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4. Autoévaluation de l’apprenant versus autocorrection : de l’intention non factuelle à l’atteinte.

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Avant d’analyser la place accordée à l’autoévaluation dans ces deux méthodes, j’aimerais établir un point de départ, une définition servant de référence pour la comparaison. D’après le Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde (p. 30), « l’auto-évaluation est une évaluation prise en charge par celui qui apprend, c’est-à-dire une évaluation dont l’apprenant détermine lui-même le champ, fondé sur les objectifs d’apprentissage qu’il s’était réellement fixés, les modalités (…) et la finalité ». « C’est une évaluation interne, et donc non certifiante, qui permet à l’apprenant d’une part, d’apprécier le résultat, en terme d’acquisition, de ses efforts d’apprentissage, et, d’autre part, de porter un regard critique sur son apprentissage (…). L’autocorrection, de son côté, « est la prise en charge par l’apprenant du processus d’amélioration et de remédiation de son travail à partir de sa propre évaluation ou de celle de l’enseignant » (p.29).

Les auteurs de Latitudes 1 déclarent que : « l’autocorrection est privilégie dans l’utilisation du cahier d’exercices qui contient les corrigés de toutes les activités et les transcriptions des activités sonores »(23). Elle n’est plus possible dans le livre de l’élève que par le biais des transcriptions et des corrigés des 4 « Autoévaluations » proposées, le reste des activités de compréhension orales/écrites et les exercices de langue/lexique sont à corriger à l’aide du professeur. Dans cette méthode « coexistent trois types d’évaluation »: « Après chaque unité, un test permet à l’enseignant de vérifier les savoirs et les savoir-faire acquis. Ce test se trouve à la fin du guide pédagogique et peut être photocopié. (…). L’enseignant dispose du corrigé de chaque test dans ce même guide pédagogique » (p.4). Il s’agirait donc d’une évaluation individuelle qui pourrait être formative ou sommative (en fonction de la décision de l’enseignant ou de l’institution) mais qui ne constitue, dans aucun cas, une autoévaluation car le test a été conçu pour l’enseignant. Il y a ensuite, « une préparation aux examens DELF (…). L’apprenant (…) peut ainsi évaluer sa capacité communicative ». Cette évaluation permet aux apprenants de situer son niveau dans chaque compétence par rapport au CECRL. Pourtant, les grilles d’évaluation et les corrigés ne sont pas accessibles aux apprenants car ils n’apparaissent que dans le guide pédagogique. « Après chaque module, un bilan d’autoévaluation propose de courtes activités très ciblées sur des compétences communicatives. Après chaque unité l’apprenant peut connaître son résultat chiffré et se situer immédiatement par rapport à son apprentissage. »

Tout Va Bien 1 propose plusieurs outils d’autoévaluation. Tout d’abord, il y en a plusieurs dans le Portfolio, outil d’autoévaluation inspiré de celui du CECR. « Ce petit livret personnalisé permet à l’étudiant de suivre de manière active sa progression pour chaque compétence communicative ». Il répond donc à trois objectifs différents. En premier lieu il propose une Biographie linguistique, sorte d’évaluation initiale qui est censée rendre l’étudiant conscient des objectifs d’apprentissage, de son contexte culturel, de sa biographie langagière et de celle de ses copains. Deuxièmement, il y a trois évaluations formatives, en termes de savoir-faire, où l’apprenant peut « Faire le point » sur les compétences langagières qu’il doit maîtriser. Il s’agit des grilles d’autoévaluation adaptées mais inspirées des descripteurs de compétences du CECR. En dernier lieu, le Portfolio de Tout Va Bien 1 propose une évaluation sommative collective, constitué de six Bilans communication, qui est articulée avec le livre de l’élève car, même si le test est dans le Portfolio, elle y est indiquée à la fin d’une partie consacrée à la systématisation des contenus langagiers : le Bilan Langue.

En outre, les auteurs de cette méthode se placent dans le paradigme de la co-évaluation. Ils la considèrent « plus attrayante que l’évaluation individuelle et souvent plus facile à réaliser avec des débutants »(24). Cela se fait aussi évident, tout au long de la méthode, chaque fois que le livre du professeur indique de faire des mises en commun (systématiquement après les activités de production) et chaque fois que les consignes du livre de l’élève demandent aux apprenants de vérifier leurs résultats avec ceux de leurs camarades, avant la mise en commun plus collective. De la même façon, cette méthode propose aux apprenants des grilles pour évaluer (systématiquement) les productions des camarades, hors du contexte d’un examen ou d’une évaluation faite par le professeur.

Les deux méthodes disent donc accorder une place à l’autoévaluation, mais c’est Tout Va Bien 1 qui fournit de vrais outils pour que les apprenants s’auto-évaluent tout seuls. Cette dernière méthode offre aux apprenants la possibilité réelle de prendre en charge l’évaluation de leur progression, de leur apprentissage, tout en les ayant d’abord guidés, accompagnés et surtout appris à le faire.

23 Latitudes 1, guide pédagogique, page 3.
24 Tout Va Bien 1 Livre du professeur, page 11.

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