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5.10.3 Ben Ali, Moubarak, Gbagbo et Kadhafi : quatre choix, deux possibilités

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Ils ont été poussés vers la sortie mais ont eu le choix des armes. Un air de révolution souffle sur l‘Afrique depuis le mois de janvier 2011. Il semble des plus nocifs à ceux qui s‘accrochent au pouvoir et qui sont finalement contraints de céder à la pression du peuple ou de la communauté internationale(254).

Que feront d‘autres présidents africains, qui sont aujourd‘hui confrontés à une situation similaire, si leurs têtes étaient réclamées ? S‘inspireront-ils de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi ou de Gbagbo ?

L‘avenir de certains autres présidents africains, rime avec incertitude. D‘autant que depuis le début de l‘année, les fins de règne se sont faites brusques et parfois inattendus. Zinedine Ben Ali, Hosni Moubarak, Laurent Gbagbo et Kadhafi en ont fait l‘amère expérience. Le premier, le 14 janvier 2011, au lendemain d‘un discours où il faisait des promesses intenables pour le dictateur qu‘il était. Le second, le 11 février 2001 lors d‘une allocution aux allures d‘ultime bravade puisque Washington, l‘allié de toujours, avait annoncé son départ. Le troisième, le 11 avril 2011, après un rendez-vous télévisuel raté avec les Ivoiriens. Lâchés par ce qui faisait le pilier de leur régime, l‘armée régulière ou les soldats acquis à leur cause, Ben Ali a choisi la fuite quand Hosni Moubarak, Laurent Gbagbo et Kadhafi ont décidé de rester dans leur pays, pour le premier, de s‘accrocher au pouvoir avant d‘être capturé vivant et emprisonné pour le second et d‘être tué pour le troisième.

En Tunisie le début de la fin était imperceptible. Le jeune épicier Mohamed Bouazizi s‘immole par le feu devant un bâtiment public le 17 décembre 2010 pour protester contre une brutalité policière. Fadia Hamdi, agent de police municipale, l‘avait giflé et elle était devant la justice pour son geste. Avec cet acte désespéré, le jeune homme veut dénoncer le régime de répression que subissent les Tunisiens sous Ben Ali. La révolte se propage et atteint la capitale, Tunis.
L‘ancien président Zine El Abidine prononcera trois discours en l‘intervalle de trois semaines pour calmer ses compatriotes : il promet l‘amélioration de leurs conditions de vie et la liberté de presse. L‘armée, elle, a décidé de ne plus tirer sur les manifestants, sonnant ainsi le glas du régime Ben Ali.

Fortement encouragé par son ministre des Affaires étrangères, Kamel Morjan, et le général de corps d‘armée, le chef de l‘état-major Rachid Ammar, l‘ancien président va céder son fauteuil ce vendredi 14 janvier 2011.

Le général a annoncé à Ben Ali qu‘il allait fermer les frontières dans les heures qui venaient cet après-midi-là, raconte Maghreb Intelligence. L‘entourage du président l‘invite à prendre le chemin de l‘exil alors qu‘il hésite à rester en Tunisie. Destinations envisagées : Malte, Paris mais ce sera finalement Dubaï. Le héros national, qui avait pris le pouvoir en 1987, finit par prendre ses jambes à son cou pour rejoindre femme, enfants et beau-fils qui ont déjà quitté le bourbier tunisien.

254 Afrik.com – 21/04/11, par Falila Gbadamassi

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