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3.2.2.4 Un arrangement institutionnel à créer

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L’APL se situe dans un contexte institutionnel complexe qu’il s’agit de mobiliser (figure 20).

Le « conseil de la forêt », dirigé par l’ICMbio, regroupe des institutions des trois municipalités, Faro, Terra Santa et Oriximiná, sur lesquelles se trouve la forêt nationale Saraca Taquera. Ce conseil a pour mission la mise en place et le suivi du plan de gestion de la forêt. Ainsi, l’ICMbio, à travers ce conseil, doit contrôler les activités menées dans la forêt et s’assurer de leur caractère durable. Ce conseil exerce ainsi un rôle de contrôle des activités de l’entreprise minière et de ses projets d’appui au développement.

En effet, l’entreprise finance plusieurs projets. Pour ce faire, elle travaille en lien étroit avec de nombreuses institutions: avec l’Emater et la Cooplasa, dans les projets d’agroforesterie autour du lac Sapucua, avec la préfecture par un appui budgétaire général et la mise en place de projets de développement agricole principalement sur le plateau d’Oriximiná, et avec le STTR dans le projet de développement de la fruiticulture des communautés du bord du Trombetas via le financement de deux techniciens.

L’Acontag, l’association qui gère l’« assentamento » (espace dédié à la réforme agraire) nouvellement créé, englobe l’ensemble des communautés du nord du lac Sapucua et de la rive droite de la rivière Trombetas (et, donc, englobe une grande partie de l’APL fruiticulture décrit plus haut). Un ensemble de services (crédits à fonds perdus pour la construction de maisons et le matériel, électricité, routes, contrat d’assistance technique, expropriation/répartition des très grandes propriétés) devraient être assurés par l’INCRA, via l’assentamento, ces prochaines années.

L’Acontag s’impose comme l’institution représentative de toutes les communautés qu’elle comprend. Pourtant, des organisations plus ou moins officielles ont un rôle important localement. Au niveau des communautés étudiées, les groupes d’entraide (puxirões) constituent des entités au sein desquelles les agriculteurs partagent leur connaissance et développent des actions communes. Aussi, les conseils de communauté jouent traditionnellement un rôle de gestion de la communauté et de résorption des éventuels conflits.
Quelques points de blocage sont à relever dans le dispositif d’appui conseil:

– Actions isolées des principaux acteurs du développement rural que sont le STTR, l’Emater et le secrétariat de l’agriculture.
– Système d’assistance technique faible et dépendant de l’entreprise minière
– Peu d’institutionnalisation et peu de reconnaissance des organisations locales (puxirão, conseil de la communauté,…).
– Lenteur du processus de lancement de l’assentamento, qui empêche le déblocage des crédits et de tous les autres services associés à l’assentamento.
– Encore peu d’appui de l’ICMbio pour les projets en faveur des populations autochtones.
– Concentration des pouvoirs au niveau de la direction du STTR, ce qui ne permet pas l’émergence et le renforcement d’organisations plus locales

Figure 20 Le développement territorial en Amazonie Brésilienne  Les défis de la mise en oeuvre d’une gouvernance et de stratégies de développement dans le territoire Baixo Amazonas de l’État du Pará

Figure 20: Arrangement institutionnel du l’APL fruiticulture de Oriximiná (source : auteur)

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