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3.2.9 L’encadrement des jeunes et la protection des enfants

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En raison de multiples bouleversements qu‘avaient connus la Côte d‘Ivoire depuis 1999, les conditions n´avaient pu être réunies pour un encadrement efficace de la jeunesse en vue de son insertion sociale, professionnelle et économique. En effet, la crise politico-militaire avait eu de graves conséquences sur la jeunesse ivoirienne qui payait un lourd tribut à la guerre. Les jeunes, cibles potentielles, avaient été enrôlés comme combattants des forces régulières ou rebelles. La promotion de la jeunesse qui constitue une priorité du Gouvernement, avait souvent été contrariée par des réalités d’ordre politique ralentissant la stabilité sociale, condition de paix durable et de croissance économique(133).

Les enfants et les adolescents sont les premières victimes de la crise ivoirienne(134). De nombreux témoignages ont fait état de cas d‘enfants, filles et garçons tués délibérément. En outre, ils ont été soumis à des actes de torture et d‘autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. La Commission d‘enquête internationale sur les allégations de violations des droits de l‘homme en Côte d‘Ivoire avait eu des témoignages sur les cas d‘enfants disparus, recrutés de force et soumis à des travaux forcés. Des filles auraient été violées. Ces actes ont été constatés de part et d‘autre des parties en conflit. Plusieurs organisations ont souligné l‘accroissement du nombre d‘enfants vivant dans la rue dans les principales villes, notamment au sud du pays. Il est certain, que cette situation est une conséquence de l‘appauvrissement accéléré et de l‘accroissement du chômage en milieu rural et urbain. En outre, il y a un lien évident de ce phénomène avec le déplacement forcé subi par de nombreux enfants.

Des témoignages concordants ont montré l‘existence d‘un nombre important, d‘enfants victimes de déplacement forcé et dont certains seraient sans parents. Plusieurs enfants ont été recueillis dans des centres établis par des organisations internationales et des ONGs. Quelques-uns ont pu être réintégrés par la suite dans leurs familles. Un certain nombre est encore abrité dans ces centres « en raison de l’impossibilité de rentrer dans leurs villages ou régions d‟origine, ou parce qu‟on ignore le sort de leurs familles ».

De surcroît, d‘autres témoignages ont signalé l‘existence de villages d‘enfants, notamment près de Danané et aux alentours de Bouaké, où des enfants « âgés parfois de 15 ans ou moins font office de chefs de famille, suite à la mort ou la disparition présumée de leurs parents». L‘engagement des enfants dans des activités incompatibles avec leur âge reste une question inquiétante. Outre les informations ci-dessus, la Commission a pris connaissance également de la participation d‘écoliers à des actes d‘ordre politique, telles que des manifestations.

Le recrutement des enfants (au sens de l‘art. 1 de la Convention sur les droits de l‘enfant) est une des conséquences multiples de la crise. Par sa résolution 1479 (2003), adopté le 13 mai 2003, le Conseil de Sécurité a engagé toutes les parties ivoiriennes à s‘abstenir de recruter ou d‘utiliser des mercenaires ou des unités militaires étrangères. Il a en outre exigé que, conformément à sa résolution 1460 (2003), toutes les parties au conflit qui recrutent ou utilisent des enfants en violation de leurs obligations internationales mettent fin immédiatement à cette pratique.

Selon plusieurs sources, des enfants ont été enrôlés de gré ou de force par les deux parties au conflit. Toutefois, pour ce qui est des forces gouvernementales cette pratique semble être liée à l‘engagement de groupes armés agissant comme des supplétifs des forces armées nationales.

133 Afriquejet.com – 06/05/2011
134 Rapport de la Commission d‘enquête internationale sur les allégations de violations des droits de l‘homme en Côte d‘Ivoire, mai 2004

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