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2.3.2 La rébellion

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Une tentative de coup d’État aura lieu le 19 septembre 2002 de manière simultanée à Abidjan (principale ville du pays et siège du gouvernement), Bouaké (centre) et Korhogo(nord)6. Pendant ce putsch, diverses tentatives d’assassinat auront lieu contre des personnalités politiques : Alassane Ouattara et Moïse Lida Kouassi, ministre de la Défense. Le ministre de l’Intérieur Émile Boga Doudou, Robert Guéï, ex-chef de l’État (1999–2000), et leurs gardes du corps seront assassinés.

Les putschistes seront repoussés et se replieront à Bouaké. Des combats auront lieu entre rebelles et forces gouvernementales et Bouaké notamment passe de mains en mains ; des exécutions sommaires se multiplieront, de chaque côté. Ce coup d’État avorté à Abidjan n‘était pas le signe d’une crise tribale (avec sécession) mais celui d’une crise de transition du pouvoir à partie unique pendant la période Houphouët-Boigny7 vers la démocratie avec les heurts inhérents à la définition de la citoyenneté.

Les rebelles étaient des soldats qui avaient été exclus de l’armée ivoirienne à l’époque de Gueï et qui, probablement, se seront entraînés au camp de Pô au Burkina-Faso ainsi qu’au Mali8. Équipés d’armes neuves, appuyés par des combattants provenant de plusieurs pays de la région et disposant d’une importante manne financière d’origine inconnue, ils se replieront sur Bouaké et tenteront dans un premier temps de se faire passer pour des soldats mutinés. Devant le succès de leur opération, les populations du Nord soutiendront leur rébellion.

Leur principale revendication fut le départ de Laurent Gbagbo, l’obtention de la nationalité ivoirienne à tous les habitants du pays, le droit de vote et leur représentation à Abidjan. Le concept d’ivoirité et tout ce qui en découle était directement mis en cause par les rebelles. Ils s’allieront néanmoins avec les partisans de l’ivoirité : Henri Konan Bédié et les héritiers de Robert Gueï.

Un cessez-le-feu fut signé en octobre 2002 mais il était aussitôt violé. L’Ouest de la Côte d’Ivoire était envahi en début décembre 2002 à partir du Libéria par deux nouveaux mouvements rebelles le Mouvement Populaire ivoirien du Grand Ouest(MPIGO) et le Mouvement pour la Justice et la Paix(MJP). Ces nouveaux rebelles étaient constitués principalement de troupes libériennes commandées par des éléments de la rébellion du Mouvement Populaire de la Cote d‘Ivoire-MPCI (Kass, Adam’s) et des militaires partisans de Robert Gueï tel que illustré sur la carte ci-après:

Carte V: Les forces armées impliquées dans la guerre en 2003, le flux des réfugiés dans la sous-région, l’implication politique et soutien logistique aux rebelles

Carte Les enjeux de la transition politique et humanitaire le cas de la crise politico-militaire et postélectorale en Côte d’Ivoire 5

Source : ladocumentationfrancaise.fr.- Questions internationales, la puissance américaine (n°3) .-septembre-octobre 2003).- http://www.ladocumentationfrancaise.fr/spip/IMG/jpg/AFRIQUE-CotedIvoire-06-01.jpg

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