Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

4)c. Altruisme, pragmatisme et capacité à apprendre des erreurs passées

Non classé

Outre leur importance aux yeux des hommes, la capacité à se sacrifier, la responsabilité pour les erreurs des hommes, nous découvrons encore une nouvelle facette de la sagesse des femmes. Le personnage de Dame Eboshi a une sagesse particulière. Elle est respectée par ses hommes car elle est d’un très grand sang-froid, pragmatique. Comme nous l’avions vu dans l’une des scènes du film, elle est capable de laisser ses hommes morts sans été d’âme ; mais cela témoigne d’une capacité à ne pas être vulnérable, contrôlée par ses émotions. Très calme, mais aussi une guerrière, c’est un personnage qui a de multiples facettes.

Nous découvrons dans d’autres scènes une femme altruiste, bien différente de cette première image que nous avons eue d’elle. En effet, Dame Eboshi est la fondatrice d’un village, que nous découvrons lorsque le personnage d’Ashitaka y ramène des survivants. Dame Eboshi est la maîtresse de ce village de forgerons, et en a fait une ville idéale, selon ses critères. Des prostituées qu’elle a racheté aux bordels des grandes villes y vivent et y sont mariées, leurs maris s’occupent du commerce du fer qu’elles produisent. Ces femmes ont un rôle à part entière dans le fonctionnement commercial du village, un travail important ; elles n’ont pas d’enfants. Leur rôle n’est pas celui d’être mère.

Dame Eboshi a également accueilli des lépreux, dont elle s’occupe en les soignant, les nourrissant ; elle leur donne une valeur sociale en leur faisant fabriquer des armes. Bien que son message ne soit pas celui de la paix, Dame Eboshi a des valeurs humaines qui font d’elle un personnage complexe, ni bon ni mauvais.

A la fin de Princesse Mononoké, Dame Eboshi est punie pour les mauvais choix qu’elle a fait : en propageant un message de haine, en cherchant à détruire les Dieux, elle croyait protéger son village et ses habitants. Ainsi, nous ne pouvons dire si ce rôle est négatif ou positif. Dame Eboshi peut être haïe car elle se trompe d’ennemi, mais aussi admirée car elle se bat pour les démunis, les faibles, les exclus de la société, et se dévoue corps et âme à la cause qu’elle croit juste.

Sa punition pour avoir choisi les mauvaises batailles et causé le chaos est la mutilation, son bras étant arraché par les crocs de Moro lors d’une des scènes finales du film. Comme princesse Kushana dans Nausicaä de la vallée du vent, elle se retrouve amputée, blessée. Princesse Kushana est un personnage très semblable à Dame Eboshi, mais sans la sagesse qui fait de dame Eboshi quelqu’un de complexe et qui peut devenir un modèle. En effet, son issue est plus positive. Au lieu d’en ressentir une haine encore plus violente, elle comprend ses erreurs. Le message de fin du film est ainsi heureux : le village renaît de ses cendres, Dame Eboshi décide de « construire un meilleur village cette fois-ci ». Au lieu de se laisser abattre par la défaite, elle décide de reconstruire en ayant appris de ses erreurs.

Page suivante : 5) Femmes s’affranchissant de la domination masculine

Retour au menu : L’IMAGE DE LA FEMME JAPONAISE DANS LE CINEMA D’HAYAO MIYAZAKI