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3.2.7 La santé et le VIH/SIDA

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Dans le domaine sanitaire, il était à noter que la crise avait freiné le processus de reprise progressive d‘un système sanitaire opérationnel. Les déplacements massifs de populations et l‘accroissement des besoins au niveau des zones d‘accueil avaient entraîné une augmentation de la vulnérabilité des populations qui évoluent souvent dans un contexte de paupérisation.

La fermeture des structures sanitaires avait pour conséquence immédiate le ralentissement, voire l’arrêt des programmes nationaux prioritaires de santé, notamment les programmes de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme dont les effets sont particulièrement dévastateurs et constituent un important frein au développement. Les taux de morbidité et de mortalité restaient élevés avec un taux de mortalité maternelle de 543 décès pour 100 000 naissances vivantes et un taux de mortalité infanto juvénile de 125‰ en 2005 avec le paludisme comme première cause.

La prévalence du VIH-SIDA au sein de la population générale était de 4,7% avec une féminisation de la pandémie (2,9% des hommes infectés contre 6,4% des femmes – EIS 2005)(129). On notera également une résurgence de la tuberculose du fait du VIH/Sida. Malgré l‘engagement pris par les Chefs d‘Etats africains en 2001 à Abuja d‘affecter 15% du budget de l‘Etat à la santé, les ressources affectées par le Gouvernement ivoirien à ce secteur avaient sensiblement baissé de 18% et n‘excédaient pas 7% du budget de l‘Etat(130).

Par ailleurs, la situation des enfants avait été rendue très difficile par la crise postélectorale. Les viols et autres violences sexuelles contre les enfants restaient une des inquiétudes les plus importantes en Côte d‘Ivoire(131).Selon le bureau de l‘ONU en charge des enfants affectés par les conflits, 37 cas de viols avaient été rapportés dont 7 dans le nord.

Mme Radhika Coomaraswamy, auteur de ce rapport s’alarmait aussi d‘une « inquiétante tendance à la militarisation des enfants, en particulier à Abidjan, Bouaflé, Daloa, San Pedro, la région d‟Abegny, Vavoua et Zuénoula ».Elle précisait que ces zones étaient alors contrôlées par les forces loyales à Laurent Gbagbo. Pour Coomaraswamy, la fin de la crise politique et le départ de Laurent Gbagbo ne mettait pas fin à ses inquiétudes : « Nous avons des rapports qui montre qu‟ils ont été utilisés par toutes les parties, par Ouattara et par Gbagbo, toutes ces troupes ont utilisé des enfants. Nous avons aussi des rapports de violences sexuelles contre les enfants.

Donc, nous devons d‟abord travailler avec les rescapés de ces crimes et voir comment juger les responsables notamment avec la commission Paix et Réconciliation mise en place par Ouattara », avait-elle souligne.

129 UNFPA Cote d-Ivoire.- Enquêtes sur les Indicateurs sociaux-EIS.- 2005 http://cotedivoire.unfpa.org/drive/CPAP_2009_2013.pdf
130 PNUD Cote d-Ivoire.- Programme ARC/PNUD.- http://www.ci.undp.org/uploadoc/Prodoc%20PARC.pdf
131 Rapporté par Bbc.co.uk – 12/05/11

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