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2EME PARTIE DEVELOPPEMENT ET GESTION DE MOUVEMENT CORPS & DANSE

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PRESENTATION ET BUTS DE L’ASSOCIATION MOUVEMENT CORPS ET DANSE

L’association Mouvement corps et Danse a été créée le 10 Janvier 1995.

Déclaration au journal officiel :

1611 – Déclaration à la sous-préfecture de Meaux. MOUVEMENT CORPS ET DANSE. Objet : utiliser les domaines artistiques corporels pour développer le sens créatif, et en faire un moyen d’expression ; développer les connaissances culturelles par l’intermédiaire de la danse ; développer les connaissances de soi par des activités artistiques dans un but thérapeutique. Siège social : Hôtel de ville, parc du souvenir, 77505 Chelles cedex. Date de déclaration 10 Janvier 1995

Au fur et à mesure des années, l’association a évolué. Cependant, j’ai fait en sorte, avec les bénévoles, de conserver toujours l’idée de départ. Le pourquoi de l’existence de cette association. Aujourd’hui, nous sommes agréés « Jeunesse et Sport » et « Jeunesse et éducation populaire ». Nous proposons une grande variété de cours de danse, du yoga, de l’expression corporelle en anglais, de la remise en forme, et un atelier vocal. Nous organisons des stages tout au long de l’année, le Dimanche, et durant certaines vacances, en fitness pour les adultes, en danse et en comédie musicale pour les enfants et les adolescents. Nous organisons des soirées à thèmes, et des spectacles. Nous intervenons également dans le milieu scolaire (primaire et collège). L’association a pour buts :

– de développer l’activité « danse » auprès d’un public d’âges et de milieux divers et variés.
– La découverte de différentes cultures par l’intermédiaire de la danse
– Le développement de la communication par l’activité et les loisirs
– La participation aux manifestations humanitaires, culturelles et sportives.
– Donner aux adhérents les clefs de la découverte ou de la redécouverte de leur corps par le mouvement
– Trouver une forme de tranquillité et d’apaisement dans le mouvement

Cette association est, depuis un certain nombre d’années, à la fois culturelle et sportive. Nous l’avons voulu ouverte au plus grand nombre et familiale. L’évolution nous amène vers des modifications de gestion du fait de la demande qui se « clientélise », mais nous conservons les aspects structurels.

LES CHOIX DE DEVELOPPEMENT

– Artistique

Le développement artistique se fait sur la base du projet d’origine qui pour moi devait donner lieu à une ouverture sur le monde, à la possibilité pour un grand nombre de personne quel que soit leur âge, leurs origines ou leur milieu social de s’évader à travers la danse. C’est une façon de découvrir aussi des cultures diverses et variées. Il y a dans toutes les cultures un langage corporel, et c’est celui-ci qu’il m’intéressait de développer et de faire connaitre. D’autre part, ayant moi-même, trouvé dans la danse un mode d’expression qui m’a permis de donner du sens à mes émotions à des moments parfois complexes de ma vie, je désirais faire partager cette expérience avec tous ceux qui en ressentaient le besoin. Je l’ai mis en place à travers mes cours, mais aussi dans la réalisation d’ateliers de création. « Mouvement Corps et Danse » a été durant plusieurs années le siège de deux compagnies de danse : Une première que j’ai montée avec un groupe d’adolescentes et que nous avons nommé simplement « Mouvement Corps & Danse ».

Elle m’a permis de faire découvrir à une douzaine de jeunes filles toute une partie d’elles-mêmes qu’elles auraient peut-être découverte un jour mais sans certitude. La danse, lorsqu’elle se pratique avec les « tripes » est libératrice. Puis, une seconde compagnie, celle-ci semi-professionnelle, a vu le jour, créée avec deux autres professeurs de techniques différentes. « OC&ANE » était le fruit de ce qui faisait le fondement de « Mouvement Corps & Danse », c’est-à-dire la diversité et la pluralité. A travers ces deux compagnies, je m’exprimais d’un point de vue chorégraphique tout en donnant la possibilité aux jeunes et moins jeunes de se laisser aller à vivre leurs émotions dans le mouvement, la musique et la création.

