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2.1.2- Les retombées économiques.

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A l’exemple du Bois Sainte Anastasie à Yaoundé dont l’existence aujourd’hui tient de la volonté forte des pouvoirs publics il faut investir au PV pour en attendre les retombées. De la dynamique de protection conférant au PV une qualité spécifique, qui peut se trouver ainsi valoriser économiquement du fait de son attractivité, on évaluera les retombées économiques induites bien que cette approche (par les retombées économiques) donne assez de limites quant aux éléments de valeur qu’elle prend en compte.

Tous les bénéfices potentiels que recèle un espace naturel ne sont pas valorisés. On se limitera alors à ce qui engendre des bénéfices économiques en termes de productions mises sur le marché et en termes d’emplois. L’espace de référence n’est pas l’écosystème mais le territoire qui est l’objet d’une politique publique de protection.

L’approche par les retombées économiques vise avant tout à évaluer la plus value qui résulte d’un mode de gestion qui peut être perçu par ailleurs comme contraignante pour le développement économique local d’où la construction d’un bilan coûts-bénéfices qui sert à justifier le bien fondé de la politique de protection. Les retombées économiques ici viennent alors justifier et valoriser le dispositif ou la politique publique qui promeut un certain mode de gestion de l’espace. La démarche pour être complète prend alors en compte des retombées directes, des retombées indirectes et des retombées induites.

2.1.2.1- Les retombées directes.

Ce sont les emplois directs intégrant à la fois les emplois directs(92) permanents et saisonniers que le PV est susceptible d’engendrer, conséquence directe de la mise en place du dispositif de protection. Donc il s’agit de donner une lecture pertinente de la plus-value en termes d’emplois de l’investissement public pour la protection du PV. Les retombées directes correspondent aux sommes dépensées par les touristes dans les établissements dépendant directement ou non du PV pour l’essentiel dans la zone protégée (visites et activités payantes, boutiques, restaurants, parkings).

Les charges de fonctionnement ici ne comprendront que les coûts associés à la gestion des actions et dispositifs de protection. Mais d’autres coûts nécessaires, à prendre en compte, découlent de l’animation et de l’accueil des visiteurs (organisation de visite, gestion de matériel, etc.).Les recettes annuelles susceptibles (fonctionnement et investissement) auront un impact direct sur l’économie locale à travers la consommation des ménages des personnels, tandis qu’une partie sera réinjectée dans le circuit économique à travers des opérations structurantes pour le PV ou par le biais d’achats et de prestation diverses.

2.1.2.2-Les retombées indirectes.

Les retombées indirectes renvoient à l’impact de la protection sur les dynamiques économiques locales, certaines activités se trouvant stimulées, d’autres limitées par la protection. Elles correspondent également à la totalité des dépenses réalisées par les touristes dans les commerces, services et établissements situés à proximité du PV ou bénéficiant de son attractivité.

Ici dans le cadre de décentralisation, l’option pour l’écotourisme en favorisant la protection des zones naturelles, et veillant au bien être des populations locales :

 procure des avantages économiques aux collectivités territoriales décentralisées, et aux administrations qui veillent à la préservation des zones naturelles;

 créé des emplois et des sources de revenus pour les populations locales;

 favorise une prise de conscience chez les « doualais » en particulier comme chez les touristes de la nécessité de préserver le capital naturel et culturel.

Ainsi les bénéfices peuvent concernés les retombées issues du tourisme93, de l’immobilier à travers une augmentation de la demande résidentielle liée à un cadre de vie préservé et des activités économiques traditionnelles auxquelles la protection est favorable : le tourisme peut être regardé comme une retombée positive directe de la protection de cet espace qui peut drainer tout autour une demande résidentielle importante saisonnière -résidences secondaires, locations de vacances- ou plus rarement permanente, sans oublier les impacts sur le prix du foncier. La valeur de ces retombées peut être appréhendée en chiffre d’affaire, en emplois, voire en retombées fiscales quand cela est pertinent.

Le Parcours Vita de Douala présente des intérêts touristiques énormes avec des richesses importantes, une biodiversité exceptionnelle formée d’une faune ayant un fort taux d’endémicité, et d’une flore très diversifiée à côté d’importants écosystèmes. Parce que les relations très étroites entre le tourisme, la ville et l’architecture sont de nature complexe et multiple, l’art de voyager, de visiter et de se promener (en ville comme en montagne ou dans une forêt urbaine) est intrinsèquement lié à l’expérience architecturale et urbaine. En plus des facteurs climatiques, topographiques, culturels, ou environnementaux, les attractions touristiques dépendent surtout de signes et de repères distinctifs.

Selon le Dictionnaire Le Petit Larousse 2008, le tourisme ou « le fait de voyager, visiter un pays, un lieu, un monument, etc. pour son plaisir » recouvre plusieurs facettes présentant des avantages multiples et divers tant pour la collectivité que pour le touriste lui-même. Le tourisme concerne également les structures d’accueil, les moyens de transport et recouvre plusieurs facettes(94).

