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2.2.2. L’effet de seuil

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Une analyse récente soutient qu’il y a un niveau seuil de l’inflation dans la relation entre l’inflation et la croissance économique.

Dans ce contexte, spécialement pour les épisodes d’inflation très élevée, Barro(1996) montre qu’une relation négative existe au-delà d’un taux d’inflation de 15%. Judson et Orphanides(1996) utilise 10% de seuil. Bruno et Easterly(1996) argumente en faveur d’un seuil de 40%.

Sarel (1996) a spécifiquement testé l’existence d’une rupture structurelle dans la relation entre l’inflation et la croissance économique et a trouvé une preuve de la rupture significative à un taux d’inflation annuel de 8%. Ghosh et Philips (1998), utilisant un échantillon plus grand que Sarel ont trouvé un seuil de 2,5%. Ils ont aussi trouvé que l’inflation est un déterminant les plus importants statistiquement de la croissance. Christoffersen et Doyle (1998) ont estimé à 13% le seuil du niveau d’inflation des économies en transition. Aussi, Bruno et Easterly (1998) soutiennent que la relation négative entre l’inflation et la croissance n’existe que dans les cas de données de haute fréquence avec des observations d’inflation extrême. Malgré ce fait, ils ont détecté un effet négatif de l’inflation sur la croissance pour des taux d’inflation supérieur à 40%.

Sweidan(2004) cherche à vérifier si la relation entre l’inflation et la croissance économique a un effet de point de rupture structurel ou non dans l’économie Jordanienne sur la période entre 1970 et 2003. Il trouve que cette relation tend à être positive et significative en dessous du taux d’inflation de 2% et l’effet de rupture structurel a lieu à un niveau d’inflation égal à 2%. Au delà de ce niveau seuil, l’inflation affecte la croissance économique négativement.

Khan et Senhadji (2000) ont mené une étude dans laquelle ils ne se sont pas contentés d’examiner la relation entre une faible ou forte inflation et la croissance économique mais ils y évoquent aussi un niveau seuil d’inflation pour les pays industrialisés et ceux en développement sur la période de 1960 à 1998. Leur résultat propose fortement l’existence d’un seuil au dessus duquel l’inflation exerce un effet négatif sur la croissance économique. En particulier les seuils sont situés entre 2 et 3% et entre 7 et 11% respectivement pour les pays industrialisés et les pays en voie de développement.

S’inspirant de cette étude, Mubarik(2005) estime le niveau seuil de l’inflation pour le Pakistan en utilisant les données annuelles de la période entre 1973 et 2000. Son estimation du modèle de seuil suggère que le taux d’inflation au dessus de 9% est nuisible pour la croissance économique du Pakistan. Ceci en retour, suggère que le taux d’inflation en dessous du niveau seuil estimé de 9% est favorable à la croissance économique.

Shamim Ahmed et Golam Mortoza (2005) évalue ce seuil d’inflation à 6% pour le Bangladesh.

En somme, l’inflation exerce un effet de seuil sur la croissance économique qui permet de concilier les positions contradictoires des structuralistes et des monétaristes. Toutefois, au regard des résultats des études empiriques menées dans le cadre de la détermination de ce seuil, l’on retient que celui-ci dépend principalement de la structure de l’économie.

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