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3.8 L’armée(159)

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Mardi 7 décembre 2010, le chef d’état-major des FAFN, le Général Soumaïla Bakayoko, avait déclaré sur la chaîne française ”Canal+Horizons”, que lui et ses hommes se préparaient à libérer le pays. «Pour nous, c’est Alassane Ouattara qui est élu président de la République. Nous allons libérer le pays dans les jours à venir pour l’installer», avait menacé le Général Soumaïla Bakayoko. Les anciens rebelles ivoiriens, qui avaient repris leurs positions avancées telles qu’elles étaient au plus fort de la guerre en 2002-2003, ne cessaient de bander les muscles pour une reprise des hostilités avec l’armée régulière restée fidèle au président Gbagbo.

En tout cas, les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire étaient, elles aussi, en alertent maximale, question de ne pas se laisser surprendre par les ex-rebelles qui régnaient sur la moitié nord du pays. «Nous sommes sous pression,… franchement nous sommes sous-pression. Mais nous devons défendre le pays à tout prix. Nous sommes prêts pour ça», confiait un officier joint depuis l’état-major des armées à Abidjan-Plateau par le journal Inter.com. Il avait indiqué que des patrouilles militaires de l’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) avaient été fréquentes, non loin de l’Etat-major des armées au Plateau. «Il y a des patrouilles de l’ONUCI non loin de l’état-major, on ne sait pas trop pourquoi. Mais nous restons vigilants », avait rassuré l’officier militaire.

Pour rappel, dans l’attente des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle ivoirienne, la tension militaire était perceptible dans le pays. Le général de corps d’Armée, Philippe Mangou, chef d’état-major des FDSCI, avait battu le rappel de ses troupes en prélude à la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 28 novembre 2010. L’armée loyaliste s’était remobilisée pour parer à toute éventualité. Mardi 30 novembre 2010, les éléments FDS qui étaient déployés dans les zones Centre, nord, ouest (CNO, ex-zone rebelle) avaient été rappelés. «Nos chefs nous ont réunis pour dire qu‟ils ont reçu l‟ordre de nous faire rentrer sur Abidjan, sans nous dire pourquoi. Mais nous pouvons dire que cela est en rapport avec la montée de la tension », avait dit un sous-officier de la Police, qui faisait partie des éléments FDS qui étaient au sein du Centre de Commandement intégré (CCI) à Yamoussoukro.

Au nombre de 859 éléments dans la région de la vallée du Bandama, y compris les 635 FDS qui avaient été déployés pour sécuriser le scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, ces gendarmes et policiers avaient cessé leur collaboration avec les Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), des ex-rebelles avec lesquels ils formaient un groupe au sein du CCI en vue de la nouvelle armée. En tout cas, les FAFN s‘étaient vu obligées de rappeler, elles aussi, leurs éléments qui étaient avec les FDS dans la partie sud du pays, dans le cadre du CCI. Du coup, la tension était montée d’un cran entre les FDSCI et les FAFN, les deux armées s’étant mises dans une logique de reprise des hostilités.

159 L’Inter – 08/12/10 : « La confusion qui règne en Côte d’Ivoire depuis quelques jours, avec deux Présidents proclamés à l’issue de la présidentielle du 28 novembre, a fini par faire monter la tension chez les militaires. D’un côté, il y a les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire(FDSCI), c’est-à-dire l’armée régulière, et de l’autre, les Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), la rébellion qui contrôle la moitié nord du pays ».

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