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6.1 L’impact politico humanitaire du conflit ivoirien

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La crise politico-militaire qu‘a vécue la Côte d‘Ivoire depuis le 19 septembre 2002 et surtout sa phase postélectorale a gravement affecté les populations vivant en Côte d‘Ivoire et plus singulièrement celles des Régions du Centre, Nord, Ouest et d‘Abidjan.

Certaines populations ont dû, pour des raisons diverses et singulièrement pour préserver leur sécurité, quitter leur résidence habituelle pour se réfugier dans les zones qui leur semblaient plus favorables à l‘intérieur ainsi qu‘à l‘extérieur du pays. Elles ont dû abandonner leurs biens matériels et outils de production. Certaines d‘entre elles ont même perdu leur emploi du fait de la fermeture des services publics, para publics et des entreprises privées, du pillage des unités de production et de la délocalisation des unités industrielles, commerciales et financière.

Dans les localités d‘accueil, ces personnes déplacées et réfugiées continuaient de connaitre une existence précaire ; elles ont eu des difficultés d‘accès aux services sociaux de base, en raison notamment de la faiblesse de leurs ressources, des tracasseries administratives et de la cherté du coût de la vie. Dans les zones de retour, les infrastructures sociales de base sont souvent et généralement non opérationnelles du fait soit des pillages, soit du manque d‘entretien, soit de l‘absence d‘agents qualifiés. Les questions sécuritaires demeurent encore vives, surtout à l‘ouest du pays, de même que les tensions entre communautés par endroit.

Pour faire face à cette situation, des actions humanitaires et multisectorielles, bien ciblées et bien coordonnées ont été initiées aussi bien par le Gouvernement appuyé par les Agences du Système des Nations Unies et les ONG nationales et internationales avec le financement reçu des donateurs internationaux et locaux.

Les actions initiées par les différents acteurs ont essentiellement portées sur :

a)L‘assistance humanitaire focalisée sur:

• La distribution de vivres et de non vivres ;
• Les appuis à la scolarisation par la distribution de kits scolaires, la prise en charge des frais d‘écolage, par les appuis à la création et au fonctionnement effectif des cantines scolaires dans les zones fortement déshéritées, par des mesures spéciales en faveur de la réinscription dans le système scolaire des enfants déscolarisés du fait de la guerre ;
• La distribution de médicaments, la prise en charge médicale et psychosociale en situation d‘urgence ;
• Des actions d‘aménagement de l‘environnement existentiel des personnes déplacées internes, des réfugiés et des retournées par la réalisation ou la réhabilitation d‘infrastructures essentielles (écoles, centres de santé, infrastructures routières, puits villageois, pompes hydrauliques, latrines, etc.) ;

b) La protection et la promotion des droits des personnes déplacées internes(PDI) et des retournées par la sensibilisation et la formation des acteurs aux principes directeurs d‘assistance et de protection et par l‘élaboration de textes législatifs notamment l‘ordonnance portant réparation des dommages de guerre et l‘ordonnance portant protection des droits humains des personnes déplacées internes ;

c) Les actions de cohésion sociale menées dans les zones de déplacement et de retour mais également auprès des populations des zones de fortes tensions et singulièrement à l‘ouest du pays dans les départements de Bangolo (sous-préfecture de Zou), sur les axes Blelequin, Tulepleu, Guiglo et Duékoué .

d) La définition d‘un cadre normatif du retour volontaire des personnes déplacées internes, élaboré avec la quasi-totalité dan agences du SNU, les ONG internationaux et locaux et les départements ministériels concernés;

e) La recherche d‘informations fiables sur les conditions de vie des personnes déplacées internes (missions de terrain, enquête sur les Conditions de vie des personnes déplacées menée par le Ministère de la solidarité et des victimes de guerre(MSVG) et UNFPA en 2005, le profilage des personnes déplacées internes en zone sud –Ouest mené par MSVG et le HCR en 2006, les ateliers et séminaires etc.…) en vue d‘éclairer les décisions et faciliter l‘élaboration des programmes et projets ;

f) Les actions conjointes du gouvernement, des Agences du Système des Nations unies et des ONG Internationales(265) visant la réinsertion durable des retournées par le financement des projets et l‘encadrement des bénéficiaires et la création du fonds national d‘appui à la réinsertion des PDIs retournées ;

g) Les actions de plaidoyer en vue de la mobilisation des ressources nécessaires au financement des actions sur le terrain (la table ronde des bailleurs de fonds et des agences du SNU (MSVG en 2006) et (Cabinet du PM en 2007), les différents appels consolidés (CAP, CERF) initiés sous la coordination de OCHA ;

h) Les appuis au retour des Personnes Déplacées Internes organisés par des organisations non gouvernementales(ONGs) et les Agences du Systèmes des Nations Unies(ASNU) appuyés par les ONG internationaux sous la coordination d‘OCHA

Malgré les difficultés persistantes liés à la sécurité et aux problèmes de cohésion social, le retour des personnes déplacées s‘est d‘avantage compliqué avec l‘environnement postélectorale qu‘a connu la Côte d‘Ivoire depuis les élections présidentielles de Novembre 2010.

265 Voir en annexe le tableau récapitulatif de quelques initiatives conjointes des Agences UN et Département Ministériels en Côte d‘Ivoire

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