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Annexe 1 : Entretien avec Jacques Pineau, Directeur Général et Vice-Président de l’ASM Clermont Auvergne

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Propos recueillis le 24 septembre 2010 dans les bureaux de l’ASM Clermont Auvergne, au Parc des Sports Marcel Michelin, à Clermont-Ferrand.

En quoi consiste aujourd’hui le partenariat avec Michelin ?

Le rapport avec Michelin aujourd’hui est le même qu’avec n’importe quel autre partenaire majeur de l’ASM, c’est-à-dire un partenariat qui garantie une visibilité dans les médias, une utilisation de l’image du club et des joueurs, une présence lors d’événements tels que des inaugurations de sites ou des lancements de produit et enfin des relations publiques à travers des places réservées lors des matches, la visibilité de l’ASM lors de salons, etc…

Bien sûr, Michelin est un partenaire particulier dans la mesure où il donne plus que n’importe quel autre partenaire, c’est notre plus gros contributeur, mais aussi du fait de l’histoire qui lie Michelin et l’ASM.

En quoi ce partenariat dépasse-t-il le simple cadre financier ?

Pour paraphraser Coluche, tous les partenaires sont égaux mais il y en a qui sont plus égaux que d’autres ! L’histoire avec Michelin est longue, c’est Michelin qui a créé l’ASM et qui a longtemps été son principal contributeur, beaucoup de nos collaborateur à l’ASM sont d’anciens employés Michelin…

Justement, René Fontes, Jean-Marc Lhermet, vous-même, un certain nombre de dirigeants de l’ASM sont issus de Michelin. Une façon de penser, de diriger a-t-elle été « importé » de la manufacture au club ?

Vous savez, on a longtemps dit que si l’ASM ne gagnait pas de titre, c’est justement parce que les dirigeants et nombre de joueurs autrefois travaillaient chez Michelin. Pourquoi ? Il faut le demander à ceux qui disaient cela. Mais c’est vrai que longtemps nos modes de fonctionnement à l’ASM ont été les mêmes que chez Michelin et, j’ai envie de dire, c’est bien normal puisque nous étions quasiment tous issus de l’encadrement de chez Michelin. Mais vous savez, depuis la professionnalisation du rugby, l’ASM est comme une PME de 75 personnes, avec un mode de fonctionnement similaire, ce qui est assez éloigné de ce qui se fait chez Michelin même si des valeurs communes demeurent.

Justement, un tiers des personnes interrogées dans notre étude déclarent penser que Michelin et l’ASM partagent des valeurs communes, quelles sont-elles ?

Vous savez, les valeurs, c’est bien, c’est important, et on n’a de cesse de le répéter dans le rugby et à l’ASM. Mais chez Michelin aussi, c’est une réalité, je peux vous le dire car j’y ai passé une bonne partie de ma carrière. Bien sûr que nous partageons des valeurs communes, cela ne peut être que comme ça du fait du lien qui nous uni et que l’ASM s’est construite à partir et avec Michelin. Il n’y a pas de raison de renier des valeurs de toute une carrière. Ces valeurs, que nous partageons ici à l’ASM, sont celles de la confiance accordée, de l’honnêteté, de la rigueur, de l’envie de faire avancer les choses.

Par ailleurs près de 60% des personnes que nous avons interrogées pensent que l’ASM et Michelin sont « comme les 2 doigts de la main », est-ce quelque chose que vous combattez où dont vous vous servez ?

Ni l’un, ni l’autre. Oui, bien sûr nous sommes comme les deux doigts de la main avec Michelin mais, vous voyez (il désigne son annulaire), il y en a un qui porte l’alliance ! Et puis, il y a d’autres doigts autour aussi ! Vous savez, en 2004, après avoir renfloué les caisses du club qui avait besoin d’une régularisation financière, Edouard Michelin nous a dit « Maintenant, vous vous débrouillez ! » et depuis, à part le partenariat dont je vous ai parlé, l’ASM ne dépend plus uniquement de Michelin.

35% des personnes interrogées considèrent que Bibendum devraient être LA mascotte officielle de l’ASM, qu’en pensez-vous ?

