Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

a) Les agences web investissent le créneau de la production

Non classé

Les agences de design web et de créations de sites internet sont très souvent associées à la production de web documentaires comme prestataire pour la réalisation de la partie technique du projet. Parmi les noms qui reviennent le plus souvent dans notre typologie, figurent les agences Interval, Textuel La Mine (qui appartient au groupe de communication TBWA) et Plokker qui a depuis été placée en liquidation judiciaire. Mais il est de plus en plus fréquent que ces experts du design et du web se lancent dans la production comme coproducteur ou en solo. Un bémol toutefois : leurs projets sont souvent très aboutis en termes d’interface graphique, d’interactivité mais le contenu est parfois décevant, constate Pauline Augrain, chargée de mission au CNC à la direction du multimédia et des industries techniques(64).

La plus connue est Upian, qui en l’espace de cinq ans s’est imposée comme le leader de la production de web documentaires. « Prison Valley », « La Cité des mortes », « Gaza-Sdérot », « Havana-Miami » « Thanatorama » : le nom d’Upian est associé à tous ces projets comme producteur ou coproducteur. La société a également participé en tant que prestataire à « Portraits du Nouveau monde», « Braquo, le Making of », « Génération Tian’anmen », « Quatre semaines au Louvre ». La liste n’est pas exhaustive.

Fondée en 1998 par Alexandre Brachet, la société était au départ une agence de graphisme web et de création de sites internet (Meetic, TF1, Netvibes, Microsoft). En 1999, elle a fait une incursion dans les contenus avec « les Galettes », des modules satyriques sur l’actualité politique. Puis en 2002, l’équipe d’Upian s’est fait connaître du grand public avec le site www.presidentielles.net qui traitait de l’élection présidentielle en mélangeant information et humour. En 2005, Upian est passé pour la première fois à la production de web documentaire avec « La Cité des Mortes ». La société s’est depuis forgée une réputation en produisant notamment « Thanatorama », lauréat 2007 du Web Flash festival, catégorie « Art et graphisme » et grand prix du jury.

Aujourd’hui, Upian, qui compte une quinzaine de salariés et des filiales à Barcelone et à Berlin, conserve cette double casquette, même si en terme de chiffre d’affaires, les deux activités ne pèsent pas le même poids. La société réalise environ 75% de son chiffre d’affaire, qui s’est élevé à 1,4 million d’euros en 2009(65), grâce à son activité de prestataire sur internet, le reste provenant des web documentaires sur lesquels elle ne fait pas de bénéfices. Ainsi sur « Prison Valley», Upian devrait seulement rentrer dans ses frais grâce aux ventes internationales. “Nous, on avait financé au début et autoproduit en tout cas beaucoup d’entre eux (les web documentaires).

Aujourd’hui, on continue à investir beaucoup dans chacun des programmes. Pour moi, il importe que le projet soit rentable certes, mais c’est surtout le modèle de l’entreprise d’aujourd’hui qui doit être rentable et finalement, le temps est venu d’investir, de créer, d’innover en disant qu’on est là pour inventer la télévision interactive ou l’internet haute définition de demain, et effectivement le modèle d’Upian, son fonctionnement, le fonctionnement de sa société lui permet d’investir dans ces programmes sans être lié à une logique économique pure, projet par projet”, a expliqué Alexandre Brachet dans l’émission l’atelier des médias sur Radio France International (RFI)(66).

La production de web documentaires est aussi le moyen pour Upian de cultiver une image de marque et d’entretenir une visibilité dans les médias qui sont autant d’atouts pour son activité de prestataire. Cette double compétence en fait un acteur aujourd’hui quasiment incontournable dans le petit monde du web documentaire même si de nouveaux concurrents commencent à apparaître.

64 Pauline Augrain, Op. Cit
65 Satellinet, n°4, lundi 25 janvier 2010
66 Emission 116-1

Page suivante : b) L’émergence de nouveaux producteurs de contenus multimédias

Retour au menu : Création d’une société de production de web documentaires et développement de la collection « Dans les coulisses…. »