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3.2.1.1.2 Trajectoire de l’APL

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Un rapide rappel historique permet de montrer l’importance du rôle joué par l’APL pour le développement des communautés du pôle de l’ananas.
La colonisation du plateau de Santarém a eu lieu très tardivement, dans les années 60, par une population immigrée très pauvre venant principalement de l’État du Maranhão, dans le Nordeste. En 1983, devant l’attitude prédatrice des intermédiaires et la très grande précarité dans laquelle se trouvaient les agriculteurs du plateau de Santarém, un groupe de ces agriculteurs, déjà en partenaires de l’Emater, a créé l’association l’Aprusan (Association de producteurs de Santarém), destinée à mettre en place et à gérer des marchés de producteurs à Santarém.

En 1996, l’Emater a mis en place des formations sur l’amélioration de la production d’ananas dans les communautés de l’actuel pôle et a appuyé la création d’une association qui ne sera agréée qu’en 1999, sous la dénomination d’Amtab (Association des producteurs et des habitants des communes de Terra de areia, Agua Fria et Baixa d’agua). Les activités de cette association portent sur les achats groupés et l’élaboration d’un projet agro-industriel.

Dès 2000, les premiers producteurs de Soja, venus du sud du Pays attiré par l’installation du terminal d’exportation de grain Cargill à Santarém, s’installent dans la région et commencent à acheter les terres des premiers habitants qui, en général, migrent en ville. Ils mettent en place une agriculture hautement mécanisée et utilisatrice d’intrants qui contraste avec l’agriculture, essentiellement manuelle, des autres agriculteurs qui sont restés sur place. Le STTR de Santarém s’oppose, dès cette époque, à cette évolution qu’il considère comme un facteur de désertification rurale et une perte de ressources pour les petits producteurs.

À partir de 2003, l’Amtab organise une fête annuelle de l’ananas à laquelle elle convie les différents organismes publics et institutions de Santarém. Elle veut montrer l’enjeu de la production du pôle et de son projet d’agro-industrie pour le développement desquels l’accès à l’énergie et à de meilleures routes est indispensable. Par l’amélioration de cette production, l’association entend favoriser le développement des communautés et arrêter l’avancée du Soja.
En 2005, le rejet d’un projet d’acquisition de camion déçoit profondément plusieurs associés qui se désengagent. En 2006, une coopérative ayant pour ambition de commercialiser les produits du plateau de Santarém dans la région de Mojui dos campos, puis en 2008, une autre destinée à commercialiser les produits des adhérents de l’Aprusan sont créées.

En 2008, le syndicat de Santarém, l’Aprusan, et l’Emater cartographient des pôles de production qui se caractérisent comme des les lieux de forte concentration d’une production de l’agriculture familiale destiné à la vente dans laquelle des projets de diversification sont lancés.

Puis l’Emater de Santarém généralise l’identification de pôles dans chaque zones dans lesquelles elle travaille et met en place une stratégie d’appui aux APL englobant la transformation et la commercialisation. Elle installe une parcelle expérimentale d’ananas en association avec des agrumes et des arbres (Cumaru) et incite les producteurs à utiliser des crédits Pronaf pour réaliser des plantations sur le même modèle (dix associés de l’Amtab utilisent ainsi ce fonds).

L’Emater se concentre sur le renforcement de l’Amtab qui représente peu de producteurs et manque de projets structurants. C’est ainsi que l’Emater pousse la création d’un groupe de femmes lié à l’Amtab, qui suit des cours d’artisanats. En 2009, grâce à l’action de l’Amtab, le pôle d’ananas, considéré comme prioritaire, reçoit l’énergie. Enfin, en 2010, les coopérateurs de l’Aprusan vendent des ananas via le programme de cantines scolaires de la municipalité, piloté par secrétariat de l’éducation. C’est à cette même période que le projet de l’Aprusan de construction d’une agro-industrie aboutit enfin.

Ainsi quelques points de contexte sont importants à relever

– Colonisation récente par une population d’émigrés du Nordeste
– Mécanisme de vente directe
– Présence du Soja et phénomène d’exode rural

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