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3. Autres approches théoriques et outils psycho-éducatifs

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Les définitions ci-dessous, réparties par champs disciplinaires, sont relatives à des matières que j’ai rencontrées tout au long de mon cursus de formation. J’en utiliserai les concepts, plus loin, dans l’analyse de situations tirées de ma pratique professionnelle.

• Du comportementalisme

Le conditionnement pavlovien (Seron, Lambert & Van der Linden, 1977 : 21-26)

Il obéit au principe selon lequel tout stimulus du milieu sur un individu, induit chez ce dernier une réponse comportementale (ou comportement), selon le schéma SE→I→RC. Plus une personne va être stimulée répétitivement dans le sens d’obtenir un certain comportement ou une certaine attitude, plus la réponse comportementale ou attitudinale escomptée risque d’apparaître.

Le renforcement (ibidem, pp27-30)

Selon le principe évoqué précédemment, il y a un accroissement de la probabilité d’apparition d’un comportement suivant la présentation d’un stimulus particulier. On parle alors de renforcement positif. Ainsi, un nouveau comportement peut être obtenu progressivement, de la part de quelqu’un, par le renforcement de comportements successifs ayant des caractéristiques similaires avec le comportement attendu.

En revanche un stimulus, ayant un caractère aversif pour un individu donné, va amener celui-ci à manifester une réaction visant à se soustraire à la situation désagréable. On parle encore de renforcement négatif. La réaction du sujet peut alors être, entre autres, un comportement dit d’échappement.

Le comportement le plus approprié (Montreuil & Margerotte, 1994 : 131)

Si certains comportements d’un enfant peuvent-être perçus par l’éducateur comme « inappropriés » (agressivité verbale ou physique, absence de réaction …), il n’en est pas de même pour le premier. En effet, ce dernier ne sachant pas communiquer selon une manière que nous estimons « adaptée », il va avoir tendance à exprimer un besoin insatisfait selon ses « moyens du bord ».

• De la psychologie génétique (Fonck, 2008/2009)

L’objet transitionnel est l’objet utilisé par un enfant, à partir de l’âge de 4 mois, pour atténuer une angoisse de séparation momentanée d’avec sa mère, la figure d’attachement. Selon Donald Winnicott (années 50), cet objet va permettre au bébé de réunir sa réalité intérieure et la réalité extérieure. Cette réalité intérieure est constituée de ce qu’il perçoit du monde extérieur modifié par ses propres fantasmes.

L’imago

C’est le concept selon lequel une figure affective adulte peut se substituer à celle d’une mère ou d’un père. Il s’agit d’un imago maternel lorsque cette figure est une femme. On parle d’imago paternel pour un homme.

• De la psychologie sociale

L’estime de soi (Josquin, 2009/2010)

C’est l’auto-évaluation de soi, mais aussi la valorisation de soi reposant sur la comparaison aux autres en utilisant des critères qui nous sont a priori favorables, ou encore la pensée d’être au-dessus de la moyenne des membres des membres d’un groupe d’appartenance.

L’identité sociale (ibidem)

C’est la partie du concept de soi d’un individu résultant de la conscience de celui-ci d’appartenir à un groupe humain donné, « ainsi que la signification émotionnelle qu’il attache à cette appartenance ».

L’autorité éducative

Pour toute autorité ajustée, il « s’agit toujours d’être suffisamment proche pour ne jamais être indifférent, et suffisamment distant pour ne pas être indifférencié. Tout l’art de l’autorité réside dans cet art du positionnement » (Petitclerc, 2012 : 27). Et « autorité » est à prendre ici sous son sens étymologique latin augere signifiant à la fois « auteur » et « croître ».

L’autorité ainsi définie, toute relation qui se veut d’autorité «est une relation qui permet à l’enfant, à l’adolescent qui grandit de devenir auteur de sa propre vie » (ibidem, p13).

• De la sociologie

L’habitus (Heze, 2011/2012)

Notion chère au sociologue français Pierre Bourdieu, l’habitus est une disposition à agir, penser et croire incorporée, par « contagion » socio-affective, à la dimension psychologique d’un individu. L’habitus ainsi acquis va influencer inconsciemment nos choix, paroles ou opinions selon un système de valeurs. Les habitus sont un facteur important de résistance au changement et donc à la remise en question de soi.

• De la psychopathologie

L’atteinte à la constitution du sentiment de puissance personnelle C’est l’atteinte à l’intégrité psychique d’une personne due à une expérience d’insécurité extrême. Ce traumatisme n’ayant pas été « digéré » dans la dynamique psychique de l’intéressé, celui-ci risque de rester fixé à un stade de son développement psycho-affectif (Greffe, 2012/2013).

Une personne possède un sentiment de puissance personnel quand elle se sent capable d’exercer un certain pouvoir sur l’ordre des choses, donc se positionner en tant que sujet. L’actualisation des peurs archaïques est un processus mental qui consiste, dans une dynamique de rivalité relationnelle, en la projection d’angoisses – liés à un traumatisme psychique – de manière transférentielle dans le présent (ibidem).

L’expérience d’abandon affectif (ibidem)

Vécu traumatique lié au manque d’investissement affectif d’un enfant par une figure parentale, bien que le parent ne l’ait pas abandonné effectivement. Ce traumatisme peut susciter une faille narcissique qui s’accompagne d’une angoisse de perte d’Objet.

