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2.1. Gestion du portefeuille de crédit

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L’indicateur retenu dans le cadre de ce travail a été le portefeuille à risque pour trente jours. La non nullité de cette variable nous révèle son importance significative dans la réalisation de ce double objectif (financier et social). Cela étant, les stratégies à mettre en place par des institutions doivent à trois niveaux : avant le déboursement de crédit, pendant les échéances et après les échéances en cas de non remboursement. Toutefois avant ce processus, l’institution doit s’assurer de l’adaptabilité des produits aux besoins des clients. La quasi-totalité des institutions Kinoises sont caractérisées par le mimétisme et la standardisation de l’offre. En partant d’une étude de marché, l’institution devra être à même de définir les caractéristiques de son produit de manière à être en phase avec les besoins de son public cible.

– Avant le déboursement

La plupart des institutions sous études fondent leurs analyses de crédit sur la capacité de remboursement des emprunteurs et les garanties que ces derniers possèdent. Encore faut-il le souligner que rien ne garantit la fiabilité et la complétude des informations recueillies(41) sur cette capacité de remboursement. Un client adverse, bien qu’ayant une capacité de remboursement suffisante, sera toujours tenté a affiché un comportement d’hasard moral. Cela étant, il est souhaitable que les décisions d’octroi de crédit partent d’une base d’analyse plus étendue.

En premier lieu, la prise en compte du caractère de l’individu dans les analyses est très substantielle. Vue la nature complexe de cette variable, il est souhaitable de procéder par des enquêtes informelles dans les lieux d’activité ou d’habitation de l’emprunteur. Ces enquêtes permettront d’avoir une idée sur le niveau de moralité du prospect. Ce faisant, il n’est pas prudent d’octroyer un crédit à une personne récemment installée dans son environnement d’habitation ou professionnelle car l’institution n’aura pas assez d’informations séantes. De plus, on présume n’est pas maitrisé le niveau de la mobilité spatiale du client.

Par la suite, l’institution devra aussi tenir compte des conditions dans laquelle le prospect évolue. Par condition, on fait allusion à tous les facteurs environnementaux susceptibles d’influencer l’activité du client. L’institution a intérêt à prendre en compte cet élément en vue de dénicher les performances saisonnières et intégrer les risques externes dans l’analyse.

Ensuite, il parait pertinent de prendre en compte les actifs et le passif de l’affaire. Ceci permettra à l’institution de de déterminer si l’affaire est solvable et de savoir combien de fonds de commerce est à la base de l’affaire. Une institution rationnelle ne peut pas octroyer un crédit supérieur au fonds propre du client.

– Pendant que le crédit est encours

Dans les manuels de procédures des institutions sous études, la plupart d’entre eux déclarent faire des visites après le décaissement pour s’assurer de la bonne affectation du crédit telle que déclarée lors de la demande. Cependant, rare sont ceux qui l’appliquent. Certes ces visites engagent des coûts supplémentaires, mais aussi elle vaut leur pesant d’or.

Dans la plupart des cas, les analyses de l’institution se basent sur une activité quelconque et le remboursement se fera sur une activité dont l’institution ne maitrise aucun risque. Ainsi, la négligence de la réalisation de ces visites expose donc l’institution à un niveau de vulnérabilité énorme.

L’institution a donc intérêt à réaliser ces visites de courtoisies pour s’assurer de la bonne évolution de l’activité du client. De plus, ces visites serviront à internaliser la relation « client-institution(42) » et de réduire l’asymétrie informationnelle.

Pour contourner les problèmes des coûts, l’institution doit en amont bien définir son champ d’intervention en tenant compte du principe de la proximité géographique.

– En cas de non remboursement à l’échéance

La première des choses est d’avoir l’information selon laquelle le client n’a pas effectué son remboursement à l’échéance. Malencontreusement le système d’information de gestion de certaines institutions sous étude ne génère pas toujours cette information au moment opportun. Les efforts doivent commencer par là. Avoir un SIG à même de produire cette information au bon moment. Ceci n’est pas synonyme de l’achat d’un logiciel. Même de façon manuelle, avec des rapports journaliers bien établis, l’institution de petite taille peut contrôler son information.

Ensuite, il faut chercher la cause du non-paiement à l’échéance. Une segmentation des clients est souhaitable pour appliquer des techniques spécifiques à chaque classe. Parfois c’est juste un oubli ou un empêchement. Dans ce cas, une simple relance suffit. Pour d’autres, il s’agit d’un risque pur. Le bât blesse encore à ce niveau. La plupart des institutions actives sous études adoptent des mesures agressives pendant le recouvrement bien que le client soit de bonne foi. Rare sont les institutions qui appliquent le rééchelonnement et moins encore le refinancement. Or ces mécanismes sont bien repris dans leurs manuels de crédit. La mise en application de ces mécanismes est d’une importance substantielle.

Pour les clients qui peuvent mais ne veulent pas payer, l’institution doit appliquer la stratégie d’escalade, c’est-à-dire accentue l’intensité de recouvrement lorsque le jour avance. Ceci peut aller jusqu’au recouvrement juridique. Mais seulement, dans le contexte congolais, il n’est pas rationnel d’arriver à ce niveau pour éviter les dépenses supplémentaire ne garantissant pas le remboursement.

41 En effet, dans une relation de crédit, l’emprunteur possède toujours plus d’informations que le préteur. Il sera tenté d’affiché un opportunisme précontractuel pour cacher ses faiblesses et maximiser ainsi les chances d’obtention d’un crédit. Cet état de chose est qualifié d’asymétrie d’information.
42 Proximité relationnelle

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