Il y a différentes manières d’appréhender le sens artistique et la créativité d’un artiste. D’un point de vue global, et si je peux m’ouvrir à divers modes d’expressions et à de multiples valeurs et motivations de l’artiste, mon moteur a principalement été alimenté par :

– le besoin de rassembler,
– la lutte contre les inégalités,
– la diversité des cultures
– la lutte des peuples pour survivre

La danse a été aussi pour moi un moyen de militer dans un premier temps avec fougue et souvent de manière impulsive et progressivement, le temps faisant son oeuvre, en intégrant des nuances. « Mouvement Corps et Danse » dans son évolution est le fruit de cette aboutissement. Je peux aussi dire que j’ai grandi avec cette association qui m’a vue et aidé à grandir en maturité.

– Sportif et de loisirs

A la création de l’association, nous n’avons pas tout de suite intégré la pôle sportif de loisirs. Nous étions concentrés sur son but originel, et voulions avant tout que cette association soit reconnue pour l’enseignement de la danse et les rencontres inter culturelles. Cela était compliqué, car en fonction des municipalités, et de nos actions, nous dépendions du service culturel ou du service des sports. Les objectifs sont différents, les aides aussi. Il est difficile de jouer sur les deux tableaux sans paraitre « ni oui ni non ». A l’époque, nous voulions d’abord être reconnues dans une spécificité. Dès 1997, nous avons commencé à intégrer des cours de fitness. Quels devaient en être les intérêts pour l’association ?

Plusieurs éléments ont motivé ces choix :

Je ne saurais pas dire pourquoi, mais à Chelles, la danse n’a jamais fait partie de la culture. Elle a toujours été liée à l’activité de loisirs. Nous avons donc été mises rapidement dans le sport, sans être considérées comme association sportive non plus.

Ce n’est pas facile de se développer lorsque l’on n’est pas reconnu par sa municipalité ! Donc, n’étant pas reconnue comme association culturelle, nous avons ressenti le besoin de nous faire « connaitre » et reconnaitre. Il a donc fallu que je réfléchisse à la manière dont nous allions pouvoir faire cette avancée au sein de notre ville. Cela supposait quelques choix stratégiques :

Elargir le potentiel d’adhérents au sein de l’association de façon à prendre du poids au regard de notre municipalité.

Diversifier l’offre pour répondre à une attente. En effet, nous sommes situés sur un secteur de Chelles dans le 77 qui n’avait pas de propositions en termes d’activités de remise en forme ou de danse. Nous avons donc répondu à une attente.

Permettre à l’association d’augmenter ses revenus de façon à lui donner plus de possibilités dans l’organisation de rencontres et autres fonctionnement d’activités non rémunératrices.

Au début, j’ai fait le choix d’activités de « fitness » et de « remise en forme » telles que STEP ; LIA ; ABDOS FESSIERS ; STRETCHING. L’idée de donner une diversité dans l’activité sportive de loisirs me semblait être une bonne réflexion aux vues de nos objectifs. Aujourd’hui, pour diversifier l’offre au niveau des enfants, et relancer cette partie de notre association, nous avons ajouté la GRS (gymnastique rythmique et sportive). Ce pôle de l’association que nous avons nommé : ESPACE FORME a pris de l’ampleur d’une manière significative dès la deuxième année. Je me suis efforcée depuis d’apporter chaque année une nouveauté, de suivre les tendances et de rester ouverte aux demandes des adhérents. Nous avons aujourd’hui sur l’espace forme environ 280 adhérents. Il a été proposé sur les années à venir une grande diversité de cours : Step, Lia, Body sculpt, Body balance, Body combat, Zumba, Abdos Fessiers Cuisses. A cet espace, j’ai intégré une catégorie « forme Zen » avec des cours de Méthode Pilates, du yoga, de la barre à terre et de stretching. Il n’est pas possible bien entendu de proposer toutes ces activités sur une même saison, car nous n’avons pas les créneaux de salle nécessaires, et c’est une réelle limite à notre évolution.

Je peux dire que les objectifs recherchés lors de la mise en place de « l’espace forme » au sein de « Mouvement Corps et Danse » ont été atteints.

