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4.6.2 L’indispensable sanction judiciaire des crimes

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La réconciliation collective passe par la justice obtenue par la restauration du droit et par la sanction judiciaire des crimes. En substituant la déclaration des intentions à la sanction judiciaire des actes on confond la justice des hommes et la justice divine. La justice des hommes juge les actes concrets. C‘est pour cela que la constitution d‘une commission « vérité et réconciliation » nécessite en plus une sanction judiciaire de la violation des droits et la punition des crimes commis au moyen d‘un tribunal siégeant sous le droit positif.

La justice divine juge les intentions. Dans la justice humaine, le pardon humain et la réconciliation suivent la sanction pénale des actes, phénomènes de la volonté qui tombe sous les sens. Dans la justice divine, le pardon divin accordé par le Maître de la création qui sonde les coeurs suit la confession sincère du criminel et s‘accompagne d‘une juste peine qu‘exprime le purgatoire ou l‘enfer dans la tradition chrétienne. Dans la justice humaine, accorder une amnistie après une confession, alors que l‘homme ne peut pas sonder les coeurs, c‘est s‘arroger la prérogative du Juge divin. C‘est transporter la justice de Dieu sur la terre. Et cela conduit à corrompre la justice humaine et à tomber dans l‘injustice.

Dans le cas sud-africain, qui se situait dans le contexte historique spécifique de la discrimination raciale légalisée et qui devait permettre de passer de l‘apartheid à une République démocratique multiraciale, la justice pouvait être sacrifiée au profit de l‘amnistie après l‘aveu des crimes pour éviter la guerre civile. Dans le cas ivoirien, où les auteurs et commanditaires des crimes et du chaos qui résulte du refus du résultat de l‘élection présidentielle par une coalition de personnes, sont clairement identifiés, la justice ne peut pas être sacrifiée pour obtenir la réconciliation. En Côte d‘Ivoire la réconciliation passe nécessairement par la justice rendue par un tribunal qui siège sous le droit positif.

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