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a- Litiges liés à la consommation de l’eau courante

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La source récente de conflits dans le quartier est due à la consommation d’eau. En
effet, les habitants utiliseraient beaucoup plus d’eau que ce qui est prévu pour le nombre de
personnes vivant dans chaque immeuble. En Espagne, très souvent, les immeubles ont un
compteur collectif donc le coût de la consommation d’eau pour chaque logement est estimé en
statistiques par rapport au nombre de personnes et d’appartements de chaque bâtiment. “Les
compteurs d’eau collectifs ont été créés sous Franco” (Andres, président de l’association des
voisins d’El Cerezo). La compagnie qui s’occupe de la distribution d’eau courante dans ce
quartier est l’EMASESA (entreprise de traitement et d’assainissement des eaux
métropolitaines).

Suite à des augmentations de factures d’eau, des habitants se sont plaints auprès de
l’association des voisins, ce qui a engendré des conflits entre habitants. En effet, il était dit que
les personnes immigrées étaient plus nombreuses dans les logements que ce qu’elles
déclaraient et qu’elles laissaient de nombreuses personnes venir se doucher dans leur
logement.

Par la suite, il a été proposé de poser des compteurs individuels pour régler la
situation. Ceci a été refusé car non seulement cela implique de nouvelles dépenses pour
l’installation de matériel mais également parce que, dans certains cas, les coûts de
consommation d’eau courante seraient plus élevés. En effet, les factures sont calculées sur une
moyenne évaluée en fonction de la taille du logement et du nombre d’habitants. Ceci donne le
montant qui est censé correspondre à la consommation de chaque foyer. Dans le cas de
compteur individuel, le coût minimum pour ce service peut se révéler souvent supérieur au
prix mensuel que paye chaque foyer calculé avec le système des compteurs collectifs.

C’est d’autant plus vrai pour les petits consommateurs d’eau courante comme le sont bien souvent
les couples à la retraite. De tels changements “pourraient impliquer le déménagement de
nombreuses personnes âgées qui n’ont ni l’envie ni les moyens de payer davantage les
factures de consommation d’eau courante” (Tania, péruvienne, volontaire ACOGE).

Par la suite, les volontaires de l’association ACOGE sont intervenus pour mettre à jour ce conflit et
voir quelle était la situation réelle. Pour cela, différents membres du groupe local de
l’association se sont rendus dans plusieurs immeubles pour rencontrer les présidents de
chaque bâtiment(36) ainsi que les habitants (locataires et propriétaires) et leur demander s’ils
avaient des problèmes liés à leur consommation d’eau. Il est ressorti de leur investigation
qu’effectivement plus de personnes que celles recensées à la mairie vivaient dans ces
logements mais que cela concernait en majorité les étudiants espagnols.

En effet, dans le but d’obtenir davantage de bourses d’aide sociale, les étudiants se déclarent comme vivant
toujours dans le logement familial et ne déclarent pas leur habitation dans la ville de Séville
(augmentation de la bourse par rapport à la distance lieu de vie/université) : “beaucoup
d’immigrés ne sont pas recensés et nous estimons qu’il y a plus de personnes dans les
appartements que seulement celles déclarées. Il faut prendre en compte que beaucoup
d’étudiants universitaires qui louent des appartements ici ne sont pas recensés, ce qui génère
des problèmes avec les factures Emasesa” (Andres, espagnol). D’autant que, pour les 60
immeubles, il y en aurait moins de cinq où ce problème apparaît comme étant réel ce qui
montre une exagération dans les conversations et articles de journaux sur ce sujet. “Le
problème dans ce type de quartier, c’est que très vite les habitants généralisent un problème
dès qu’un cas est démontré” (Ousseynou, sénégalais, coordinateur Acoge).

A cela s’ajoute le fait que des logements restés vacants dans certains immeubles sont saisis par
des banques quand les propriétaires ne peuvent plus payer et restent vides en attendant de
futurs propriétaires. Il paraît donc difficile de mettre en place des compteurs individuels pour
ces appartements vides.

36 Chaque immeuble privé élit un “président” parmi les propriétaires des appartements pour permettre, par
exemple de gérer les rénovations à établir dans le bâtiment, de répartir les factures de consommation
d’électricité des couloirs, de mise aux normes de sécurité ou encore de gérer les problèmes de voisinage.

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