à l’école, parce que… c’est pas facile de… Je me retrouve que je me force à parler le français, c’est…

37 A : Votre anglais est meilleur que votre français. Parce que, bon, votre français est bon là…

38 I : Je sais bien, mais c’est les mots hein, c’est le vocabulaire qui vient pas toujours, puis… (rire)… Mais non, mon anglais est mieux que mon français, c’est sûr.

39 A : Et alors, c’était une école anglaise vous me dites avec quelques heures de français.

40 I : Oui.

41 A : Ça, c’était en primaire, en secondaire aussi.

42 I : C’était la même chose. Après ça, au CÉGEP94, c’était tout en anglais. Univertsité, tout en anglais.

43 A : Donc, vous faisiez partie de la communauté anglophone de Montréal, on peut dire ?

44 I : Oui.

43 A : italienne aussi ?

45 I : Oui. Oui, oui, oui.

46 A : Et… comment, quand vous étiez petite, comment ça se passait la relation avec les autres communautés ? Est-ce que vous étiez entre vous ?

47 I : Bah, tu vois là, dans notre quartier, on était beaucoup d’Italiens. Alors, comme l’école, toutes mes amies étaient presque toutes des immi… des enfants d’immigrants italiens. Alors, quand j’étais jeune, j’avais pas beaucoup d’amis français. Un peu sur la rue mettons, mais à l’école c’était… c’était tous des… anglophones italiens finalement.

48 A : D’accord, même à l’école, il y avait une communauté…

49 I : Oui, oui. C’était l’école du quartier alors…

50 A : Et est-ce que vous aviez, à cette époque-là, un regard particulier sur les… les francophones ou alors les anglophones québécois qui étaient là ?

51 I : … Non. Comme… Étant des enfants, tous les enfants sont pareils alors… Non, puis même au secondaire, c’était la même chose. On était pas mal toutes un groupe de… d’amis italiens anglophones. C’était une école anglophone, alors il y avait presque pas de francophones dans l’autre école non plus, alors…

52 A : Et quand vous aviez des cours de français, est-ce que… comment ça se passait ?… L’apprentissage en français.

53 I : Mais le professeur, je me rappelle, c’était un… un professeur où on devrait uniquement parler le français dans sa classe, alors (rire)… Oui, mais ça se passait bien.

54 A : C’était pas difficile ?

55 I : Non. Non. Bin, pour moi c’était pas difficile.

56 A : Pourquoi pour vous ?

57 I : Je sais pas. C’était peut-être à cause qu’on était jeune. On apprend les langues plus facilement, alors…

58 A : Mais il y avait d’autres amis qui avaient plus de difficultés, peut-être ?

59 I : Un peu plus, oui.

60 A : Pourquoi ils auraient…

61 I : Ils aimaient pas trop l’école, je sais pas (rire)… Ils se forçaient pas trop, je sais pas… Mais tu vois comme… J’ai des amis qui sont un peu plus jeunes que moi. Eux autres ont fait leurs études en français. Et puis, maintenant, ils sont parfaitement bilingues. Ils peuvent écrire le français comme l’anglais… Ils peuvent changer entre les deux langues, beaucoup plus facilement que moi… que moi, puis mes amis anglophones.

62 A : Donc, c’est des amis qui ont fait un… ils parlaient anglais à la maison comme vous, mais ils étaient en école francophone.

63 I : A cause que, bah ils sont plus jeunes que moi, alors la loi a changé alors… C’est pour ça qu’eux autres ils ont fréquenté une école française.

64 A : Donc, pour eux, la loi était positive. Pour vous… pour vous, vous pensez que cette loi a été positive ?

65 I : Bin, pour moi, oui. Comme résident ici au Québec, maintenant je vois que, si j’avais fait mes études en français, on parle pas toujours la langue qu’on parle à la maison, alors… ça aurait été beaucoup plus facile pour moi je pense, puis… pour les autres personnes dans la même situation.

66 A : Et… pour revenir toujours à l’apprentissage du français et puis le français, est-ce que vous auriez deux mots qui représentent le français ? Deux adjectifs, qui vous viennent en tête comme ça.

67 I : Ho C’est difficile ça (rire)…

68 A : C’est vrai, oui

69 I : Le français. Bah, ici au Québec, c’est… c’est le Québec. Puis… c’est la loi 101 (rire)…

70 A : Oui, d’accord. Et l’anglais ?

71 I : Oh l’anglais pour moi, c’est une langue internationale. Et puis… bah, c’est la langue que je communique, que j’utilise le plus… dans ma vie quotidienne.

