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A. Du côté de la littérature sur l’intelligence

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Comme nous l’avons vu en introduction, l’ouvrage de référence du mémoire est « Les intelligences multiples ». Dans l’adaptation de son ouvrage en 1996, Howard Gardner propose une étude sur la prise en compte des différentes formes d’intelligence pour changer l’école. Ce livre développe l’angle éducatif de la théorie des intelligences multiples.

La première partie du livre présente les sept formes d’intelligences et lie la théorie avec les sciences de l’éducation.

En deuxième partie, « éduquer les intelligences », Howard Gardner commence par expliquer comment dans quelle mesure il serait possible de mettre en oeuvre une pédagogie des intelligences multiples, et l’engouement des personnels d’éducation américains pour celle-ci. L’auteur y décrit deux projets : le projet SPECTRE basé sur la « pensée IM » en maternelle et le projet IPPE (Intelligences Pratiques Pour l’Ecole) pour les enfants du primaire et du secondaire. Ces instruments permettent d’accéder directement au fonctionnement de chacune des intelligences au lieu de demander à l’élève de révéler ses compétences au travers des pédagogies habituelles.

Dans la troisième partie de l’ouvrage, intitulée « l’évaluation est au-delà : éléments pour une éducation des IM », l’auteur parle d’instruments de mesure radicalement différents des tests papier-crayon standardisés. Instruments qui permettent aux sujets de faire la preuve de leurs points forts et de leurs facultés de compréhension d’une manière qui leur soit agréable tout en étant compatible avec des certifications globales. Ils insistent également sur l’auto-évaluation, étape essentielle à l’apprentissage tout au long de la vie.

La quatrième partie intitulée « l’avenir de la recherche sur les IM » porte sur les réflexions de l’auteur quant aux nouvelles directions conceptuelles de la communauté IM.

I.A.1. Qu’est ce que l’intelligence ?

L’intelligence se définit comme la capacité à :

– Résoudre les problèmes quotidiens
– Déceler les besoins de nouveaux ajustements entre l’existant et le non existant
– Créer de nouveaux produits et services pour s’adapter à notre environnement sociétal et culturel.

Binet met au point en 1904 le premier test pour mesurer l’intelligence appelé QI, quotient intellectuel. Depuis, de nombreux auteurs tels que Flynn et Schaie ont travaillé sur d’autres façons de mesurer l’intelligence. Le concept d’intelligence est si vaste et subjectif que l’évolution de sa connaissance est perpétuelle.

En 1997, cinquante-deux experts mondiaux de l’intelligence se sont réunis pour proposer une définition qui fait toujours référence aujourd’hui : « l’intelligence est une capacité très générale, qui implique l’aptitude à raisonner, planifier, résoudre des problèmes, penser de manière abstraite, comprendre des idées complexes, apprendre de l’expérience ». Howard Gardner est lui professeur en éducation à l’Université Harvard, il n’est pas intégré à cette communauté scientifique et propose un autre regard en faisant depuis plusieurs années de la recherche sur le développement des capacités cognitives de l’être humain. Il est le directeur du Projet Zéro où il expérimente sur le terrain, la théorie des intelligences multiples.

D’autres auteurs comme Bruce Campbell, Daniel Goleman et Thomas Amstrong ont également travaillé sur ce sujet. Pendant longtemps, on a considéré le quotient intellectuel (Q.I. Binet 1905.) comme étant la norme de mesure de l’intelligence. Encore aujourd’hui, les tests que l’on fait faire aux sujets mesurent des habiletés cognitives comme le langage et le raisonnement logico-mathématique. Ce sont les habiletés nécessaires pour réussir traditionnellement à l’école. L’apprentissage scolaire nécessite surtout l’usage de la « pensée pure » et le traitement de symboles abstraits alors que dans la vie réelle, les formes de raisonnement que nous utilisons sont plutôt liées à des tâches concrètes.

C’est une des raisons pour laquelle la théorie des intelligences multiples à remis en question les conceptions traditionnelles qui reposent sur deux croyances : l’intelligence est une entité unique dont on hérite à la naissance et les tests de Q.I. permettent de quantifier l’intelligence humaine.

Les chercheurs actuels du courant des IM soutiennent au contraire qu’il existe plusieurs intelligences qui sont indépendantes les unes des autres. En effet, la neuroscience le prouve, une lésion cérébrale peut détruire une faculté particulière sans affecter les autres, et les recherches sur les traitements apportés aux personnes autistes ou atteint de la maladie d’Alzheimer ont montrés que la stimulation de certaines parties du cerveau favorise la réactivation d’autres parties.

Ceci, parce que notre cerveau est composé de zones de fonctionnement différenciées d’une part, ce qui implique que l’on puisse trouver l’origine des activations cognitives physiologiques, mais d’autre part, que l’activation de ces différentes zones peut se faire dans un sens différent que celui de la logico-mathématique et verbale pour découvrir et activer les autres intelligences. L’exemple en terme éducatif le plus proche et concret est celui de la consigne. Tous les individus ne peuvent pas comprendre une consigne de la même façon, mais tous peuvent la traiter selon un angle de vue différent.

