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2.2. CLARIFICATION DES CONCEPTS

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La présente étude repose sur les principaux concepts suivants : Microfinance, Etablissement de Microfinance, services financiers, crédit, épargne, milieu rural, empowerment des femmes et pauvreté.

2.2.1.Microfinance

La Microfinance est un concept polysémique c’est-à-dire qu’il a plusieurs définitions. Il est donc important de ne pas la confondre ou de la réduire au microcrédit. En effet, la microfinance selon la Banque Mondiale(2009), consiste à offrir aux familles en situation de précarité économique un crédit de faible montant pour les aider à s’engager dans des activités génératrices de revenus.

Or, Labie (2000) entend par microfinance, l’octroi de services financiers généralement le crédit et/ou l’épargne à des personnes développant une activité de productivité, le plus souvent l’artisanat ou le commerce, et n’ayant pas accès aux institutions financières en raison de leur profil socio-économique. Et, pour Attali et Yann (2007), c’est l’’octroi des services financiers à des personnes en situation de précarité économique impliquant le développement d’une activité productive (existante dans 90% des situations, toute nouvelle dans 10% des cas) telle que l’artisanat ou le commerce. Ces personnes n’ont généralement pas accès aux institutions financières commerciales en raison de leur profil socio-économique (il s’agit d’agents économiques en situation de précarité, sans revenus fixes et qui n’offrent aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires commerciales).

Quant à Reifner (2001), la microfinance vise l’accès au financement de petits projets, portés par des personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre emploi, souvent par défaut d’autres perspectives professionnelles et parce que l’accès aux sources traditionnelles leur est refusé. En somme, pour cette étude, la microfinance est une activité de financement des activités des exclus des systèmes financiers classiques (banques) qui cherche à soutenir les plus pauvres afin de les faire sortir du cercle vicieux de la pauvreté.

2.2.2. Etablissement de Microfinance(EMF)

Selon la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC) dans son titre I de la loi du 15 Avril 2002, un Etablissement de Microfinance en abrégé « EMF », désigne les entités qui exercent l’activité de microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

Dans cette même loi de la COBAC, les établissements sont regroupés en trois catégories :

– sont classés en première catégorie, les établissements qui procèdent à la collecte de l’épargne de leurs membres qu’ils emploient en opérations de crédit, exclusivement au profit de ceux-ci ;
– sont classés en deuxième catégorie, les établissements qui collectent l’épargne et accordent des crédits aux tiers ;
– sont classés en troisième catégorie, les établissements qui accordent des crédits aux tiers, sans exercer l’activité de collecte de l’épargne.

Il est à noter que ces établissements peuvent exercer leurs activités soit de manière indépendante, soit à l’intérieur d’un réseau.

Le réseau d’EMF est en effet un ensemble d’établissements agréés, animés par un même objectif et qui ont volontairement décidé de se regrouper afin d’adopter une organisation et des règles de fonctionnement communes. Il peut être local ou national et doit se doter d’un organe faitier.

La représentation du réseau auprès des tiers, notamment des organes de tutelle et de contrôle, la fixation des conditions d’adhésion, d’exclusion ou de retrait des affiliés, la préservation de la liquidité du réseau sont quelques devoirs des organes faitiers des réseaux.

Cependant, les établissements affiliés à un réseau sont tenus de satisfaire aux obligations suivantes : souscrire les parts sociales de l’organe faitier ; participer aux frais de fonctionnement ; verser à l’organe faitier une partie des ressources collectées et participer à la constitution des fonds propres de l’organe faitier.

Par conséquent, la présente étude appellera Institution de Micro-Finance (IMF) ou Institution de Microcrédit, toute entité ayant un volet microcrédit dans ses activités et n’étant pas régie par les textes de la COBAC relatifs aux activités de la microfinance en zone CEMAC.

2.2.3. Services Financiers

La présente étude parlera de services financiers en établissant la relation avec le rôle de la finance qui est selon Moulende (2003), de fournir des services de paiement (mobilisation de l’épargne et répartition du crédit) aux usagers que sont les ménages, les entreprises et les administrations publiques. La finance constitue donc un moyen d’échange qui encourage le commerce, stimule l’investissement et assure la croissance.