72 A : Alors justement, dans la vie… comment vous vous sentez vis-à-vis de la culture Québécoise ? qu’est-ce que… est-ce que vous avez un regard particulier sur la culture Québécoise ?

73 I : Bah, je trouve que c’est une culture qui est…. comme la culture italienne, beaucoup de… traditions. Ils veulent garder leurs traditions… Mais c’est aussi… C’est un peu strict, je veux dire, à cause qu’ici au Québec, on sait qu’il y a beaucoup de lois, beaucoup de… portes fermées, je veux dire, comme… Puis, c’est dommage. C’est dommage, parce que c’est une culture très riche.

74 A : qu’est-ce qui est dommage ?

75 I : Bah le fait que… il faut avoir les lois pour les langues, pour les enseignes… Puis nous autres, on est… tu vois on a mis Luca dans une école… le français french.immersion95… parce que, bah c’est ça, nous autres on pense vivre à Montréal pour toute notre vie alors… Si lui décide de rester ici, je trouve que c’est très important que lui soit bilingue, puis qu’il apprenne le français.

76 A : Alors justement, avant d’arriver juste à ça, est-ce que vous pourriez me dire vous, est-ce que vous êtes, vous vous sentez Québécoise ?

77 I : Non. Mais moi je me sens Italienne (rire)… Oui, je vis ici à Montréal, mais… tu sais, les Italiens, ils sont très très fiers, alors (rire)… Est-ce que je me sens Québécoise ? Non, je peux pas dire que je me sens Québécoise. Étant… un immigrant moi-même, alors…

78 A : Oui, d’accord. Et… on parlait de l’immersion, vous avez choisi pour Luca, parce que vous pensez que c’est-ce qui est le mieux pour lui. Donc c’est un choix important, et puis, vous aviez pensé, vous auriez pensé, en maternelle, par exemple, de le mettre dans une autre école ?

79 I : Non, on a jamais regardé les écoles uniquement en français. Mais on savait qu’on voulait pas le mettre dans une école qui…. comme bilingue. On voulait vraiment qu’il apprenne jeune le français. Et on trouve que ça va très bien pour lui, parce qu’il apprend très vite le français. Il peut communiquer en français. Il lit le français. Alors… je pense que c’est bien…

80 A : Mais alors justement pourquoi pas… l’école francophone, par exemple ? Une école en français.

81 I : … C’est une bonne question… Bah je pense que c’est… c’est bien pour lui aussi. C’est sur qu’il apprend l’anglais à la maison. C’est… On peut dire, mais même lui, c’est pas vraiment sa langue maternelle. Il a appris l’italien au début de sa vie.

82 A : Vous lui parliez italien au début.

83 I : Oui, oui. Au début, uniquement en italien. Là, quand il a commencé la garderie, il a complètement, dans une semaine, changer… de l’italien à l’anglais comme ça, alors (rire)… Mais si lui, dans sa vie, quand il va grandir, il veut pas rester à Montréal, bah, c’est important je pense de bien apprendre l’anglais aussi à l’école, aux études. La grammaire, et tout ça, comment… formuler des phrases en anglais, l’écriture, etc.

84 A : C’est ça donc, le programme en immersion, l’intérêt, c’est de pouvoir avoir les deux langues, mais beaucoup de français… plus que le bilingue. Le Bilingue, c’était… ?

85 I : Bah, bilingue, je pense que c’est comme… ils apprennent l’anglais aussi, et le français en même temps… tout le long de leur chemin éducatif.

86 A : Ça pourrait aussi…

87 I : Oui. Mais je pense que… pour moi… même maintenant, il prend des cours en italien aussi… Parce que moi, je crois que les enfants, quand ils sont très jeunes… ils sont comme des éponges, alors ils apprennent les langues beaucoup plus vite. Puis, je pense que dans le futur, ça va l’aider comme ça.

88 A : Et… le fait que pour vous, ce soit important, bon ben qu’il apprenne beaucoup le français en immersion, c’est quoi la raison la plus importante ? Est-ce que ça serait une raison par exemple sociale, ou … ?