(Il sourit) Vous savez, je ne sais pas si c’est bien sa place… Il aurait la légitimité, je crois, mais je le vois mal faire « le pitre » à haranguer les foules dans le stade, à se jeter sur la pelouse, … Cela ne me semble pas être dans sa « personnalité » !

Pouvez-nous nous éclairer sur la hauteur du partenariat avec Euromaster (pourcentage du budget de la SASP) ?

Non. Je n’ai pas le droit de vous communiquer ce chiffre mais je peux vous dire qu’il est dans les principaux partenaires, donc au-delà de 500 000 euros, et comme personne à part Michelin ne donne au-delà de 700 000 euros…

Pourquoi avoir décidé en 2004 de renommer le club : ASM Clermont Auvergne ?

L’idée de base était de s’ouvrir. Alors qu’on pourrait penser que cela pourrait évoquer un resserrement, un recentrage sur la région pour ne pas la dépasser, c’est tout le contraire : un partenariat, c’est donnant-donnant et la ville de Clermont tout comme la Région Auvergne étaient des partenaires depuis longue date, il nous a paru donc légitime de s’ouvrir à eux de cette manière, une manière de les remercier et de montrer que leur présence était importante pour nous. L’idée était aussi le partage d’intérêt commun avec eux : l’image de ce peuple qui nous est fidèle même dans la défaite, la ferveur, la confiance d’une ville et d’une région en nous… Et puis, c’était aussi l’envie de dire à tout le monde « vous êtes ici chez vous, à Clermont, en Auvergne », une façon d’assumer notre fierté d’être d’ici, d’être auvergnats.

99% des personnes interrogées dans notre étude déclarent penser que l’ASM Clermont Auvergne constitue un véritable porte-drapeau de la région Auvergne et de sa population, qu’en pensez-vous ?

C’est vrai ! Et ça se voit depuis toutes ces années où le peuple nous porte avec toute cette ferveur. Et je crois que ce mois de mai 2010 l’a montré plus qu’a tout autre moment… Je me rappelle d’une interview qu’a donné Serge Godard (NDA : le maire de Clermont-Ferrand) dans La Montagne il y a deux ou trois semaines, où il disait quelque chose du genre « maintenant, on n’est plus des loosers ! » en expliquant que l’image de l’Auvergne et des auvergnats avait changé grâce à la conquête du Bouclier de Brennus.

Comment cela impacte-t-il la stratégie du club tant sur le court terme que sur le long terme ?

Garder ses racines et une culture proche de l’Auvergne, du terrain, de la terre, oui, mais il faut aussi savoir être « citoyen du monde ». Nous cultivons très certainement notre attachement, notre ancrage auvergnat mais nous n’en restons pas moins français et européens… Vous savez, je me rappelle de Morgan Parra (NDA : demi de mêlée de l’ASM Clermont Auvergne), qui est originaire de Metz (NDA : M. Parra à rejoint l’ASM la saison passée), qui, dans le train qui nous ramenait de Paris à Clermont le lendemain de la finale, n’arrêtait pas de me répéter « Jacques, tu sais, quand je vais monter sur l’estrade Place de Jaude, je veux faire chanter les auvergnats ‘’qui ne saute pas n’est pas au-ver-gnat’’ » !

Dans quelle mesure cette dimension d’identité auvergnate est-elle présente dans la culture propre au club ?

Elle est très présente : regardez le nombre de jeunes issus du centre de formation qui jouent aujourd’hui dans l’équipe professionnelle ! Rougerie, il est de Clermont, Malzieu, il est auvergnat, Floch, il est auvergnat, Domingo, c’est un presque-auvergnat (NDA : Thomas Domingo, pilier gauche de l’ASM Clermont Auvergne, est corrézien mais a fini sa formation au centre de formation des jeunes de l’ASM) ! Regardez aussi les partenaires principaux du club, tenez : Michelin, Crédit Agricole Centre France, Limagrain-Jacquet, Babou, … : que des entreprises auvergnates ou très fortement implantées sur le territoire auvergnat ! Tout ce qu’on fait à l’ASM, on le fait le plus possible pour ancrer le club dans son territoire, dans sa région, parce que nous en sommes très fiers.

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