Parce que le tourisme revêt plusieurs facettes et ne se réduit pas seulement à des activités de consommation, de divertissement ou de spectacles, au sens large, le regard touristique au Pv fait également référence à cette attitude de distraction perceptuelle. Ce regard inattentif qui résulte de l’observation du monde vivant sur le quotidien de cette nature verte étouffe toute aptitude au discernement critique d’un écotourisme.

On admet actuellement que l’écotourisme englobe les principes du tourisme durable en ce qui concerne les impacts de cette activité sur l’économie, la société et l’environnement et qu’en outre, il comprend les principes particuliers qui le distinguent de la notion plus large de tourisme durable.

L’écotourisme se pratique dans la nature, en petits groupes au sein de petites structures, alors que le tourisme durable est une notion plus large qui veut dire«développement durable du tourisme», et qui concerne également les hôtels en villes ou les compagnies de transport par exemple… L’écotourisme se distingue aussi du tourisme de nature par son côté militant : la responsabilité vis à vis de l’environnement naturel et culturel et la volonté de contribuer à l’économie locale .Généralement moins cher, l’écotourisme est plus souvent sollicité sur le plan international.

Aujourd’hui, le touriste ne se comporte plus comme un consommateur de masse désabusé en quête d’authenticité, mais semble se réjouir de sa propre expérience inauthentique post –touristique, qu’il pratique comme une série de jeux à multiples textes. Le post –tourisme hésite entre culture populaire et élitaire, authenticité et inauthenticité, production et consommation, participation et voyeurisme.

Avec la globalisation du regard touristique, la pratique touristique a perdu son statut d’expérience culturelle à part entière et s’entremêle de plus en plus à d’autres phénomènes sociaux comme le travail, le commerce, l’éducation, les sports ou le divertissement. Ce qui peut conduire (conduirait) au croisement du lieu de sport- PV- avec des activités attractives ou des parcs (espaces) à plusieurs thèmes ou la commercialisation des espaces publicitaires. Le PV se trouve ainsi dans une logique où un linkage noble s’établit entre le sport, la société, le tourisme, l’environnement et l’économie.

Alors un espace se créé, se construit et s’organise autour des dynamiques spatiales complémentaires et parfois contradictoires. Ceci montre alors les conséquences spatiales des idées en faveur de la protection de l’environnement et révèle que les pratiques touristiques au PV doivent être envisagées non sans contrôle.

Ainsi dans sa forêt toujours verte sur fond marécageux, témoin d’une grande diversité et d’une abondance d’espèces, le PV dans ses allures pittoresques, protégé et conservé dans sa nature sauvage en intégrant quelques aménagements pour le rendre attractif pour développer ainsi en plein centre urbain le tourisme vert ou l’écotourisme parce qu’il :

 rassemble toutes les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du tourisme est d’observer et d’apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles ;

 comporte une part d’éducation et d’interprétation de l’environnement ;

 est généralement organisé pour des groupes restreints.

BUDOWSKI (1976)(95) cité comme le pionnier du concept d’écotourisme, reconnaît que la relation entre le tourisme et l’environnement naturel tend à être conflictuel, mais que le potentiel existe pour une relation basée sur des bénéfices mutuels. Sa description de la relation symbiotique qui pourrait s’en suivre ressemble à l’idée contemporaine que l’on se fait de l’écotourisme.

De nos jours, la politique Québécoise sur le tourisme est axée sur la grande nature et sur les bienfaits qu’elle procure. James Bernard HARKIN (1923)(96), faisait la promotion de la conservation et de l’appréciation des parcs, et il encourageait les visiteurs à profiter de la nature qui les entourait. Il était d’avis que les parcs favorisaient la santé et la vitalité, et il les présenta comme des endroits où l’on pouvait admirer les plus beaux paysages du Canada et qui pouvaient avoir d’importantes retombées économiques. On ne tarda pas à aménager des routes de même que des installations nécessaires pour attirer les touristes, ce qui à son tour permit d’obtenir des crédits du Gouvernement. En 1923, HARKIN inaugura la première route.

Aux Etats-Unis, l’activité récréative dans les forêts nationales connaît depuis la décennie 1970 un fort accroissement. En claire, l’urgence d’une bonne adaptation du PV pour répondre aux attentes de nombreux touristes éventuels, très souvent sophistiqués et exigeants, de vivre des expériences passionnantes et épanouissantes du point de vue personnel consisterait (serait le) au dévoilement de l’orientation des différents produits touristiques dans le PV.

