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3.1.7.1 Des projets d’appui aux activités productives

Non classé

Depuis 2004, chaque année, des projets proposés par les différentes institutions qui composent le Codeter sont discutés et font l’objet d’un classement par ordre de priorité. Cependant, comme on l’a vu, la communication, la construction des demandes et les ressources humaines qualifiées pour élaborer les projets font défaut. Ainsi, peu de projets émanent du Codeter ont abouti et fonctionnent actuellement.

Seuls, trois projets ont réellement été engagés et ont abouti : L’acquisition de mini-usines d’extraction d’huile, le laboratoire d’analyses du sol et l’acquisition de kits électroniques d’analyse de l’eau. Mais, pour réellement fonctionner ou avoir un impact sur le territoire, ces équipements doivent s’intégrer dans un contexte productif adéquat.

Les mini-usines d’extraction d’huile végétale (fonds perdus) répondent à un réel besoin de valorisation des produits d’extraction. En effet, cette filière est très peu structurée dans la région et les vendeurs de Santarém achètent une huile végétale provenant de Belém. Ce projet local a été mal élaboré: Aucun bénéficiaire n’a été défini, ni consulté et les machines restent inutilisées depuis 2008. C’est seulement maintenant qu’a été organisée une consultation des communautés sur l’intérêt et l’utilisation potentielle de ces équipements. Un contrat de répartition de leur usage entre les différents utilisateurs va être négocié et conclu entre les représentants du noyau directeur du Codeter et les représentants des communautés.

Le projet de laboratoire d’analyses du sol (physique et chimique) revêt une grande importance pour le Codeter. En effet, jusqu’à présent, aucun agriculteur familial n’avait la possibilité d’analyser son sol et de gérer sa fertilité, en optimisant l’utilisation d’intrants. Ce laboratoire leur permettra de procéder à ces analyses gratuitement. Il apportera un soutien aux modèles promus par l’Embrapa et par l’Emater visant à arrêter la pratique de l’abattis brulis. Il s’agit de mettre en place des systèmes de culture « sans feu » en cultivant chaque année les mêmes parcelles, avec l’utilisation d’intrants adéquate pour compenser la perte de fertilité. Ce projet a une portée territoriale puisqu’il consiste à valoriser les compétences agronomiques et à permettre leur accès au plus grand nombre pour une utilisation sur l’ensemble du territoire. Cependant, des erreurs dans l’élaboration du projet et des difficultés dans la mise en place d’un accord d’utilisation du laboratoire avec une université partenaire, font que ce laboratoire n’a pas pu fonctionner plus tôt.

Les kits électroniques d’analyse de l’eau permettent d’apporter un appui au développement de la pisciculture dans le territoire. Ces kits sont utilisés pour déterminer l’aptitude d’une eau à accueillir une activité piscicole (en particulier par la mesure du pH). La pisciculture représente une perspective d’alternative à la pêche pendant les mois de mise en défend. Ce projet fait partie d’une stratégie d’appui à la pisciculture. Ce programme prévoit la mise en place de « tanques redes » (structures composées de flotteurs et d’un filet emprisonnant les poissons) pour les Quilombolas de la varzea de Santarém (ce projet en est au stade d’identification des emplacements) et l’agrandissement de la station d’alevins du Sagri (stade de l’appel d’offres) pour la distribution d’alevins aux agriculteurs/pécheurs familiaux. Un projet de construction d’une usine de fabrication de rations à Obidos a été proposé par la fédération des associations de femme de l’ouest du Para (AOMT-BAM) et accepté par le Codeter en deux temps (une partie une année et l’autre l’année d’après).

Cette usine est destinée à fabriquer les rations à partir des matières premières locales, plutôt que de les acheter toutes faites (et particulièrement cher). Ce projet est également bloqué du fait d’erreurs dans sa mise en place (utilisation des différentes ressources aux mauvais moments). Cette stratégie est désormais clairement arrêtée par la définition d’un APL pisciculture, priorité pour le territoire.

Certains projets ont été présentés au Codeter dès 2004, mais n’ont pas été accompagnés et sont restés en « jachère ». Ainsi, le projet de construction de la couverture d’un marché de producteurs de Santarém, géré par l’Aprusan, n’a pas abouti devant la réévaluation des coûts en 2008. Un autre projet d’acquisition de machines de transformation du Curaua en fibres, après réévaluation, a été présenté de nouveau, et accepté par le Codeter en 2009.

Un certain nombre de projets proposés en 2010, se situe clairement dans la stratégie APL du Territoire. Ainsi, en va-t-il du projet de micro-irrigation (en cours d’appel d’offres) et du projet de chambre froide destinée à conserver les fruits transformés en pulpe (projet refusé pour ses faiblesses de conception), qui s’insère dans l’APL fruiticulture d’Oriximiná.

La mise à disposition de camions par les organisations de producteurs de l’Aprusan (APL fruiticulture, maraîchage), l’Asproexpa (APL miel à Alenquer) et la Cirama (APL grain-semence) s’inscrit dans une politique de renforcement de ces institutions pour favoriser la structuration des APL.
Un projet proposé, consiste à mettre en place des unités expérimentales d’irrigation dans les varzeas des différentes municipalités. Ce projet devrait être mis en oeuvre par l’Embrapa et l’Emater.

Un projet de construction d’une agro-industrie laitière a été proposé par les syndicats d’Obidos (STTR et SPR), assorti d’un engagement du secrétariat à l’agriculture d’Obidos d’assurer la contrepartie financière. C’est un des rares projets dans lequel le Sagri n’assure pas cette contrepartie. Cependant, ce projet semble avoir été accueilli avec scepticisme du fait de l’engagement du SPR, syndicat engagé dans la défense des grands propriétaires.

Ainsi, un gros travail d’appropriation des projets par les bénéficiaires finaux doit être mené, de même que l’accompagnement adéquat de leur élaboration. Les délais d’instruction et d’aboutissement des projets, très longs jusqu’à présent, ne favorisent pas ce processus, pourtant en marche.

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