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5.2. Solitude

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Pour mieux saisir le terme de solitude, nous retenons l’explication d’Isabelle Delisle (66) : « La solitude est un phénomène du vécu qui échappe à l’observation et au contrôle. Elle est de l’ordre du sensible. C’est un état d’âme ressenti sur un mode émotionnel. Ce sentiment peut être douloureux et angoissant pour la personne qui l’éprouve. ». C’est une épreuve en soi.

Cependant, la personne peut également choisir de vivre dans la solitude en n’ayant pas de sentiment douloureux.

La solitude se vit ainsi de façon unique pour chaque sujet. Effectivement, comme nous sommes des êtres distinctifs, nous sommes seuls à ressentir au fond de nous une souffrance, une joie. Personne d’autre ne peut ressentir un événement de la même manière, nous rejoignons ainsi l’espace thymique de Binswanger.

Lors de détention, du moins à l’arrivée en prison, éprouver un sentiment de solitude peut être vécu comme de l’exclusion. Nous retrouvons la dictature du « on » de Heidegger. « On » se sent exclu, comme « on » se sent exclu. Donc, certains prisonniers peuvent avoir ce sentiment comme ils ont ce sentiment.
Souvent à l’extérieur, « on » va tout faire pour éviter d’être mis à l’écart, pour être comme tout le monde.

Pour finir, la solitude n’est pas forcément un isolement. Plusieurs auteurs ont fait la différence entre un état d’isolement et le sentiment de solitude. L’état d’isolement correspond à la solitude qui se voit. La personne est seule, n’a pas de visite, d’amis, de proches.

Le sentiment de solitude est vécu et ne se voit pas, il appartient à l’espace intérieur donc personnel de chacun.

Un état d’isolement n’engendre pas nécessairement un sentiment de solitude. Celui-ci peut naître chez des personnes parfaitement bien entourées.
Ainsi, en prison, lorsque les détenus sont mis en cellule d’isolement, le but est en effet, qu’ils se retrouvent seuls de par leur acte quel qu’il soit. Certains cependant n’auront pas nécessairement un sentiment de solitude.

Maintenant que nous avons mieux défini le phénomène de la solitude, nous allons développer les notions de souffrance et de frustration qui sont décrites et vues par Gennart (2006) comme une douleur chronique.

66 Professeur en gérontologie et en thanatologie, Université du Québec à Hull. Récupéré le 24 mars 2012 de http://www.acsm-ca.qc.ca/virage/personne-agee/reflexions-solitude.html

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