92 Une étude réalisée aux Etats-Unis révèle que l’activité récréative dans les forêts nationales avait injecté pour la même période 100 milliards de dollars dans l’économie américaine en l’an 2000.Ceci exprime toute l’importance économique des aires protégées. Dans la décennie 1990, le montant des dépenses annuelles associées à l’existence des parcs du Québec avait été estimé à 221,6millions de dollars dont 168,4 millions de dollars par les visiteurs des parcs soit près de 80%.Ces dépenses ont permis de soutenir 4614 emplois-année directs et ont engendré annuellement des salaires et autres revenus avant impôts de plus de 193,8 millions de dollars. Les revenus fiscaux et parafiscaux touchés par le Gouvernement du Québec se sont élevés à plus de 45 millions de dollars, dont plus de 32 millions de dollars en impôts sur les salaires et en taxes indirectes. Les revenus fiscaux et parafiscaux perçus par le Gouvernement Fédéral se sont pour leur part établis à plus de 35 millions de dollars, dont plus des trois quarts en impôts sur les salaires et taxes indirectes.
93 Dans les approches cherchant à établir la valeur d’un site, la mesure de l’attractivité touristique est la démarche la plus courante. Elle dérive des études sur les sites classés pour leur valeur naturelle et culturelle. Concernant le PV et dans le cadre de la décentralisation, la démarche de valorisation la plus courante consisterait à évaluer les sommes dépensées par les visiteurs, en particulier les non-résidents de Douala 5ième ou de Douala en général.. Cette évaluation doit prendre en compte les retombées directes et indirectes.
94 De façon globale les formes de tourismes sont :
a- Le tourisme responsable : C’est une activité de tourisme ou de loisir qui met en place des pratiques respectueuses de l’environnement naturel et culturel et qui participe de manière éthique au développement économique local. Cette forme de tourisme responsabilise et favorise ainsi la prise de conscience du touriste vis –à –vis des impacts qu’il peut avoir sur le territoire et le rend acteur de sa consommation.
b- Le tourisme durable désigne toute forme de développement, d’aménagement ou d’activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales et contribue de manière positive et équitable au développement et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent et séjournent dans ces espaces.
c- Le tourisme solidaire a pour finalité d’amener le touriste à une forme de solidarité concrète avec les populations visitées. Il peut prendre plusieurs aspects, comme par exemple, le soutien à un projet de développement (construction d’un pont, d’une école, d’un forage etc.), et s’inscrit dans la durée, garante de l’accomplissement et de la pérennité des actions de solidarité. Ainsi cette forme de tourisme se place comme un facteur de développement et un précieux apport financier (son action permet d’orienter certaines dépenses vers le financement de certains projets) pour les localités qui reçoivent ces touristes.
d- L’écotourisme : Le mot écotourisme est souvent utilisé de manière abusive. C’est un concept créé par des biologistes au Costa Rica dans les années 80 afin de protéger la nature en utilisant les revenus du tourisme. Il est fréquemment assimilé à tourisme « nature ».L’écotourisme s’est développé dans la foulée du mouvement environnemental qui est apparu au début des années 1970. L’intérêt croissant du public pour l’environnement et les voyages orientés vers le plein air, associé avec (à) l’insatisfaction sans cesse croissante envers le tourisme de masse, a montré à l’industrie du tourisme qu’il y avait une place pour l’écotourisme. De même, la compréhension et l’acceptation des principes de conservation de la nature et de durabilité par une fraction grandissante de la population ont également contribué à l’évolution du terme écotourisme. En réalité il n’y a pas de définition universelle de l’écotourisme, généralement considéré comme « un tourisme favorable à l’environnement ».Cette définition est diversement interprété selon les pays ! Pour la Société Internationale de l’Eco-tourisme (1991) c’est « un tourisme responsable en milieux naturels qui préserve l’environnement et participe au bien –être des populations locales. Selon l’Union Mondiale de la Conservation (World Conservation Union) (1996) c’est la « visite de milieux naturels relativement intacts à faible impacts négatifs comportant une implication socioéconomique des populations locales qui est à la fois active et bénéfique ».Autrement dit c’est un sous ensemble du tourisme nature, qui respecte une certaine éthique dont les composantes sont la protection de la nature et les retombées directes aux populations locales. C’est à dire qu’il tend à minimiser l’impact sur l’environnement naturel pour sa préservation à long terme, mais il ne se contente pas d’une approche écologique passive (économie d’énergie, utilisation d’énergies renouvelables, traitements des rejets.)Il implique également une participation active des populations locales et des touristes à des actions de sauvegarde et d’éducation à la sauvegarde de la biodiversité (reforestation, protection de la faune et de la flore, réintroduction d’espèces, etc.).Il s’identifie aussi à une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales.
e- Le tourisme équitable s’inspire des principes du commerce équitable. Il insiste plus particulièrement sur la participation des communautés d’accueil, sur les prises de décisions démocratiques, sur des modes de production respectueux de l’environnement et sur une juste rémunération des prestations locales.
f- Le tourisme intégré et diffus. C’est une initiative locale de développement qui s’appuie sur la volonté des populations de faire partager aux touristes la vie au village, et de participer, ensemble, au développement du territoire. Cette forme de tourisme permet aux populations de prendre en charge leur destin à partir d’activités lucratives saines.
g- Le tourisme communautaire inclut des activités variées, depuis l’entreprise privée désireuse d’augmenter ses relations avec les communautés les plus pauvres, au programme national visant la participation de ces communautés à tous les niveaux. Les stratégies mises en place dans cette forme de tourisme sont de trois grands types : l’extension des avantages économiques pour lescommunautés les plus pauvres, l’augmentationdes impacts non économiques, le développement des politiques, partenariats et processus en faveur de ces communautés.
95 Budowski (1976) dans son article Tourism and Environnemental Conservation Conflict, Coexistence or Symbiosis?
96 Personne d’importance historique au Canada

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