89 I : Bah, pour moi, je pense que c’est pour lui, dans le futur… quand il va… s’il reste ici à Montréal, je pense que c’est critique qu’il sache bien parler et écrire les deux langues.

90 A : Pour…

91 I : Bah, pour son travail, la communication… C’est surtout pour ça. Parce que, moi, c’est ça, moi et mon mari, on voit que nous autres on a des difficultés en communication… C’est surtout dans notre travail qu’on utilise le français, alors…

92 A : Votre profession est en français ?… Vous travaillez en français ?

93 I : … Pas mal. J’ai… Je voyage un peu partout au Canada, alors c’est sûr que j’ai des projets qui sont uniquement en anglais, qui sont hors de la ville. Mais ici, je dirais les… les projets que je fais ici à Montréal, c’est pas mal presque 100% en français.

94 A : Vous faites quoi comme métier ?

95 I : Moi je suis architecte.

96 A : D’accord. OK.

97 I : Alors, tous nos dessins, ici, à Montréal, doivent être fait en français.

98 A : Et votre mari, il a aussi une profession en français plutôt ou en anglais ?

99 I : … Bah, lui, il travaille plus en Ontario96 que moi, alors, je dirais pour lui, c’est comme pas mal 50/50, ou 60 en français et 40 en anglais.

100 A : Et vous étiez toujours d’accord sur les choix à faire pour Luca ?

101 I : Oui. Oui, oui. En terme d’études oui.

102 A : Est-ce que le… l’immersion, est-ce que vous voyez des difficultés particulières au programme en immersion, pour un enfant ?

103 I : … C’est dur à dire, parce que là, il commence, alors… Mais non, je pense que, à date, tout va bien, avec lui…

104 A : Mais même d’une manière générale ?… L’enseignement en langues seconde, est-ce que…

105 I : … Non, moi, je vois pas ça comme un problème. Puis, moi je pense que c’est ça, c’est bien… d’immerger ? … les jeunes, dans une seconde langue. Je pense qu’ils vont comme ça apprendre ça plus vite. Au lieu de l’apprendre quand ils sont plus vieux. Je pense que ça, c’est plus difficile. Alors… Non, je pense que c’est bien la façon dont c’est fait.

106 A : Oui, jusqu’ici, vous êtes contente. Bon, comme vous disiez, c’est le début, mais vous êtes contente du résultat.

107 I : Oui. Bah, Luca, lui, il peut lire des livres en français. C’est très… surprenant, alors… Le fait qu’il parle juste français à l’école, puis…

108 A : Est-ce qu’il parle le français à d’autres occasions qu’à l’école ?

109 I : Pas vraiment.

110 A : Pas vraiment… Même en dehors de la maison, il a peut-être des activités en français ?

111 I : … Non. Tu vois, toutes les activités, c’est fait ici à l’école, alors… Il prend des cours d’italien les samedis matin, alors ça, c’est en italien. Mais, mettons… oui, si on sort dans un restaurant ou un magasin, il l’utilise, mais… pas souvent en dehors de l’école.

112 A : Donc… et vous lui parlez encore un peu italien ou… ?

113 I : Oui, c’est surtout qu’il parle italien avec ses grands-parents. Moi, il faut que je me force à lui parler italien, parce que l’anglais vient (rire)… naturellement.

114 A : Est-ce que l’anglais est maintenant votre langue première ?

115 I : Oui.

116 A : C’est votre langue première. D’accord… Alors vous disiez oui tout à l’heure que vous vous sentiez Italienne… quel regard vous portez sur le bilinguisme au Canada ? Est-ce que c’est important pour vous ?

117 I : Bah je pense que oui, parce que je vis ici à Montréal. Puis… c’est intéressant que des gens puissent parler dans les deux langues… très naturellement. Oui, je trouve ça fort intéressant.

118 A : Oui, parce qu’il y a eu l’anniversaire de… officiel de… du bilinguisme au Nouveau-Brunswick, c’est à dire, c’est la seule province officiellement bilingue…

119 I : Woua .Really.?(97)

120 A : Et ça fait vingt ans.

121 I : Woua Ils ont pas ça ici, au Québec ? Ah c’est surprenant.

122 A : Non, le Québec est une province officiellement francophone, c’est la langue officielle. Tandis que… au Nouveau-Brunswick, c’est bilingue. C’est la seule province. Donc ils ont fêté les 20 ans. qu’est-ce que vous pensez de ça, de fêter le bilinguisme.

