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2.3.3 L’intervention de la France

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La France interviendra le 22 septembre 2002 mais uniquement pour protéger ses ressortissants et les occidentaux (quelques agents américains protégeant leurs propres ressortissants) : elle refusera d‘appliquer les accords bilatéraux qui devaient jouer en cas de tentative de déstabilisation. Empêchant dans un premier temps tout secours étranger d‘arriver en Côte d‘Ivoire : le Nigeria avait proposé son aide, l‘Angola avait proposé un appui aérien9, la France a apporté des moyens logistiques à l’armée loyaliste (Armes, Véhicules, Matériel de communication, munitions …).

C’est donc après plusieurs échec des FANCI que Paris avait décidé d‘envoyer 2 500 militaires sur place pour renforcer ses troupes et demandera à la CEDEAO d’envoyer des casques blancs, de manière à internationaliser la gestion de la crise. Le 28 novembre 2002 , le Mouvement Populaire ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP), deux nouveaux mouvements rebelles, prendront le contrôle des villes de Man et Danané, dans l’Ouest10. La France poussera à la négociation alors que les rebelles et Gbagbo ne pensaient qu’à en découdre.

Plusieurs raisons avaient poussé la France à intervenir dont notamment:

• Le respect de l’accord de protection militaire en cas d’attaque étrangère ou de tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Or, les rebelles bien qu’Ivoiriens, sont considérés par le gouvernement de Côte d’Ivoire comme des étrangers;
• La protection des ressortissants français et occidentaux ;
• La protection des biens des ressortissants français. La moitié des PME sont détenues par des Français ;
• Eviter une tragédie comme celle du Rwanda étant intervenue tardivement pour enrayer le génocide.

Toutes ces raisons avaient poussé la France à intervenir mais elle fut très vite accusée de vouloir uniquement protéger ses intérêts et d’avoir des visées néo-colonialistes. La France considèrera que les rebelles s’insurgeaient contre une humiliation. Cette humiliation serait liée au fait que le Nord-Est désertique alors que le Sud est plus riche car fertile et côtier. La discrimination ethnique et religieuse était également un facteur de rébellion. La notion d’ivoirité cristallisera le problème.

Pour Laurent Gbagbo, il s’agissait d’anciens militaires, soutenus par une ingérence du Burkina Faso, qui souhaitait déstabiliser la région. La principale différence d’interprétation portera sur la reconnaissance d’une cause juste à défendre. La conséquence en était que Paris souhaitait la réconciliation quand le gouvernement de la Côte d’Ivoire souhaitait une répression militaire.

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