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a- El Cerezo un quartier « habitué » à la présence de populations immigrées

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Depuis dix ans, la population du quartier à changé. Actuellement, la présence des
immigrés est devenue ordinaire.” L’immigration n’est pas une apparence mais une réalité
qu’il faut accepter, si on ne l’accepte pas les conflits apparaissent. S’habituer aux immigrés
est un long chemin, actuellement les gens se sont habitués mais il reste des conflits à
résoudre. La solution c’est la médiation ” (Demba, médiateur culturel, sénégalais). Le quartier
El Cerezo apparait comme un ” lieu de regroupement des étrangers” (Alain, camerounais),
“c’est un quartier où il y a des gens de mon pays” (Zico, marocain).

D’après Demba, le problème viendrait du fait que certains autochtones n’acceptent pas tous les
changements de population du quartier, “avant il y avait des gens bien qui sont partis à cause
des étrangers. En plus ils sont en train de nous prendre notre travail ” (Christina, espagnole),
“un faux discours circule à propos des commerces disant que les immigrés expulsent les
individus locaux, alors qu’avant l’arrivée des immigrés depuis les dix dernières années, le
district de la Macarena souffrait d’un déclin commercial. D’autre part, le commerce ethnique
propose des produits particuliers en dehors des offres traditionnelles ” (SALINAS, 2008, p.7).
En outre, les immigrés ont permis de redynamiser l’économie du district sans pour autant
prendre le travail des autochtones.

De surcroît, certains habitants parlent de la période précédant l’arrivée des immigrés
comme d’un temps volatilisé : “c’était merveilleux avant, maintenant non à cause des
immigrés” (Antonio, espagnol). Les évolutions du quartier ne plaisent pas à certains
autochtones qui ont l’impression qu’une partie de leur culture a disparu suite à l’apparition des
commerces ethniques, de l’augmentation des immigrés, etc. “Avant il y avait plus
d’événements festifs des gens d’ici, maintenant il y a des événements des gens de l’extérieur”
(Elena, espagnole). Cela montre la faiblesse des liens sociaux qui «n’est pas la simple cause
du changement de population ou du nouveau mélange culturel. L’individualisme est né durant
la transformation socio-économique et culturelle. Les liens entre un travail stable, le lieu de
résidence et la socialisation se sont transformés » (ESEVERRI MAYER, 2010, p.252)
C’est pourquoi, d’après la chercheuse Cécilia Eseverri Mayer(39), la frontière entre immigrés et
autochtones viendrait d’un individualisme qui est apparu avec le développement économique
du pays et notamment suite à l’entrée de l’Espagne dans l’Union Européenne en 1986.

Le développement économique et l’augmentation du pouvoir d’achat ont augmenté les différences
sociales parmi les individus. L’arrivée des immigrés dans ce contexte les a mis “à l’écart”, ils
ont été perçus comme une éventuelle concurrence et non pas comme des alliés au
développement économique. Les autochtones appréhendent ainsi la multiculturalité de
manière négative alors qu’elle devrait “être perçue comme un fait neutre” (SANCHEZ ELIAS,
2005, p. 97), ce qui éviterait certainement les conflits et améliorerait le “vivre ensemble”.

Cela donne à la multiculturalité un aspect particulier. Ce concept n’est pas seulement
considéré comme un fait en soi mais comme une évolution logique des espaces urbains dans
des pays ouverts à la mondialisation.

39 Cette jeune chercheuse a fait sa thèse sur la trajectoire des jeunes issu de l’immigration qui vivent à Madrid
et qui ont “abandonnés” l’école. Elle s’intéresse particulièrement aux équatoriens, marocains et dominicains
de 14 à 18 ans tout en tenant compte des contrastes avec les jeunes espagnols.

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