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5.6. Violence

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C’est un ensemble de comportements, de paroles ou de gestes agressifs (entre autres casser des objets, des coups), brusques et répétés à l’intérieur d’une relation visant à imposer comme par exemple, un pouvoir, un point de vue, à blesser, à contrôler, à dominer les gestes, les comportements, les émotions des personnes se trouvant en face et qui peut aller jusqu’à détruire leur humanité.

De nos jours, tout le monde peut être touché par la violence. Au premier abord, la violence semble prendre un caractère routinier à l’intérieur de la prison. Comme il y a une rupture avec la vie quotidienne, il semble que le danger que la violence se produise soit plus grand. Les détenus ont l’air de vivre dans la crainte.

Commençons par la violence physique qui atteint l’intégrité physique des personnes. Elle est souvent visible car les coups donnés entraînent des blessures, des traumatismes qui apparaissent sur le corps.

En même temps, lorsque nous sommes frappés et attaqués, cela peut également produire beaucoup de réactions différentes comme la rébellion, la résistance, des désirs de vengeance mais aussi de la frustration, de la souffrance, de l’impuissance, de l’abattement.

En ce qui concerne la violence verbale, elle peut se traduire par des insultes, des cris, des remarques désobligeantes, des menaces, un ton tranchant, une manière de s’adresser à l’autre, etc. qui est souvent très destructive car elle peut ronger petit à petit l’estime personnelle, l’image de soi.

Les personnes victimes de violence verbale peuvent parmi de nombreux exemples, se sentir blessées, avoir peur, se sentir oppressées, perdre la raison, se sentir usées.

C’est une forme de violence qui peut être distillée de manière subtile. Il est parfois souvent difficile de la « voir », de s’en protéger, de s’en défendre.
De plus, il est délicat de se mettre d’accord sur une définition de la violence verbale car selon les expériences personnelles des uns et des autres, le sensible de chacun est très différent. « On » se sent insulté, agressé etc. alors que la personne en face nullement. Par exemple, quelqu’un venant d’une famille où « on » hurle beaucoup va se sentir moins agressé si « on » lui crie dessus que quelqu’un venant d’une famille où les conflits ne pouvaient pas être discutés ouvertement (75).

Nous rejoignons de nouveau l’espace thymique de Binswanger. Chacun a son espace thymique et va éprouver de façons différentes les expériences vécues en prison.

Tous ces phénomènes, cités plus haut, sont des moyens d’agir sur le monde pour transformer entre autres des souffrances, des frustrations.

D’un point de vue phénoménologique, la violence peut être conçue comme une rencontre ratée où le pathique semble écrasé. Cela devient un moment qui est doté souvent d’angoisses, de frustrations dans l’imprévu et la soudaineté (76). Bernier prône le respect pour que le pathique ne soit pas maltraité et qu’une rencontre soit réussie, en mettant de la disponibilité, de la vigilance et de la ténacité.

Pour clarifier la notion de respect, il est important de préciser qu’il est associé à l’estime et à l’égard de soi-même ainsi que des autres, à la considération, la politesse, qui sont données souvent aux valeurs, aux règles, etc.

Cela peut se traduire parfois avec des gestes simples de la vie quotidienne comme servir à l’autre un verre d’eau avant soi-même, ne pas mettre la télévision trop fortement, utiliser un langage respectueux.

Pour finir ce chapitre, nous allons aborder la solidarité. Ce thème a été souvent relaté lors des entretiens. La solidarité peut être vécue de façon différente selon chaque détenu. Lorsque nous entendons ce mot, il ne sonne pas de la même manière que les six autres explicités avant. Il donne une note optimiste afin de vivre une rencontre plus favorable.

75 Zeilinger, I., La violence verbale, première des violences : comment y réagir? Conférence pour les Equipes d’Entraide Hôtel de Ville de Bruxelles, 24 novembre 2003. Récupéré le 27 février 2012 http://www.garance.be/docs/031124violenceverbale.pdf
76 Bernier (2006) « La dimension pathique dans la prévention de la violence » Récupéré le 30 mars 2012 de http://spirale-edu-revue.fr/IMG/pdf/13_Bernier_Spirale_37.pdf

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