– Nous avons pu, grâce à cette partie plus commerciale, mettre en place des cours de danse et organiser des rencontres « non rentables », diminuer le prix des cours pour les enfants, embaucher une directrice…
– Notre nombre d’adhérents a considérablement augmenté, et nous sommes aujourd’hui une association qui compte sur notre ville avec 456 adhérents, (environ 600 élèves dans les cours).
– De nombreuses femmes viennent dans notre association parce que c’est convivial, près de chez elles, qu’elles se sentent bien pour se remettre au sport. De cette manière, nous sommes acteurs de la santé de nos concitoyens.
– Les jeunes adolescentes qui désertent le sport pour diverses raisons viennent chez nous, principalement grâce à ce phénomène qu’est la Zumba et qui déferle sur nos contrées depuis 3 ans.

– Associatif

Le projet associatif se place sous le signe de la liberté : La liberté de prendre collectivement une initiative et celle de se regrouper. En 1994, sur une idée, j’ai rassemblé une dizaine de personnes qui avaient à la fois le désir de m’aider à développer mon projet, et d’autre part l’envie d’oeuvrer dans le sens du projet afin de lui permettre de prendre sa place et de se développer. Chacun était libre d’apporter des idées au sein de ce projet, et de donner le temps qu’il avait envie d’y investir.

La participation des personnes qui s’associent :

Chaque associé apporte et met sur la table ses idées et les envies qu’il désire voir se développer. Dans cette perspective, l’action de l’association se construit d’abord sur ce que chacun décide librement d’y apporter. Par une démarche collective et une confiance dans ses ressources propres, l’association exprime la volonté de travailler ensemble pour faire vivre des projets mis en place et acceptés par tous. Toutes les idées ont toujours trouvé une place au sein de cette association (sauf exception par impossibilité ou refus de la majorité des membres).

L’égalité dans l’association :

Elle est celle de co-contractants. Le contrat associatif implique ces trois caractéristiques :

– L’apport de connaissances et d’activités par tous les associés
– La légitimité de ces apports est acceptée par tous les associés
– Le but est le même pour tous les associés.

L’indépendance :

Le projet associatif est un contrat qui engage tous les protagonistes sans les rendre dépendants les uns des autres. J’ai toujours été attentive au principe de l’indépendance des membres les uns vis-à-vis des autres, ainsi que l’indépendance de l’association vis-à-vis des autres institutions.

Je me suis toujours efforcée d’instaurer et de permettre l’établissement d’un mode de relations humaines, fondées sur les notions de dignité, de liberté et de solidarité. Il est capital pour moi d’avoir tous les avis même ceux qui dérangent. Ce sont aussi ceux là qui nous font avancer.

LES RAISONS DE CREATION DE CETTE ASSOCIATION

J’interviens comme moteur avec un projet global : J’avais le désir de créer quelque chose. Et j’avais des idées. Un groupe de personnes faisant partie de mes élèves (des femmes principalement et passionnées par la danse), à qui j’ai parlé de mes idées, en a compris l’intérêt. Elles ont trouvé le projet intéressant et novateur dans le principe (en 1994). Au vu de ce que je désirais mettre en place, il a semblé qu’une proportion de personnes sur Chelles était potentiellement en demande. Dans le cadre du développement de « Mouvement Corps & Danse », et ce depuis sa création, les associés (aujourd’hui constitués en majorité de personnes qui n’ont pas fait partie de la création de l’association), présidés par une personne, et dirigés par moi, prennent en considération les éléments suivants :

– Quel est le but de l’association ?

Il est important pour moi de toujours ramener l’association vers les idées de départ. Je suis attentive à son développement, et il est évident que les principes mis en place à la création ne sont pas toujours possibles à respecter du fait des évolutions et d’une partie économique que les associations ne peuvent plus ignorer. Je pense cependant que le fondement de « Mouvement Corps et Danse » doit rester le moteur principal.

C’est un exercice un peu délicat du fait des changements qui ont lieu régulièrement dans les membres du bureau et du conseil d’administration depuis 19 ans. En effet, même si les personnes ont intégré l’association sur des principes, elles n’ont pas toujours pris conscience des éléments qui ont fait son existence. Cela implique de reparler quelquefois des buts qui ont été souhaités à la création de cette association.

– Quelles sont ses activités ?

Toujours sur le même principe, je m’efforce de développer cette association en restant sur les principes de départ qui sont l’ouverture vers le monde et les cultures à travers la danse. Donc, le développement de certaines activités de fitness par exemple, plus lucratives sert à la mise en place de cours ou stages de danse un peu moins à la mode, ou visant un public moins nombreux. C’est le cas de certains cours accessibles aux personnes à mobilité réduite. Le nombre est alors limité du fait de la demande d’attention particulière de la part de ce public. D’autre part, cela permet l’embauche d’un permanent pour la gestion de l’association.