La résilience (Cyrulnik, 1999)

En physique, la résilience est « l’aptitude d’un corps à résister à un choc ». En psychologie humaine, elle est la « capacité à réussir, à vivre et à se développer positivement de manière socialement acceptable en dépit du stress ou d’une adversité qui comportent normalement le risque grave d’une issue négative » (ibidem, p10). Cette adversité peut être un traumatisme lié à une expérience de danger (comme la maltraitance parentale) ou d’insécurité majeure (comme la négligence parentale). Mais ce drame existentiel peut être surmonté à partir de la rencontre de « tuteurs de résilience » dans sa trajectoire de vie offrant au résilient la possibilité de mettre en mots une situation traumatique, en vue d’une prise de distance par rapport aux émotions liées à cette dernière. Un tuteur de résilience peut aussi être un pointeur de ressources chez l’Autre pour l’aider à rester fixer sur des objectifs de vie à atteindre.

L’inscription dans la constructibilité psychocorporelle est la possibilité pour un sujet de rester inscrit dans un processus évolutif de construction identitaire et de structuration de sa personnalité (Greffe, 2010/2011).

La contagion est un phénomène de suggestion émotionnelle d’un enfant par une figure parentale (ibidem, 2012/2013).

• De la communication interpersonnelle

Les messages dans la communication (Pasleau, 2008/2009)

En tant qu’éducateur, il est important d’être particulièrement vigilent à la congruence des canaux de la communication interpersonnelle, c’est-à-dire à la symphonie (cohérence) des messages envoyés sur ces différents canaux (le canal verbal relatif à la langue parlée + les canaux non verbaux relatifs aux cinq sens), afin de ne pas induire d’ambivalence dans le décodage du message global par l’interlocuteur-bénéficiaire.

La congruence (ibidem) est, selon Carl Rogers, « tout ce que je ressens intérieurement est aussi ce que j’exprime. Je suis alors ‘congruent’, c’est-à-dire je suis le même intérieurement et extérieurement, je suis cohérent ». Il s’agit au minimum d’éviter d’exprimer quelque chose que l’on ne ressent pas. La non-congruence produit un double message qui induit de la confusion chez autrui.

La communication para-verbale (ibidem), relative aux caractéristiques de la voix (ton, intonation, rythme, …) et aux périodes de latence entre les mots prononcés, est une composante de l’expression non-verbale.

L’escalade symétrique (ibidem)

Dans une relation symétrique (en miroir), les partenaires maximalisent les ressemblances – verbales comme non verbales – de telle sorte qu’ils soient en écho dans leur fonctionnement entre eux. L’inconvénient principal de la symétrie relationnelle est de provoquer l’escalade symétrique ; il y a une compétition entre les partenaires qui jouent au même jeu : ou prendre une position de plus en plus haute ou se placer en position de plus en plus basse. Cela se traduit par de la rivalité.

Zone d’acceptation versus zone d’inacceptation (T. Gordon in De Halleux, 2008/09)

Zone d'acceptation versus zone d’inacceptation

Dans la zone du milieu (en vert), l’autre et moi sommes réciproquement disponibles. Nous pouvons donc nous exprimer et nous écouter mutuellement. Ainsi nous sommes amenés à progresser ensemble.

Dans la zone du haut (en bleu), l’autre vit une difficulté, il a donc besoin de l’exprimer. Mon outil de communication par rapport à lui sera l’écoute, pour ne pas dire l’écoute active que j’ai définie un peu plus loin.

Dans la zone du bas (en orange), comme c’est moi qui vis une difficulté, je l’exprimerai en mon nom personnel. Ainsi, pour faire au mieux, je vais me servir de l’expression en « je », comme outil de communication, afin de ne pas faire porter la responsabilité de mon problème à l’autre.

L’empathie (Rogers, 1976 : 238)

Dans une relation dite d’aide, la compréhension empathique est la capacité de l’éducateur de « percevoir le monde subjectif [d’un sujet-bénéficiaire] ‘‘comme si’’ on était cette personne, sans toutefois jamais perdre de vue […] qu’il s’agit des expériences et perceptions de l’autre. Si cette dernière condition est absente ou cesse de jouer, il ne s’agira plus d’empathie, mais d’identification ». Cette compréhension est censée s’exercer dans un cadre d’écoute active : l’accompagnant reformule ce qu’il perçoit des attitudes de l’accompagné, pour vérifier si ses interprétations correspondent à la réalité intérieure de ce dernier. (Ex. Je crois comprendre que tu préfères jouer à la DS que faire une balade dehors. Tu as mon autorisation de rester au Foyer alors).

Les jeux relationnels (De Halleux, 2008/2009)

En analyse transactionnelle, les jeux de relation sont des situations de conflit où l’un des ou les deux partenaires est dévalorisé, selon le triangle (dramatique ou de Karpman) suivant :

Le persécuteur prend une position rigide, dans laquelle il culpabilise l’autre, déniant sa responsabilité ; Le sauveur a tendance à maintenir l’autre, qu’il considère comme incapable, en position de dépendance en faisant « à la place de » ;

La victime a tendance à se complaire dans les difficultés, envoyant des messages indirect à l’autre afin d’être pris en charge par lui.

Les Etats du moi et les transactions (ibidem)

Suivant les moments, nous sommes susceptibles de fonctionner selon trois modes par rapport aux personnes avec qui nous sommes en relation. L’analyse transactionnelle, toujours, désigne ces modes par états du moi. Il s’agit de l’état de :

Parent = la zone de normes et valeurs (Il faut que, Tu dois, C’est très bien quand, Là je ne suis pas d’accord parce que…) ;
Adulte = la zone rationnelle de prise de recul par rapport aux évènements intérieurs et d’analyse des éléments extérieurs ;
Enfant = la zone affective du ressenti, du besoin, de l’attente, du désir, …

Les jeux relationnels

Les états de Parent et d’Enfant présentent à leur tour plusieurs aspects :

Les Etats du moi et les transactions

Les transactions sont des allers-retours, dans la communication interpersonnelle, entre ses propres états du moi et ceux de l’autre. Exemple de transactions :

Les transactions

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