Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

5. Conclusion

Non classé

Ce dernier chapitre comportera deux parties :

Dans la première, nous souhaitons revenir sur la problématique, la question de recherche et l’hypothèse que nous avions formulées en introduction.
Ainsi, nous viserons à rappeler quel était le but de la recherche et dans quelle mesure nous avons pu répondre à la question posée : notre hypothèse se trouve-t-elle infirmée/confirmée suite aux résultats de la recherche ?

Ensuite, nous aborderons les limites de notre enquête. En effet, nous avons dû faire face à certaines contraintes, avons pris des décisions… Ce sont là divers aspects qui ont orienté et limité notre recherche, mais qui peuvent également nous permettre de donner des suggestions pour « aller plus loin », de dégager des pistes de recherche complémentaires.

5.1. Retour sur la problématique, question et hypothèse de recherche

A travers ce mémoire nous nous sommes intéressée à la problématique des abandons dans le secondaire, en Argentine. Plus particulièrement, nous avons cherché à comprendre ce phénomène à partir d’une enquête menée à Cordoba.

Pour rappel, notre question de recherche était :

Comment expliquer les abandons scolaires qui touchent actuellement l’enseignement secondaire à Cordoba ?

Afin d’y répondre, nous avons émis l’hypothèse suivante :

Ces abandons s’expliquent principalement par la provenance de ces enfants de milieux à niveau socio-économique faible et par l’inadaptation de l’enseignement à leurs besoins et conditions de vie, lesquels font preuve dès lors d’un désintérêt croissant pour les matières enseignées et finissent par quitter l’école en secondaire.

Nous avons ensuite testé cette hypothèse à travers les observations faites sur le terrain et surtout, au moyen de sept entretiens semi-directifs.

Suite à l’analyse de quatre d’entre eux, nous avons remarqué que le facteur socio-économique revenait dans trois des entretiens : le jeune quitte l’école parce qu’il doit travailler pour aider sa famille. Cela semble donc confirmer une partie de notre hypothèse, selon laquelle ces jeunes abandonnent l’école parce qu’ils sont issus de milieux précaires.

Mais, dans notre hypothèse nous disons aussi que ces jeunes quittent l’école parce qu’elle n’est pas adaptée à leurs conditions de vie, à leur besoins et donc ils s’en désintéressent.

Cette partie-là n’est pas confirmée par nos répondants. Même s’ils reconnaissent que certains se désintéressent de l’école, s’ils abandonnent, disent-ils, c’est avant tout pour des questions économiques : devant la nécessité de travailler pour aider leur famille, ces jeunes n’ont d’autre choix que de quitter l’école.

Cependant, d’après nos répondants, il semble bien qu’il y ait actuellement des lacunes au niveau de la formation des enseignants : ils ont un niveau culturel faible, ne sont pas assez préparés pour enseigner à ces « jeunes à problèmes »…mais pas seulement à eux.

En effet, une de nos répondantes, la seule à ne pas avoir évoqué le facteur socio-économique, met en avant une autre explication : le retard de l’enseignement par rapport au développement technologique. Selon elle, les jeunes se désintéressent de l’école parce qu’avec internet et les nouvelles technologies, ils surpassent aujourd’hui les enseignants en connaissances.

Or, ce ne sont pas tous les jeunes qui utilisent internet et ces nouveaux outils. On peut penser que ceux issus de milieux précaires, n’auront que très rarement la possibilité d’y accéder.

Cet élément contredit donc notre idée selon laquelle les jeunes qui se désintéressent de l’école sont issus de milieux précaires.

Il y a aussi des abandons dans les écoles privées par exemple, alors qu’elles sont fréquentées majoritairement par des jeunes d’un niveau socio-économique plus aisé (classe moyenne, moyenne-basse).

Mais, il semble tout de même, d’après nos enquêtés, que c’est avant tout les jeunes de milieux précaires qui abandonnent l’école : certains pour aller travailler, d’autres suite à des problèmes de conduite (liés d’après certains de nos répondants à des problèmes familiaux).

Finalement, les facteurs explicatifs pris séparément dans notre hypothèse semblent être vérifiés par nos répondants : certains jeunes abandonnent parce qu’ils sont issus de milieux précaires, d’autres parce que les professeurs ne sont pas assez formés et donc ils se désintéressent de l’école.

Par contre, le lien que nous établissons, dans notre hypothèse, entre niveau socio-économique faible, inadaptation de l’enseignement, désintérêt et abandon, ce lien lui n’est pas confirmé par nos répondants. Si les jeunes de milieux précaires abandonnent l’école, c’est avant tout pour aller travailler et non parce que l’école est inadaptée et qu’ils s’en désintéressent.

Cependant, nos résultats peuvent dépendre fortement des caractéristiques de notre échantillon. En effet, même si nous avons cherché à interroger des profils variés, la plupart travaillent dans des quartiers précaires. Dès lors, on peut comprendre qu’ils évoquent le facteur socio-économique en premier tandis que la répondante, qui travaille dans un quartier plus aisé, évoque plutôt le manque de formation des enseignants.

Page suivante : Bibliographie

Retour au menu : L’EDUCATION PRIMAIRE ET SECONDAIRE EN ARGENTINE : APERÇU DE LA SITUATION ACTUELLE EN MATIERE D’ACCES ET D’INSERTION SCOLAIRE