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2.5.8 Les serments de deux présidents, la nomination de deux gouvernements (103)

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Défiant la communauté internationale qui l’invitait à céder son fauteuil, Laurent Gbagbo avait prêté serment et avait nommé un nouveau gouvernement en dépit de résultats provisoires créditant son rival de près de dix points de plus que lui au second tour.

Alassane Ouattara avait lui aussi prêté serment et désigné un gouvernement parallèle.

Young-Jin Choi, représentant spécial des Nations Unies en Côte d’Ivoire, avait rejette les accusations du camp Gbagbo lui reprochant de s’être mêlé des affaires intérieures ivoiriennes en déclarant Alassane Ouattara vainqueur et en affirmant que l’annulation de sa victoire par le Conseil constitutionnel ivoirien n’était pas fondée. “Je ne m’ingère pas dans les affaires ivoiriennes (…) Je me contente de faire mon travail ainsi que l’ont demandé les autorités ivoiriennes”, avait-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il s’était dit “absolument certain que le peuple ivoirien avait désigné Alassane Ouattara “avec une marge irréfutable”.

Les alliés de Laurent Gbagbo affirmaient que l’intimidation et la fraude avaient faussé le vote dans le Nord, aux mains de rebelles. Cet argument avait été retenu par le Conseil constitutionnel, dirigé par un proche de Gbagbo, et utilisé pour annuler des centaines de milliers de bulletins.

Mais le représentant de l’ONU avait souligné que l’on avait enregistré moins d’actes de violence dans le Nord que dans des circonscriptions pro-Gbagbo de l’ouest du pays. En outre, même en retirant du total des voix les votes controversés, Alassane Ouattara restait le vainqueur, avait-il dit.

Laurent Gbagbo conservait le contrôle de l’armée et de la télévision publique et il campait sur ses positions en dépit d’appels des Etats-Unis, de l’Union européenne et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui avait décidé de suspendre la Côte d’Ivoire.

En France, le président Nicolas Sarkozy avait qualifié de “courageuse, historique et susceptible de faire évoluer les lignes” la position de la CEDEAO.

Le camp Gbagbo n’avait pas commenté la décision de la CEDEAO mais le mouvement pro-Gbagbo “Notre Voie” avait appelé “Sommet des comploteurs” la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique de l’Ouest tenue à Abuja, capitale du Nigeria.

103 Reuters.com – 08/12/10 : « L’examen par l’ONU de l’élection du 28 novembre en Côte d’Ivoire montre que le chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo, n’a aucune raison de contester les résultats donnant la victoire au candidat de l’opposition, Alassane Ouattara, a dit le représentant spécial de l’ONU ».

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