123 I : Fêter le bilinguisme (rire)… Bah, c’est … bien, parce que, si ça fait partie de leur culture, de leur province, alors, c’est quelque chose qui sont fiers d’être bilingue. Bah, je trouve que c’est bien. C’est le fun Les fêtes sont toujours le fun (rire)

124 A : Bon, on a bien avancé (je vérifie mon guide)… Je vais vous montrer un petit graphique ici qui représente les inscriptions en immersion au Canada. Donc c’est vraiment dans tout le Canada, c’est pas qu’au Québec. Donc entre 1978 et 2002. Alors, qu’est-ce que vous pensez de cette évolution des inscriptions… des enfants ? Enfin des parents qui décident de faire ça.

125 I : Bah, je pense que c’est bien, parce que, comme j’ai dit, si les… les enfants restent ici à Montréal, puis deviennent des adultes, je vois pas d’autres façons… de vivre ici à Montréal, puis de pas connaitre le français.

126 A : Et dans les autres provinces, est-ce que vous pensez que c’est si important ?

127 I : Je pense pas, je pense pas. Parce que, ben… dans d’autres provinces, ils parlent… ils utilisent pas le français comme on l’utilise ici au Québec, alors…

128 A : Mais malgré tout, il y a des inscriptions en immersion.

129 I : Ah oui ?

130 A : Dans d’autres provinces aussi, oui.

131 I : Dans d’autres provinces aussi… Mais tu as raison, parce qu’on a des amis qui habitent à Sudbury98. Ils sont tous les deux… des anglophones. Puis leurs enfants vont à l’école en français.

132 A : C’est ça. Ça vous surprend ou… ?

133 I : Oui, j’étais surpris…

134 A : Parce que…

135 I : Bin, parce que, en Ontario, on n’utilise pas le français comme on l’utilise ici au Québec, mais… pour eux autres, c’est important que leurs enfants parlent plus qu’une langue. Alors ils ont choisi le français.

136 A : C’est… C’est leur oui… Ça serait leur raison pour vous de…

137 I : Oui. Puis je trouve il y a beaucoup de personnes en Ontario qui font… qui font la même chose. Je sais pas s’ils ont vraiment comme une connexion avec la langue telle quelle, le français tel quel, mais le fait que leurs enfants peuvent communiquer dans plus qu’une langue, c’est important pour eux.

138 A : Ça pourrait être une autre langue.

139 I : Oui. Oui… Mais c’est sûr que, de choisir une autre langue ici au Canada, c’est comme automatiquement le français je pense, je crois.

140 A : Vous pensez qu’ils choisissent ça aussi parce que… voilà, pour des raisons culturelles aussi, pour des raisons… je sais pas, est-ce que…

141 I : Je sais pas.

142 A : Parce qu’on dit aussi, d’apprendre deux langues, au niveau du développement…

144 I : Moi, je crois que c’est plutôt ça… Je sais pas s’ils ont plus des raisons culturelles. Peut-être que leur famille… leurs ancêtres étaient des français. Je sais pas. Ça se peut.

145 A : On sait pas, c’est vrai. Bon. Est-ce que vous avez des choses à rajouter, que vous voudriez me dire sur… notre discussion ? L’immersion, le bilinguisme…

147 I : Non. Non, mais… tu vois moi, je parle 4 langues. Alors, pour moi, c’est… Je trouve que c’est important de… Je trouve ça dommage des personnes qui parlent juste une langue. C’est limitant.

148 A : Vous, ça fait partie de votre éducation un peu, c’est ça ?

149 I : Oui, oui. Puis, le fait que je l’ai appris… tout le long de ma vie, mais je trouve que ça, c’est… c’est important aussi… d’apprendre des langues en grandissant.

150 A : Et vous êtes contente à Montréal, votre vie à Montréal tout ça ?

151 I : Oui.

152 A : Vous êtes contente oui. qu’est-ce que vous aimez à Montréal le plus ?

153 I : Oh Il manque juste la plage ici à Montréal. Alors tout (rire) …

154 A : Bon, et bien merci beaucoup d’être venu.

155 I : Merci à vous

94 Collège d´enseignement général et professionnel (correspond au Lycée professionnel français)
95 immersion française
96 Province anglophone limitrophe au Québec à l’ouest.
97 Vraiment ?
98 Ville au nord-ouest de Toronto en Ontario.

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