Le terme « Microfinance » désigne ainsi l’offre de services financiers aux ménages à faibles revenus : prêts, épargne, assurance ou services de transfert (CGAP, 2003). Or, Gentil (2002) appelle les services financiers exerçant dans le contexte de microfinance, les services financiers de proximité, crédit, épargne et un peu d’assurance pour les exclus du système bancaire.

2.2.4. Crédit

Pour le dictionnaire Le Petit Larousse (2008), le crédit renvoie au prêt consenti par une personne auprès d’une banque. Le rôle du crédit est donc de renforcer l’effort propre et le capital déjà accumulé par les organismes de développement ou ONG grâce à l’accès à des prêts bancaires (Fernand, 1994).

D’après Villayphonh (1999), le crédit serait une sorte de catalyseur d’un cercle « vertueux », qui à terme devrait libérer les agents du recours au crédit pour subvenir à leurs besoins de base, ou pour financer les activités productives. En milieu rural, le concept de crédit s’associe aux activités du monde rural pour devenir crédit agricole (Tchakounte, 2008).

2.2.5. Epargne

Etymologiquement, l’épargne désigne la fraction du revenu individuel ou national non affectée à la consommation immédiate. Dans le champ du financement rural, l’épargne renvoie à la partie du revenu de l’exploitation qui reste après les dépenses liées aux charges courantes pouvant aider à mener l’activité jusqu’au profit maximum.

Ainsi, Fernand (1994) pense qu’en milieu rural, l’organisation de la collecte de l’épargne se fait selon quatre principes : (i) assurer la sécurité pour les déposants (ii) assurer la confidentialité des dépôts (iii) assurer la liquidité à tout moment et (iv) assurer la couverture de l’encours de crédit à terme. Pour cette étude, l’épargne renvoie non seulement à l’argent protégé par le paysan en gardant dans les EMF, mais aussi les fonds que les EMF regroupent pour ensuite redistribuer sous forme de micro-crédit.

2.2.6. Milieu rural

Le milieu rural englobe l’ensemble de la population, du territoire et autres ressources des campagnes, c’est-à-dire des zones situées en dehors des grands centres urbains (OCDE, 2004). En effet, le milieu rural constitue le lieu de production d’une grande partie des denrées et des matières premières essentiellement agricoles et sylvicoles. Le milieu rural est considéré dans cette étude, comme un territoire où les infrastructures de base (aménagements hydrauliques et électriques) sont peu développées ou absentes, les activités principales gravitent autour de l’agriculture, de l’élevage et/ou de la sylviculture et les conditions de vie sont précaires mais aussi où les comportements des populations ne sont pas toujours faciles à expliquer.

2.2.7. Genre

Selon Akello et Sarr (1999), par « genre » il faudrait entendre les caractéristiques et les opportunités économiques, sociales, politiques et culturelles liées au fait d’être une femme ou un homme. Or, Vabi (2001) définit le genre comme les relations sociales qui existent entre hommes et femmes. Pour cet auteur, le genre ne traite pas seulement des préoccupations féminines, mais également celles des hommes ainsi que l’équilibre entre hommes et femmes dans le processus de développement.

Par contre, le concept de genre selon le PNUD est la construction socioculturelle des rôles féminins et masculins et des relations entre les femmes et les hommes. Les rôles féminins et masculins se rapportent aux activités attribuées aux femmes et aux hommes dans la société et à la position que femmes et hommes y occupent respectivement. Ces rôles découlent des forces telles que la culture, la tradition, la politique et les besoins et permettent de déterminer l’accès aux opportunités aux ressources et imposent des attentes ainsi que des limites aussi bien aux femmes qu’aux hommes.

Certains prétendent en effet que les problèmes de parité hommes-femmes n’existent pas dans la microfinance, tout simplement parce que cette dernière est devenue un secteur qui fournit ses services principalement aux femmes. Pourtant, le fait d’avoir des projets exclusivement féminins ou masculins ne signifie pas que les questions de parité hommes femmes ne se posent plus.

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