Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

2.2.2. Les opérations de sciage

Non classé

Du parc à grume à l’expédition des produits finis, les grumes suivent les opérations telles que présentées dans le schéma ci-après :

Les opérations du sciage

Figure 6 : Les opérations du sciage

2.2.2.1. Débitage

Il s’agit de scier une grume ou billon sur base de l’épaisseur demandée ou voulue. Vu que l’usine travaille sur demande des clients, l’épaisseur définie au débitage est celle demandée par le client.

Nous avons utilisé pour le débitage deux machines à lames de scie à ruban que possèdent la SODEFOR, appelées scie à tête, de marque Brenta, respectivement Brenta 140 et 180. Brenta 180 a une forte capacité de production et permet de scier ou débiter des grumes de gros diamètres.

Tout au long du débitage, on cherche à éviter les défauts de bois pour que les planches ou produits débités soient les plus sains possibles.

La SODEFOR dispose d’une machine appelée Stenner qui sert à débiter des planches de récupération de petites épaisseurs que les Brenta n’ont pas pu débiter.

Débitage avec la Brenta 180 (photo NSIMBA)

Photo 6 : Débitage avec la Brenta 180 (photo NSIMBA)

2.2.2.2. Délignage

Le délignage consiste à scier une planche en donnant la largeur demandée. L’outil utilisé pour déligner est appelé déligneuse. La SODEFOR utilise deux types de déligneuses, distinguées sur base de nombre de lame :

– Déligneuse mono lame ;
– Déligneuse multi-lame.

La largeur minimum de délignage est de 15,5 cm. Pendant le délignage tout comme le débitage, on cherche à éliminer l’aubier et autres défauts de bois (pourriture, fentes et fractures, piqures d’insectes) de telle sorte qu’on puisse maximiser le bois utile.

Délignage de pièces débitées avec la déligneuse mono lame (Photo NSIMBA)

Photo 7 : Délignage de pièces débitées avec la déligneuse mono lame (Photo NSIMBA)

2.2.2.3. La vérification et triage

Une équipe de trois à quatre personnes travaille à cette étape. Nous étions placées devant un tapis roulant pour vérifier les pièces délignées. Nous avons contrôlé si les pièces ont été sciées à l’épaisseur et à la largeur voulues, si non, nous indiquions à ce qu’elles soient encore délignées. Sur base des défauts présents sur les pièces, nous orientions ces dernières soient pour les pièces finales d’exportation, pour la consommation locale ou comme déchets. Les pièces d’export étaient envoyées à l’éboutage, mais les locales pouvaient ou pas être éboutées.

2.2.2.4. Eboutage

Cette opération consiste à donner la longueur voulue aux planches à l’aide d’une machine appelé ébouteuse.

Tout au long de cette opération, on élimine les parties des planches présentant des défauts pour maximiser le bois utile. Il y a des ébouteuses pour les frises (avec de lames à petites dents) et les ébouteuses pour les standards. Certaines planches après éboutage étaient orientées vers la fabrication des palettes et frises.

Ebouteuse des planches ; à l’extrême droite l’équipe de vérification des planches délignées (Photo NSIMBA)

Photo 8 : Ebouteuse des planches ; à l’extrême droite l’équipe de vérification des planches délignées (Photo NSIMBA)

2.2.2.5. Le classement

Après que les différentes opérations soient effectivement finies, les produits (planches, chevrons, plateaux, etc.) vont être classés et constitués en colis. Dans un colis, on tient compte de la largeur, de la longueur et de l’épaisseur des produits. Nous avons distingué :

– Le colis fixe : colis constitué des pièces de même longueur, même largeur, même épaisseur
– Le colis standard : colis constitué des pièces de même épaisseur, même longueur mais de largeur différente.
– Le colis escalier : ce colis, fait pour les dernières planches en vue de remplir le cubage, est constitué des pièces de même épaisseur, même largeur mais de longueur différentes.
– Le colis escalier standard : il est constitué des pièces de même épaisseur, mais des longueurs et largeurs différentes.