– Quelles sont les personnes susceptibles d’adhérer à l’association ?

Le potentiel de personnes susceptibles d’adhérer à l’association doit être, dans le but recherché, le plus large possible. Une accessibilité maximale par l’intermédiaire d’activités variées, de tarifs non prohibitifs, par les dérogations ou aides éventuelles aux personnes en difficulté, votées par les membres du Conseil d’administration dans le but d’aider au maintien de l’activité, par des réductions faites aux familles.

– Est-il vraiment nécessaire de créer une nouvelle association?

La question s’est posée à la création de « Mouvement Corps et Danse », et surtout lorsque nous avons dû donner des preuves de notre intérêt à l’élu qui, à l’époque, donnait ou non l’accès aux infrastructures. Dans son fondement, elle était assez originale pour l’époque, et surtout au sein de la ville de Chelles. D’autre part, cette ville s’étendant sur une grande superficie, il y avait un secteur totalement déserté par les activités, et en particulier de danse que ce soit pour les enfants ou pour les adultes. Donc la demande était là.

Aujourd’hui, lorsque nous désirons mettre en place de nouvelles activités, nous nous reposons les mêmes questions. Cette activité est-elle vraiment nécessaire à l’association, à son secteur, et éventuellement, maintenant à la CAMC (qui englobe Brou sur Chantereine, Vaires sur Marne, Courtry et Chelles) ? Quelle va être sa valeur par rapport aux principes qui régissent l’association ? Quel public va-t-elle toucher ? Quel en sera le coût pour l’association ?

LES CHOIX DE LA PROFESSIONNALISATION

Le choix de la professionnalisation ne s’est pas fait dès le départ. A la création de l’association, nous avons souhaité ne fonctionner qu’avec des professeurs « indépendants ». Cela apportait une liberté supplémentaire entre professionnels et bénévoles du fait de la non « subordination » qui devait être respectée. D’autre part, la comptabilité se trouvait simplifiée par le fait que nous n’avons pas voulu mettre en place le système de plus en plus complexe de la gestion de salariés. En effet, au démarrage de l’association, nous ne travaillions qu’avec des indépendants.

Progressivement, les avantages se sont avérés être aussi de réels inconvénients :

Nous sommes dans l’impossibilité de « gérer » les activités des enseignants et malgré tout, nous devons rendre des comptes aux adhérents qui deviennent de plus en plus exigeants. Il y avait là une vraie dualité dans le principe. Cela se passait de manière tout à fait satisfaisante dans un certains nombre de cas, mais comme dans tout système, on a rencontré des failles.

Nous nous sommes retrouvés un peu en difficulté face à la loi qui impose que si l’on fait appel à des indépendants, il ne doit y avoir aucun lien de subordination. Cela ne pouvait pas être vraiment respecté du fait que nous devions imposer des créneaux horaires de cours, et aussi malgré tout faire respecter un règlement et des principes. (Cela a été le cas principalement pour certains cours : pour les enfants par exemple)

Nous avons rencontré des problèmes pour trouver les enseignants car à ce moment là, les contrats d’auto entrepreneur n’existaient pas. Pour être indépendant, il fallait le vouloir vraiment. Il n’était pas possible de s’engager pour se dégager dans les mois qui suivaient. J’ai enseigné et fait mon travail de directrice artistique sous ce statut durant 15 ans. C’est une gestion rigoureuse qui s’impose, et des contraintes en ce qui concerne la sécurité sociale, et la retraite. Nous avons fini par donner plus de place au salariat. C’est à ce moment là que nous avons embauché une personne comme « consultante administrative » avec l’aide d’un contrat aidé afin de mettre en place le système des fiches de payes et autres contrats et déclarations. Depuis la création des contrats d’auto entrepreneur, il y a une recrudescence d’enseignants désirant se mettre à leur compte. J’ai un avis personnel sur ce statut, et la précarité qu’il peut engendrer si l’on n’est pas attentif aux petits caractères. Nous profitons malgré tout des facilités qu’offre ce type de statut : pas de contrat, pas d’engagement à long terme, pas de primes diverses et variées, pas de contraintes de fin de contrat. Il faut aussi savoir que des contraintes sont afférentes à ce type d’embauche. Chacun est libre, et il arrive de voir partir un enseignant avant la fin de la saison. Il faut alors le remplacer.

