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2.8. Typologie des plagiaires

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Le plagiaire type est un étudiant international dont l’anglais n’est pas la langue mère, et qui accuse une incompétence scripturale (prise de notes, rédaction d’essais, construction de bibliographies). (Burnett, 2002, citée par Park, 2003)

Pour Marsden, Carroll et Neill cités par Dunn, Morgan, O’Reilly et Parry, 2004), le plagiaire est plutôt un étudiant à plein temps, de genre masculin plutôt jeune et inscrit dans un branche scientifique.

Bergadaà (2006, p. 5) de sa part, distingue entre cinq profils de plagiaires qui « […] se déterminent par rapport à leur degré d’autonomie/discipline à l’égard des normes en place, et de moralité/amoralité par rapport aux valeurs de la société ». Le schéma ci- après illustre cette typologie :

Les profils des étudiants (sans le non-plagieur).

Figure 2.2. Profils des étudiants

Profils des étudiants

Source : (Bergadaà, 2006, p.6)

Le premier profil, qui, ne figure pas dans le schéma, est celui de l’étudiant nonplagieur, Bergadaà précise que rien ne garantit la pérennité de ce comportement, la pression des pairs oblige.

Le second profil est celui du bricoleur. Il accuse une incompétence informationnelle, conforme au système qu’il critique tout de même, pragmatique et structure lui-même ses connaissances.

Le troisième profil est celui du tricheur. Plutôt bon étudiant, discipliné, affichant un suivisme vis-à-vis de ses pairs, ignorant des normes universitaires et, le cas échéant, pourra être un bouc émissaire.

Le quatrième profil est celui du manipulateur. Plutôt frondeur, ayant ses propres valeurs, celles de l’institution, il n’en a cure. Toutefois, utilitariste voire conséquentialiste, il peut « […] usurper ses diplômes » (ibid., p.19)

Le dernier profil est celui du fraudeur. Plutôt opportuniste, narguant le système et les pairs, au fait des risques encourus et, sa morale élastique aidant, il peut déjouer le système. Au Maroc, l’étudiant universitaire plagiaire, est selon Aboufirasss et al., 2006), un étudiant scientifique, de la génération de l’arabisation, en bute au problème de langue au supérieur, et accuse une estime de soi plutôt basse matinée avec un sentiment d’échec profond. Ce qui fait que ce type d’étudiants « […] développent la culture du bricolage qui massacre tous les aspects de l’honnêteté scientifique ». (ibidem.)

Le plagiaire type quant à Power (2008), c’est un étudiant de l’enseignement supérieur, dont la langue d’écrit n’est pas la sienne, ses compétences orales sont plus développées que celles de l’écrit, stressé, inscrit dans une branche commerciale, scientifique ou technique et évoluant dans une institution sans code d’honneur.

Whitley pour sa part, (1998, cité par Whitlet et Spiegel, 2002) résume les caractéristiques du plagiaire type Comme suit :

Relativement jeune ;

– Célibataire ;
– De niveau pas très brillant ;
– Se plaint de la surcharge de travail ;
– Contraint à avoir de bons résultats ;
– Ne croit pas trop à la réussite ;
– Perçoit les normes sociales comme permettant la triche ;
– Anticipe sur la rentabilité que lui accordera la réussite ;
– Se plaint de la pression exercé sur lui pour avoir de bonnes notes ;
– Perçoit que le risque encouru en vaut la peine ;
– Très anxieux.

Il ressort des ces typologies, du reste rares dans la littérature, que le plagiaire, quelle qu’en soit sa culture, ses traits de personnalité ou ses motivations, c’est avant tout un étudiant représentant un dysfonctionnement de l’affect ou de l’intellect.

Aussi « […] avons-nous besoin de l’approcher avec compassion et justice » (MacNiven, 1993, p.67), car comme le précise Raes, 2009, p.93), le plagiat de sources conventionnelles ou électroniques « […] est une habilité qu’il a acquise, qui a été couronnée de succès de par le passé et qu’aucune autre qui pourrait venir la contrecarrer ne lui vient à l’esprit ».

Par conséquent, il serait immanquablement fructueux de « […] ramener la lutte contre le plagiat dans le domaine de la pédagogie, et d’éviter de porter des jugements à l’emporte-pièce au sujets d’étudiants dont les motivations nous demeurent le plus souvent inconnues. » (ibid.)

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