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4.3 Limites de l’étude

Non classé

Notre étude a été effectuée sur une période de neuf ans et porte sur (8) huit entreprises parmi les (24) vingt-quatre privatisées actuellement au Cameroun. Pourtant, au départ nous avions prévu de travailler avec un échantillon composé d’au moins quinze (15) entreprises dont le choix était régi par un souci de représentativité des trois secteurs de l’économie camerounaise (secteur primaire, secondaire et tertiaire) et aussi sur une période plus longue. Malheureusement, nous n’avons pas pu le réaliser.

En effet, la non disposition d’une base de données sur les privatisations par l’Etat camerounais, le caractère confidentiel des informations comptables et financières, l’indisponibilité des données dans les structures censées les détenir, la forte réticence de la part des détenteurs des dites informations, malgré les multiples démarches entreprises et la présentation de la lettre de recommandation, ne nous ont pas rendu la tâche facile. Au niveau de certaines institutions nous avons même été considérés comme des journalistes à la recherche d’informations sensibles et il nous a été interdit de revenir chercher quoi que ce soit. C’est la raison pour laquelle nous avons travaillé avec le peu d’information que nous avons pu obtenir, nous ramenant ainsi à huit (8) entreprises privatisées.

Les approches utilisées pour évaluer la performance des entreprises privatisées sont multiples et cette diversité explique habituellement les diverses discordances entre les résultats des études sur la question. Il importe à cet égard de préciser que le parti pris que nous avons fait de recourir à des mesures comptables comporte des limites et les indicateurs retenus ne sont pas non plus exempts de critique, ne serait-ce qu’en raison des biais qui peuvent se situer dans la fiabilité des informations comptables obtenues.

L’analyse des performances des entreprises avant et après privatisation est une opération complexe et délicate, pour deux raisons : la première est que la notion même de performance n’est pas clairement définie par la théorie économique et que sa mesure reste sujette à diverses démarches et à des vives polémiques. La seconde raison tient au fait que l’entreprise privatisée a un passé d’entreprise publique, ce qui rend réducteurs certains instruments d’appréciation des performances ex ante et ex post. Par ailleurs, la problématique de la fiabilité des données recueillies peut contrevenir à la rigueur des résultats de notre analyse. Il est donc important à ce stade-ci, d’examiner ces résultats avec une certaine prudence. En outre, les relations bidirectionnelles entre la privatisation et son impact sur la performance des entreprises pour être judicieusement vérifiées, supposent une étude longitudinale et transversale sur un échantillon plus grand, et sur une durée plus longue afin de ne pas perdre de vue les effets temporels éventuels des privatisations. De plus nous n’avons pas pu prolonger cette analyse en intégrant les variables de nature organisationnelle et des variables de gouvernance susceptibles d’influencer les performances des entreprises privatisées.

Cependant, malgré les insuffisances que peut contenir cette étude, les traits dominants et les résultats de notre recherche impliquent clairement certaines déductions, qui, nonobstant les biais méthodologiques, sont trop fortes pour être négligées, en raison même de leur cohérence. De plus, l’analyse statique et dynamique effectuée nous permet de conférer à nos résultats, une plus grande robustesse. Par conséquent, nos conclusions (mais non l’argumentation et la démarche) ne diffèrent pas de celles auxquelles sont parvenus bien avant nous, des recherches similaires sur l’impact des privatisations en Afrique de façon générale (Campbell et Bhatia 1998 ; Jones et al. 1999).

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