Cependant, parce qu’une association ne peut pas avoir le sens des valeurs que pour ses adhérents, nous faisons en sorte de ne prendre des autos entrepreneurs que pour des petits contrats. Nous avons au sein de notre association 4 CDI, 3 CDD, et 3 autoentrepreneurs. Les personnes qui enseignent en indépendants ont un travail principal autre, ou sont indépendantes depuis plusieurs années, et connaissent parfaitement les tenants et les aboutissants de ce type de statut.

Professionnaliser « Mouvement Corps et Danse » était devenue une nécessité pour plusieurs raisons :

– Nous voulions embaucher des enseignants diplômés et professionnels, c’est d’une part obligatoire au regard de la loi pour un certains nombres d’activités
sportives ou artistiques, et c’est aussi apporter de la crédibilité à notre association.

– Nous avions 600 élèves dans les cours, c’est une petite entreprise, et les bénévoles seuls ne pouvaient plus assumer l’intégralité du travail que cela impose.

D’autant que les adhérents d’aujourd’hui sont beaucoup plus consommateurs qu’adhérents au sens noble du terme… Ils ont des exigences du fait qu’ils payent pour un service. Ils sont beaucoup moins indulgents face au fait que nous soyons une association loi 1901 dirigée par des bénévoles.

Ex : si un professeur est absent, il est important de proposer une solution de remplacement. Dans le cas contraire, il y a « revendication », et c’est de moins en moins rare…

Autre exemple, il faut pouvoir à n’importe quel moment de l’année transmettre une attestation pour l’employeur, ou échanger un chèque à la place d’un autre… Les adhérents sont sensibles à l’écoute que nous leur apportons, et nous, nous souhaitons qu’ils reviennent sous peine de déstabiliser l’équilibre financier de
l’association !

– Il y a aujourd’hui, dix professionnels salariés ou non. C’est une charge considérable en termes de travail, mais aussi en ce qui concerne les connaissances du milieu, de la gestion, de la comptabilité, des ressources humaines… Les bénévoles fonctionnent du fait qu’ils sont ou non eux mêmes dans la vie active, n’ont pas toujours les connaissances ou le temps de se former à ce type de fonction.

– S’il on veut faire évoluer l’association, il faut mettre en place des stratégies de communication, faire un peu de vente et de marketing. Cela demande du
temps et des compétences spécifiques. Nous avons donc embauché une personne pour gérer cette partie.

LA GESTION ADMINISTRATIVE

CONSTAT GLOBAL

L’association « Mouvement Corps & Danse » a progressivement évolué. En premier lieu, avec 30 adhérents, la gestion administrative était globalisée, et le poste de « directrice artistique » que j’occupais alors, était un poste bénévole. Ensuite, la progression au niveau des adhérents étant assez régulière, j’ai pu être rémunérée sous le statut d’indépendante. A ce jour, nous avons divisé le fonctionnement de la gestion administrative de « Mouvement Corps et Danse » en plusieurs pôles :

Le secrétariat :

Il a été assuré en premier lieu par la secrétaire bénévole, puis elle a été assistée par une consultante administrative. Aujourd’hui, le travail de secrétariat est réparti entre la secrétaire bénévole et la directrice. La secrétaire s’occupe des courriers de demande de salle et autre vente de boissons, des comptes rendus de réunion, des mails de rappel de réunion, de la préparation de l’AG, et de l’assurance.

Comptabilité :

Elle a été assurée dans un premier temps par une trésorière, puis elle a été assistée par la consultante administrative. Aujourd’hui, le travail de trésorerie et comptabilité est assuré en grande partie par la directrice. Les enregistrements sur site des factures et dépôts d’argent sont gérés par une trésorière et la trésorière adjointe. Elles sont avec la présidente les seules à avoir accès au paiement par chèque de l’association.

Communication / Ressources humaines :

Cette fonction a, depuis la création de l’association, été assurée par les présidentes et la directrice Artistique (aujourd’hui directrice).