La clé de la plus-value des IM réside en cela. De fait scientifique et par le biais des nouvelles technologiques scientifiques, nous pouvons être sur de constater que l’école favorise plus la partie gauche que droite du cerveau. Dans cette approche les élèves plus auditifs se trouvent favorisés par rapport à ceux qui ont une intelligence plus visuelle.

I.A.2. Qu’est-ce que la théorie des IM (Intelligences multiples) ?

Dans son ouvrage, Howard Gardner considère que tout individu normal est capable d’au moins sept styles d’intelligence(1). Chaque intelligence a son propre langage et de façon générale, les qualités intellectuelles travaillent en harmonie et se manifestent dans un ensemble de tâches.

Depuis peu, les chercheurs ont ajouté une 8ème forme d’intelligence qu’ils appellent l’intelligence naturaliste. Le schéma qui va suivre illustre de façon imagée les huit formes d’intelligence. Il s’agit ici d’un modèle utile pour la compréhension des différences d’apprentissages des élèves et pas nécessairement « d’une vérité absolue » puisque la question est complexe et les recherches se poursuivent.

D’autres formes d’intelligence restent peut-être à découvrir ou se développerons dans les siècles à venir…

Schéma 3 : « Les intelligences multiples et le cerveau »

Les intelligences multiples et le cerveau

Conception Ghislaine Desjardins et réalisation Michel Martel, professeur d’arts plastique, 2008.

Tableau 1 : « Les intelligences multiples et les hémisphères cerveau »

Les intelligences multiples et les hémisphères cerveau

Source : http://www.collegebourget.qc.ca/Intelligences.multiples.php

Contrairement aux programmes et comme la science nous permet de le constater, il n’existe pas une ou deux formes d’intelligence à privilégier pour réussir ses études et à plus grande échelle sa vie professionnelle. Il faut élargir notre vision et considérer que chaque élève possède des habiletés et des façons d’apprendre qui lui sont propres. Howard Gardner pense que nous avons tout avantage à tenir compte de cette approche en éducation afin de maximiser les apprentissages des élèves, et éviter un certains nombres de problèmes récurrents en éducation, autorité, décrochages scolaires, absentéisme, violences…

Il souhaitait dès 1983 que des réformes en matière d’éducation permettent de comprendre un plus grand nombre d’élèves, qu’ils soient plus valorisés à l’école et par le fait même plus motivés à apprendre et à prendre part dans une société qu’ils pourront contribuer à construire à leur image et non à l’image irréelle ou fabuleuse servant les intérêts restreints de certaines personnes.

I.A.3. Quelles différences entre compétence et intelligence ?

Ce mémoire a également pour objectif d’analyser la notion d’intelligence/compétence entendue aujourd’hui par la communauté scientifique et de s’attarder plus particulièrement sur l’adaptation de compétences attendues en programme d’enseignement.

En effet, si la matérialisation de l’intelligence est la capacité mise en oeuvre, autrement dit une compétence exprimée, il est important de comprendre comment la distinction entre les deux est faite. L’AFNOR (Association française de normalisation) défini la notion de compétence comme « l’ensemble des capacités à mettre en oeuvre des connaissances, savoir-faire et comportements selon certains standards de performance, définis et évalués dans des conditions spécifiées ». Elles se décomposent en éléments évaluables appelés composantes. Ces composantes sont l’ensemble des habiletés, des capacités, des attitudes, des savoirs en action (savoirs opérationnels, procéduraux, sociaux, tours de main, coups d’oeil, astuces, comportements, etc..) et des connaissances théoriques (savoir comprendre et interpréter).

Cet ensemble est mobilisé pour diagnostiquer, résoudre avec succès un problème, pour étudier, organiser et réaliser une tâche, une activité, un projet. L’intelligence vient du latin « intelligentare » (faculté de comprendre), dérivé du latin « intellegere » signifiant comprendre, et dont le préfixe inter (entre), et le radical « legere » (choisir, cueillir) ou « ligare » (lier) suggèrent essentiellement l’aptitude à relier des éléments jusqu’alors séparés. Elle est l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d’aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l’intuition).

Elle se perçoit dans l’aptitude à comprendre et à s’adapter facilement à des situations nouvelles. L’intelligence peut ainsi être conçue comme la faculté d’adaptation. L’intelligence peut être également perçue comme la capacité à traiter l’information pour atteindre ses objectifs. L’intelligence pratique est la capacité d’agir de manière adaptée aux situations. Au niveau de l’évolution de l’humain, la compréhension ne peut se concevoir sans un système de codification diversifié.

On aboutit donc à l’intelligence conceptuelle, inséparable d’une maîtrise du langage (et donc des “mots”) permettant le raisonnement complexe. Le raisonnement étant l’opération mentale d’analyse permettant d’établir les relations entre les éléments. Enfin, et à ce même niveau, l’objet de l’intelligence est la connaissance conceptuelle et rationnelle.

1 Annexe 1 : Interview de Howard Gardner réalisé en 2005

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