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5.3. Formes de plagiat électronique

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Le ghostwriting (se faire faire son travail par une personne tierce) s’avère être la forme de plagiat électronique la moins utilisée par les étudiants. Plus de 86 % déclarent n’ y faire jamais recours, comme le reflète le tableau 5.8 ci-dessous. En revanche, les trois formes les plus communes sont l’assemblage et le recollage de phrases ou paragraphes glanés sur Internet pour faire un devoir (80 % y font recours souvent et très souvent), la paraphrase d’idées sur Internet sans en indiquer l’auteur (51.7 % en font usage souvent, voire très souvent 22.6 %) et le copier-coller (trois étudiants sur cinq le font souvent ou très souvent).

Tableau 5.8 Distribution en pourcentage du degré d’accord des enquêtée avec les formes de plagiat électronique

Distribution en pourcentage du degré d’accord des enquêtée avec les formes de plagiat électronique

Source : Notre enquête

Bien que le copier-coller comme forme de plagiat électronique se trouve devancé par les deux autres formes susmentionnées, notamment l’assemblage et recollage de phrases ou paragraphes— qui par ailleurs, soulèvent débat dans le Landerneau universitaire (Voir concept de patchwriting, cadre théorique)—, nos étudiants, comparativement à d’autres recherches (Sis degrés, op.cit. (25.3 %) ; Jones et al.,2005, (20%) ; Dennis, 2005, (25 %) ; Sutherland-Smith, 2008, (32%) ; Scanlon et Neumann (2002), (25%) ; Jones et al., 2005, (14.7%) ; Beute, Van Aswegen et Winberg, 2008, (68%)), en font usage trois fois plus.

Toutefois, les comparaisons sont difficiles à soutenir car les études opérationnalisent leurs concepts différemment et font usage de méthodologies variables (Marsden, 2008), d’autant plus que la plupart d’entre elles sont des études auto-rapportée, ce qui implique une marge d’ambiguïté et d’inconsistance. (Park, 2003)

L’usage de graphes et d’image sans en mentionner les sources, 56.4 % des interrogés affirment le faire souvent ou très souvent, taux trois fois plus élevé que celui enregistré par Wilkinson (2005), (16.6%) en Australie. Pour la traduction de travaux sur Internet, 33 % des étudiants de l’échantillon rapportent la pratiquer souvent, alors que seulement le un quart rapporte faire souvent du recyclage (réutilisation de travaux déjà faits).

A l’exception du ghostwriting (se faire faire son travail par une personne tierce) qui paraît être une forme de plagiat négligée par nos enquêtés (voir tableau 5.15 en annexe B), toutes filières confondues, toutes les autres formes s’avèrent prévaloir dans les facultés à vocation scientifique (FST et FP).Ainsi, le patchwriting (l’assemblage et recollage de phrases ou paragraphes) enregistre aux départements de Mathématique, Informatique, génie électrique et génie mécanique, relevant de la FST, respectivement un taux d’usage pour (souvent et très souvent) de l’ordre de 66 %, 80 %, 75,4 % et 66,6% (Voir tableau 5.9 en annexe B).Ses taux se voient à la hausse au niveau des départements de Sciences de la matière physique (80%) et Sciences économique et gestion (88 %) relevant de la FP. En revanche, la barre ne dépasse pas les 50 % enregistrée au niveau du département de la Langue et Littérature arabe relevant de la FLSH.

Pour la paraphrase d’idées sur Internet sans en indiquer l’auteur, c’est la même tendance, avec un taux atteignant 78 % (pour souvent et très souvent) au département de Langue et Littérature Anglaise et qui culmine à 96.3 % au département de Sciences Economiques et Gestion et 83.3 % au département de Génie Mécanique relevant respectivement de la FST et la FP (Voir tableau 5.10 en annexe B)

Le même constat se dégage pour le copier-coller. Il plafonne, pour les degrés souvent et très souvent, aux départements des Sciences de la Vie (85 %) et Génie Mécanique (83.3%), relevant de la FST et aux départements des Sciences de la Matière Physique (81.3%) et Sciences Economiques et Gestion (77 %) relevant de la FP. Par contre, il chute jusqu’à atteindre les proportions de 49 %, 48.8 % et 43.5 % enregistrées respectivement dans les départements de Langue et Littérature Anglaise, Histoire et Civilisation et Langue et Littérature Arabe, faisant tous les trois partie de la FLSH. (Voir Tableau 5.11 en annexe B)

Par rapport aux trois autres formes de plagiat électronique, à savoir L’usage de graphes et d’image sans en mentionner les sources (Voit tableau 5.12 en annexe B), la traduction de travaux sur Internet (Voir tableau 5.13 en annexe B) et la réutilisation de travaux déjà faits (Voir tableau 5.14 en annexe B), c’est toujours la FLSH qui en enregistre les taux les plus bas.

D’autre part, ayant soumis la variable faculté comme filière, et la variable formes de plagiat électronique au test d’indépendance du Khi deux, étayé par les Coefficients de corrélation V de Cramer54 et Phi, qui en mesurent l’intensité de liaison (voir tableau 5.16 ci-dessous), nous avons trouvé une liaison statistiquement significative : les variables croisées sont dépendantes l’une de l’autre. Aussi, pouvons-nous affirmer, au risque de 01%, que, le plagiat électronique (représenté par les formes en question) est influencé par la filière d’étude.

Tableau 5.16 Association entre les variables Formes de plagiat électronique et Facultés

Association entre les variables Formes de plagiat électronique et Facultés

Source : Notre enquête

Notons que, excepté les variables : L’assemblage et le recollage de phrases ou paragraphes glanés sur Internet et La réutilisation de travaux déjà faits dans un autre cours, l’association entre les autres formes et la variable facultés est assez forte, les coefficient de Cramer et Phi varient entre 0.30 et 0.50, ce qui est pour les sciences humaines, une association relativement forte.

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