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4.3.3 La guerre médiatique(197)

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S‘exprimant dans les médias étrangers, le président sortant Laurent Gbagbo avait dénoncé un « complot des Etats-Unis et de la France. » L‘appel à la grève générale lancé par le camp Ouattara semblait, lui, ne pas avoir été suivi à Abidjan. Blé Goudé, ministre de la jeunesse du gouvernement Gbagbo, avait appelé à son tour ses partisans à manifester le jour suivant.

Après un long mutisme, Laurent Gbagbo s‘activait sur la scène médiatique. Il s‘était confié à plusieurs médias étrangers, une semaine après son discours à l‘ensemble des populations ivoiriennes sur les antennes de la télévision nationale (RTI). Affirmant être le président légitime de Côte d‘Ivoire, il avait dénoncé un « complot qui vise à installer Ouattara au pouvoir » et critiqué la responsabilité de la communauté internationale, en particulier de la France et des États-Unis.

Revenant sur l‘imbroglio de la proclamation des résultats de l‘élection présidentielle, il avait accusé ces deux pays d‘avoir incité l‘Union Africaine, les Nations Unies et la CEDEAO à soutenir son rival Alassane Ouattara. « C‟est surtout l‟ambassadeur de France et l‟ambassadeur des États-Unis. Ils sont allés chercher Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante, pour le conduire à l‟hôtel du Golf qui est le quartier général de mon adversaire (Alassane Ouattara) », avait-il expliqué au journal Le Figaro.

Inquiet des menaces d‘intervention militaire des institutions africaines et alors que la mission de la Communauté économique des Etats de l‘Afrique de l‘Ouest (CEDEAO) était attendu à Abidjan, il restait cependant persuadé que leur prise de position était le fruit de l‘ingérence et des pressions étrangères. La CEDEAO l‘avait déjà invité à quitter le pouvoir et n‘avait pas exclu l‘usage de la force pour l‘y contraindre.

Le Président sortant et déclaré vainqueur de l‘élection par le Conseil constitutionnel s‘était dit conscient du risque d‘embrasement de la Côte d‘Ivoire auquel pourrait mener son bras de fer avec Alassane Ouattara, dont la CEI avait entériné la victoire. « Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d‟Ivoire, parce que nous n‟allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions ». « Aujourd‟hui, moi je m‟appuie sur les institutions ivoiriennes, sur les lois », s‘était-il défendu.

197 Afrik.com – 27/12/10 : « Le bras de fer entre les deux présidents se poursuit »

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