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A- Problématique

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Keynes et les keynésiens attribuent un rôle régulateur au budget. Le solde budgétaire doit servir d’instrument de politique économique. Ainsi, le budget doit être établi en fonction des tendances de la vie économique et des orientations de la politique économique, d’où la nécessité de faire la distinction entre budget de relance (budget en déficit) et budget d’austérité (budget en excédent).

Les pays en développement en général et le Bénin en particulier sont confrontés à des recettes publiques insuffisantes pour financer leur développement économique. Dans ces pays, il existe des problèmes d’identification des bases imposables et de compétences administratives. La fiscalité indirecte (taxe sur les biens et services domestiques et sur le commerce international) constitue l’essentiel des recettes fiscales. Quant aux revenus provenant de la fiscalité directe (impôts sur le revenu des personnes physiques, impôts sur les sociétés, impôts sur la propriété) ils sont d’avantage générés par l’impôt sur les sociétés.

Cependant, au Bénin, grâce aux différentes réformes faites au niveau des finances publiques à travers les PAS et les SRP, les recettes publiques ont régulièrement progressé. D’un montant de 211,3 milliards F CFA en 1998, les recettes publiques sont passées à 318,2 milliards en 2002, soit une amélioration de 10,8% en moyenne annuelle. Les dépenses publiques quant à elles, ont également connu une évolution régulière. De 223,9 milliards F CFA en 1998, elles se sont établies à 357,9 milliards en 2002, soit une progression de 12,4٪ en moyenne annuelle. En ce qui concerne la période 2003-2007, les recettes étatiques sont passées de 343,1 milliards FCFA à 473,4 milliards et les dépenses de 432,1 milliards à 623,1 milliards. Cet accroissement des dépenses publiques en particulier au cours de ces dernières années se justifient par la politique volontariste d’accroissement des dépenses d’investissement dans les secteurs prioritaires (santé, éducation,…) en vue de la réduction de la pauvreté. En effet, le déficit budgétaire base ordonnancement s’est établi en moyenne à 7,77% du PIBr au cours de la période 1990-2007.

Graphique №1 : Evolution du taux de déficit budgétaire base ordonnancement de 1990 à 2007

Graphique 1 Evolution du taux de déficit budgétaire base ordonnancement de 1990 à 2007

Sources : CAPE

Le déficit budgétaire en pourcentage du PIBr de 1990 à 1993 (période de libéralisme économique d’avant dévaluation) s’est relativement amélioré. L’année de la dévaluation (1994) et celle qui l’a suivi ont vu le déficit budgétaire augmenter. De 1996 à 1998, il s’est amélioré en atteignant son plus bas niveau en 1998 (1,8%). Après cette période d’amélioration, le déficit budgétaire en pourcentage du PIBr n’a cessé d’augmenter d’année en année, excepté les années 2001 et 2002.

Cet écart entre recettes et dépenses publiques doit être financé pour assurer l’équilibre budgétaire. Selon la théorie économique, les sources de financement du déficit budgétaire sont : la création monétaire et le recours au marché comprenant l’emprunt. La principale source de financement du déficit budgétaire béninois est l’emprunt extérieur. L’une des principales conséquences du financement du déficit est l’effet d’éviction. Il existe deux formes d’éviction : l’éviction directe et celle indirecte (financière). L’autre conséquence est la soutenabilité de la dette publique. Les charges de la dette aggravent le besoin de financement public. Si le taux d’intérêt moyen de la dette est supérieur au taux de croissance du PIB, le rapport dette publique sur PIB croît de façon exponentielle : on parle d’effet boule de neige. Pour stabiliser la dette publique et à fortiori pour la réduire, il n’y a que l’augmentation des impôts ou la réduction des dépenses publiques. Ces deux mesures sont non seulement impopulaires et électoralement coûteuses, mais aussi et surtout elles ont une efficacité limitée dans le temps. Passé un certain seuil, il n’y a que l’inflation comme moyen d’arrêter la spirale infernale de la dette. Dans ce cas la dépréciation de la monnaie allège la pression fiscale au détriment des créanciers.

Hormis cet état des finances publiques, sur le plan du commerce extérieur, le Bénin affiche un déficit commercial chronique. Les exportations béninoises sont constituées d’un petit nombre de produits dont le coton vient en tête. Ces exportations ne sont que constituées de matières premières et dans ce cas, le pays est régulièrement frappé par l’instabilité des prix de ces produits. Les importations quant à elles ne cessent d’augmenter même dans le domaine alimentaire. La faible industrialisation du Bénin l’amène à se tourner vers l’extérieur pour satisfaire ses besoins en produits industriels tels que les véhicules ….

En effet en 1990 (année de l’adoption du libéralisme économique), les exportations béninoises de biens étaient évaluées à 63,55 milliards FCFA. En cette même année, les importations de biens étaient de 88,04 milliards, ce qui donne un déficit commercial de 24,50 milliards. Les exportations ont connu une nette augmentation de 1990 à 2007. En 2007, elles étaient évaluées à 419,49 milliards de FCFA. Malheureusement, ces efforts sont laminés par les dépenses d’importations qui étaient qui étaient de 652,10 milliards en cette année.

Ainsi, malgré les différentes politiques commerciales menées à travers les PAS confortées par la dévaluation de 1994 et les SRP, nous assistons toujours à un déficit chronique de la balance commerciale.

Graphique № 2 : Evolution du taux de déficit commercial de 1990 à 2007

Graphique 2 Evolution du taux de déficit commercial de 1990 à 2007

Source : FINANSTAT

De ce qui précède, il ressort que l’économie béninoise demeure fragile. En dépit des bons résultats obtenus, les conditions de vie de la population n’ont pas connu d’amélioration. L’indice du développement humain de 1999 à 2006 a toujours été inférieur à 0,5, ce qui classe le Bénin dans le peloton des pays à faible développement humain.

Tableau n°1 : Evolution de l’indice du développement humain

Tableau 1  Evolution de l’indice du développement humain

Source : INSAE

En effet, le PIBr par tête n’a jamais dépassé la barre des 300$ US pendant la période prise en compte précédemment.

Tableau n° 2 : Evolution du PIBr par tête

Tableau 2 Evolution du PIBr par tête

Source : INSAE

Ainsi, malgré les politiques économiques menées au Bénin, en particulier celles budgétaires et commerciales, la majorité des béninois vivent en dessous du seuil de pauvreté qui est fixé par les institutions de Bretton Woods à 1$ US par jour.

De tout ce qui précède quelles sont les influences du déficit budgétaire, des investissements publics et du déficit commercial sur la croissance économique au Bénin ?

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