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4.8.5 Compter sur les autres chefs d\’Etat

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Cinquième erreur de Laurent Gbagbo: son secret espoir de voir les chefs d‘Etat de l‘Afrique de l‘Ouest se diviser au fil des jours et des semaines faisait long feu. Ne lui restait plus qu‘à miser sur ses «amis» d‘Afrique australe, Jacob Zuma, président de l‘Afrique du Sud, et José Eduardo dos Santos de l‘Angola, pour sauver son pouvoir lors d‘un sommet extraordinaire de l‘Union africaine. Non sans un certain succès.

Puisque ces derniers avaient fini par dissuader la CEDEAO de le déloger par la force. Mais comme l‘avait si bien dit Charles de Gaulle, les Etats n‘ont pas d‘amis, mais des intérêts. Et il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que l‘Angola et l‘Afrique du Sud ne sacrifieraient pas longtemps leurs ambitions et leurs intérêts sur le plan international pour les beaux yeux d‘un homme désormais mis au banc de la communauté internationale.

Qui pouvait d‘ailleurs douter un seul instant que Luanda prendrait indéfiniment le risque d‘hypothéquer ses relations privilégiées avec les Etats-Unis qui, par la voix du président Barack Obama, avaient très vite reconnu Alassane Ouattara comme le président élu de la Côte d‘Ivoire? Dans la même veine, on voyait mal Pretoria, qui ambitionnait d‘obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, saborder ses chances d‘y parvenir en soutenant mordicus un mauvais perdant désormais dans le collimateur de la grande institution internationale.

Ce ne fut donc pas une surprise de voir Jacob Zuma et Dos Santos lâcher leur «ami» en rase campagne et reconnaître à leur tour la victoire d’Alassane Ouattara. Les initiés auraient dû remarquer que c‘est à la suite de son voyage officiel en mars en France, au cours duquel il avait rencontré son homologue Nicolas Sarkozy, que le successeur de Thabo Mbeki avait viré sa cuti.

Laurent Gbagbo aurait donc dû comprendre que le vent avait définitivement tourné et saisir la dernière occasion que lui offraient ses pairs africains de sortir honorablement de la situation inextricable dans laquelle il s‘était mis tout seul. La mission conduite par le panel de quatre d‘entre eux, chargée de trouver une «solution définitive et contraignante» à la crise postélectorale ivoirienne, était cette dernière bouée de sauvetage. Mission qui confirmait la victoire d‘Alassane Ouattara.

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