Commerciale / marketing :

La partie commerciale et marketing de l’association (prospection principalement, recherche de nouveautés, choix stratégiques de l’association) est depuis la création assurée par la directrice Artistique (aujourd’hui directrice)

LA FONCTION DE DIRECTRICE

Cette fonction a existé sous deux formes :

Directrice Artistique de 1995 à 2010 et Directrice depuis Janvier 2011. J’ai toujours occupé cette fonction. A la création en tant que bénévole, puis à partir de 1997 en tant qu’indépendante « free lance » puis cadre salariée depuis 2011. Les premières années, le poste était divisé entre les bénévoles (président, trésorier, secrétaire), et la directrice Artistique. A ce moment-là, l’association, de petite taille, ne présentait pas de besoins humains importants.

Par la suite, l’association a commencé à prendre de l’envergure, nous avons embauché une « consultante administrative » qui s’est occupée de seconder les bénévoles dans les tâches administratives. Le poste de Directrice Artistique était concentré sur l’évolution de l’association et son développement, du point de vue technique (marketing, communication) et au niveau artistique. Le fonctionnement d’évolution de l’association était en route. Le schéma commençait à se modifier que ce soit en termes relationnels entre bénévoles et salariés, ou avec les adhérents qui devenaient progressivement plus des « clients » que des adhérents au sens où on l’entend au sein d’une association loi 1901. En Novembre 2010, la personne qui assurait le poste de consultante administrative à mi temps a eu le désir de partir. Il nous a fallu nous adapter. J’ai repris en urgence le travail qui se présentait.

Cependant, je ne pouvais pas continuer à faire l’intégralité des tâches sans que ne soient revues ma rémunération et la valeur du poste. Dès Janvier 2011, la fonction de directrice a été créée en regroupant les postes de « consultante administrative » et « Directrice Artistique ». C’est un poste assez élargi qui implique une variété de compétences. Ayant le désir de sortir du fonctionnement « free lance », j’ai négocié auprès des bénévoles que cette fonction devienne un poste salarié à part entière (voir l’annexe 2 présentant les tâches de la directrices depuis janvier 2010).

LES ENSEIGNANTS D’ACTIVITES ARTISTIQUES ET DE REMISE EN FORME

Dans le cadre de l’emploi que j’ai exercé en tant que directrice Artistique puis directrice au sein de l’association « Mouvement Corps et Danse », je « manage » une équipe d’enseignants dans la danse et le fitness. Il y a de grandes disparités entre les différents types d’enseignants que j’ai pu rencontrer en 19 années. Cela est lié, il me semble, à plusieurs facteurs :

– L’activité exercée (style de danse, Fitness, Yoga…)
– Le statut du professeur (salarié, indépendant)
– Le sens de son engagement (s’il le fait en plus d’un travail, en loisir, en emploi principal…)
– Le niveau atteint dans la discipline
– Le sexe, l’âge et la personnalité de la personne.

Les enseignants sont très différents selon l’activité qu’ils exercent. Il y a des codes mis en place en fonction de chaque style de technique et il est surprenant de prendre conscience que nous les retrouvons aussi dans leurs représentants. D’autres facteurs peuvent, bien entendu, faire qu’une relation peut-être très différente d’une autre.

1) La Danse

Dans la danse, il existe un grand nombre de disciplines. Globalement, les professeurs de danse sont des personnes créatives, ayant un grand besoin d’indépendance et de liberté d’action. L’homme ne tient pas une place très importante dans ce domaine quoi que de plus en plus présent depuis quelques années surtout dans les techniques telles que le Hip Hop, la danse Country, et les danses de couple. Bien sur, sûr Paris, les chiffres sont assez différents. Les catégories d’âges sont variables, mais on trouve les jeunes, surtout dans les disciplines telles que le Jazz et le hip hop. La danse contemporaine, elle, reste assez souvent le domaine de personne dans la fleur de l’âge : entre 40 et 50 ans (voir plus). Ceci est à mon avis lié au parcours que demande la danse contemporaine en termes de maturité et de réflexion sur le sens profond de la gestuelle. Les danses à deux, la danse Country et la danse Orientale sont enseignées par des personnes d’âges variables, mais plus peut-être autour de 40/60 ans. La danse classique qui a subi une forte chute de popularité, mais qui commence à retrouver un public en demande de « discipline » et de structure, est enseignée par des personnes de belle maturité. On retrouve aussi dans les jeunes professeurs qui sortent des écoles, des enseignements pluriels :

Classique/jazz
Jazz/hip hop etc.