N.B. : un colis doit toujours avoir des produits de même épaisseur.

Le cubage de colis se fait de la manière suivante :

– Pour le colis fixe, on multiplie la longueur (L), la largeur (l), l’épaisseur (e) et le nombre des pièces constituant le colis (N). donc V (m3) = L*l*e*N
– Pour le colis standard et escalier, le cubage se fait par séries de longueur ou de largeur.

Illustrons avec le cubage du colis escalier N°700K. La largeur de planches est de 0,16 m (16 cm) et l’épaisseur 0,045 m (45mm). Le colis comprenait 19 pièces de 4 m de long, 17 de 4,20 m ; 2 de 4,40 m ; 7 de 4,60 cm ; 36 de 4,80. Au total 81 pièces pour les différentes longueurs. Nous avons cubé de la manière suivante : N*L*l*e (l et e étant constantes, seul L varie) :

19*4*0,16*0,045= 0,547 m3
17*4,20*0,16*0,045= 0,514 m3
2*4,40*0,16*0,045= 0,063 m3
7*4,60*0,16*0,045= 0,231 m3
36*4,8*0,16*0,450= 1,244 m3

Le colis a valu au total : 0,547 + 0,514 + 0,063 + 0,231+ 1,244 = 2,599 m3

– Pour le colis standard, on applique la même formule que la précédente mais, dans ce cas, L et e sont constantes et l varie.
– Pour ce qui est de colis escalier standard, l’épaisseur étant fixe, nous avons cubé, en multipliant l’épaisseur par la somme des produits de chaque série de longueurs par chaque série de largeurs.

Pour marquer le colis, on inscrit : le numéro du colis, l’année du colisage, le nom ou le sigle de l’entreprise de transformation et le nombre total des pièces constituant le colis.

2.2.2.6. Atelier affutage

Nous avons distingué deux sortes des lames de scies utilisées à la scierie : la lame de scie ruban (débitage) et la lame de scie circulaire (délignage).

Les scies utilisées pour effectuer les opérations de sciages sont soumises à l’usure. Pour redevenir tranchantes, elles doivent subir l’affutage. Nous étions à l’atelier d’affutage pour assister aux différentes étapes d’affutage des lames et avons reçu des explications relatives à ces étapes.

L’affutage des lames utilise les outils ci-après :

– La soudeuse : sert à braser à l’aide du fer suède les deux bouts de la lame. Elle sert également à souder les cassures. Elle fonctionne avec l’argon ;
– La planeuse : applique une certaine tension pour donner une forme bombée à la lame ;
– La steliteuse : donne aux dents de scie une épaisseur plus large que celle de la lame ;
– La rectifieuse : donne la forme triangulaire aux dents de scie grâce à ses deux meules boisseaux qui touchent les deux côtés des dents ;
– L’affuteuse donne de la rigueur à la scie c’est-à-dire elle rend la scie tranchante. L’Affuteuse et la rectifieuse pour la scie à ruban sont deux machines synchrones.

L’atelier d’affutage étant un endroit dangereux, certains équipements de sécurité sont utilisés, nous citons :

– Les extincteurs pour prévoir le cas d’incendie ;
– Les lunettes pour la protection des yeux contre les étincelles ;
– La casque pour la protection de la tête vu qu’il y a trop d’objets tranchants ;
– Les bottes pour la protection des pieds ;
– Les gants pour la protection des mains, etc.

Notons que l’usage des extincteurs se fait dans toute la scierie.

Atelier affutage

Photo 9a : Atelier affutage

(Scie à ruban)

Atelier affutage'

Photo 9b : Atelier affutage

Page suivante : 2.2.3. Comment la SODEFOR traite les défauts constatés sur les grumes ?

Retour au menu : Rapport de Stage effectué à la Société de Développement Forestier (SODEFOR) du 19/11/2012 au 30/01/2013 : Scierie et Usine de déroulage