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4.2 UNE EVOLUTION INSTITUTIONNELLE A PREVOIR

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La récente élection de Dilma Roussef à la présidence du Brésil permet de penser que la politique territoriale menée par Lula sera poursuivie. Cependant le passage du gouvernement de l’État du Pará à l’opposition, risque de modifier le fonctionnement du Codeter. En effet, comme il a été dit plus haut, le Codeter ne bénéficie pas d’un statut juridique qui lui permette de gérer des ressources humaines et financières ou de se porter lui même maître d’ouvrage.

C’est pourquoi, les projets jugés utiles et proposés par les instances du Codeter doivent notamment passer par une collectivité publique pour leur financement, pour assurer les contreparties financières et (ou) la maîtrise d’ouvrage. Jusqu’à présent, l’État du Para soutenait la politique territoriale promue par l’Union et son Secrétariat de l’agriculture jouait un rôle central d’appui au Codeter. Au delà de l’aide à l’organisation quotidienne du Collège, le Para a effectivement assuré la maîtrise d’ouvrage et apporté les contreparties financières d’une grande partie des projets du Codeter, permettant ainsi de dépasser les différents politiques ainsi que les difficultés administratives et financières des municipalités.

Aussi, après les changements politiques intervenus à la tête de l’État du Para, pour réussir à maintenir et développer ses activités, le Codeter devra vraisemblablement adopter une autre configuration et construire de nouveaux partenariats, en particulier avec les municipalités. La collaboration du Codeter avec des consortiums inter-municipaux (l’expérience s’étant avérée positive dans d’autres territoires – Piraux et al. 2008), devra sans doute être envisagée.

Il existe actuellement deux consortiums (un entre les municipalités des rives gauches de l’Amazone et un autre entre les municipalités de la rive droite de l’Amazone) peu actifs jusqu’à présent, et qui pourraient connaître une utilité et un développement dans une collaboration avec le Codeter. Cette coopération renforcerait en outre la participation des municipalités aux activités du Codeter qui, comme il l’a été relaté plus haut, fait défaut jusqu’à présent. Par ailleurs, la défection probable du soutien du secrétariat de l’agriculture nécessitera aussi une participation plus active des organisations constituant le noyau directeur du Codeter, en particulier pour créer et pérenniser un partenariat solide avec les consortiums.

Pour que ces évolutions nécessaires se réalisent, il est crucial de renforcer le Codeter et d’en faire une institution centrale du territoire. Le rôle de chaque instance du Codeter (noyau directeur, noyau technique, assemblée plénière, articulateur…) doit être défini avec précision ou redéfini par l’assemblée plénière. Il doit être inscrit plus clairement dans le règlement intérieur du Codeter. Il est important de faire prendre conscience de leurs responsabilités aux membres des noyaux directeur et technique du Collège, dans son fonctionnement interne comme à l’extérieur, via leurs organisations et leurs réseaux, au profit du développement du territoire. Les activités du noyau directeur et du noyau technique doivent faire l’objet d’une évaluation et d’un suivi rigoureux de la part de l’assemblée plénière. Ce renforcement interne et cette nouvelle crédibilité devraient permettre de mobiliser les institutions qui ont un rôle important dans la gestion du territoire, comme l’INCRA, pour qu’elles participent activement au Codeter.

Ces questions doivent être soulevées, au delà de ce rapport, par un membre du Codeter (par exemple par l’IPAM à la compétence incontestable, mais responsable de la mise en sommeil du noyau technique). Elles doivent être formulées dans toutes leurs dimensions et portées devant l’assemblée plénière par le noyau directeur. L’articulateur, contrairement au rôle officieux de représentation du Codeter qu’il remplit par défaut actuellement, ne devrait tenir qu’un rôle administratif et de liaison entre les différentes instances.

Nous l’avons vu, la qualité et la crédibilité l’institution territoriale sont déterminantes pour promouvoir un développement efficace et durable du territoire. Cette institution doit être reconnue et avoir les moyens de fonctionner. Tous les efforts des acteurs doivent converger dans ce sens.

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