Le statut de professeur vivant de son métier est plus souvent occupé dans des domaines d’activités qui imposent l’obtention d’un diplôme d’Etat. (Classique, Jazz et contemporain) Les disciplines telles que le Flamenco, La danse Country, La danse Orientale… sont souvent enseignées en deuxième emploi ou en loisir.

Il m’est arrivé de travailler avec des personnes de popularité internationale en danse, mais il est assez juste de dire qu’une association loi 1901 se trouvant en banlieue Parisienne ou dans une petite ville de Province ne peut pas à priori se permettre financièrement ce type d’embauche.

En danse, j’ai rencontré des personnes désirant être salariées dans les disciplines sanctionnées par un diplôme d’Etat (Jazz, Contemporain et Danse Classique).

Quelques statuts « indépendants », mais cela a été assez rare dans notre association. Par contre, de plus en plus, je rencontre des professeurs de danses « folkloriques » (pour les danses issues de cultures et de traditions étrangères) qui désirent travailler en « auto-entrepreneur », statut qui correspond tout à fait aux quelques heures d’enseignements pour la plupart, qu’ils font dans la semaine. Il y a aussi dans ce statut un effet « meilleur salaire » lié aux charges qui ne sont pas très élevées. Cependant, tout système à un revers, et nous verrons probablement ce coté sombre au moment des premiers départs en retraite de tous ces travailleurs indépendants. C’est un autre débat.

2) Le fitness

Le fitness englobe également plusieurs techniques, mais qui peuvent toutes être enseignées par une même personne. Nous allons retrouver le renforcement musculaire, les différentes techniques de cardio, et le stretching. Les éducateurs sportifs doivent être titulaires d’un diplôme pour pouvoir enseigner le fitness contre rémunération. (BEES des métiers de la forme, ou BPJEPS aujourd’hui). C’est un milieu où il est bien d’avoir la « pêche », de se montrer en forme, bien fait de sa personne. C’est pourquoi, nous retrouvons le plus souvent dans les enseignants, une catégorie de jeunes femmes. Nous voyons arriver un peu plus d’hommes depuis quelques années. Cela reste cependant assez marginal. On retrouve principalement des individus qui veulent vivre de leur métier. Ils travaillent en journée sur des clubs de forme (chaines de type Curves ou Aqualoft par exemple), et le soir pour compléter leur salaire, ils enchainent sur des associations qui, à priori, payent mieux que les clubs !

Ils sont souvent demandeurs d’un CDD, quoiqu’aujourd’hui, ils optent pour un complément sous forme d’auto entreprenariat. Ce sont des personnes plus au fait des règles, et un peu plus portées vers le « commercial ». Elles ne considèrent pas les adhérents comme des élèves, mais bien comme des clients. Elles n’ont pas toujours le reflexe de changer de peau entre leur travail en club, et celui qu’elles exécutent en association. C’est peut-être aussi ce qui fait changer le statut de l’adhérent aujourd’hui.

3) Les disciplines alternatives

Le yoga, la barre à terre, la méthode Pilates, la Zumba… Nous retrouvons dans ces disciplines par exemple, une majorité de personnes d’âge un peu plus mûr (excepté pour la Zumba qui est l’apanage des jeunes…). Il n’y a toujours pas trop d’hommes.

J’ai constaté que ce sont souvent des personnes qui désirent travailler en « indépendant » ou en « auto-entrepreneur ». Ils sont majoritairement issus du monde de la danse. Ils se sont diversifiés pour diverses raisons (économiques, choix, valeurs…). Il y a dans ces métiers une part importante liée aux modes, et à l’économie. Un professeur ne peut plus ou de moins en moins s’illustrer uniquement dans une discipline. S’il veut vivre de son métier, il doit se diversifier. Il y a une vraie différence entre les éducateurs sportifs et les professeurs de danse.

Les premiers sont « vendeurs » d’un produit, d’une activité, les seconds sont enseignants d’une technique, d’un savoir. On retrouve un peu cette tendance à être dans la transmission, chez les personnes qui enseignent les disciplines alternatives, mais souvent elles sont issues du milieu de la danse. Elles sont plus dans la résonnance de leur savoir que dans la vente d’un service. C’est dans cette partie de mon travail, plus axée sur la psychologie, et l’analyse que j’ai trouvé à la fois le plus de difficultés et le plus d’intérêts. Manager des personnes avec de telles disparités, c’est du sport…

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