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2.1 Ethique

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Notre sujet touche la sphère intime des personnes incarcérées donc avant d’effectuer des entretiens, nous savions que nous devions être vigilantes à ne pas révéler les noms, l’âge, les lieux, afin de respecter l’anonymat des personnes contactées. Lors des entretiens, les personnes devaient venir avec leur consentement libre et éclairé. Nous leur avions expliqué qu’elles pouvaient à tout moment se rétracter.

Nous voulions être particulièrement attentives aux mots utilisés, aux questions que nous emploierions à ce moment précis puisque c’est un sujet délicat et tabou. Il était donc important pour nous de respecter leur intimité.

De plus, dans le processus de communication, nous avons essayé de garder en tête qu’il y avait en « jeu les problèmes liés aux relations interpersonnelles » (1). Dès qu’il y a des entretiens, une suite d’interactions se produit entre l’enquêté et l’enquêteur. Pour Bourdieu (2), il existe un accord des inconscients. L’enquêteur porte souvent « au grand jour des choses enfouies », il aide à livrer la vérité ou à s’en délivrer.

Etant donné que nous avons mené des entretiens semi-directifs (explicités dans le chapitre entretien), nous avons utilisé un dictaphone et pour cela nous avons souhaité demander leur accord. En spécifiant bien que l’entretien était confidentiel.

Notre terrain de recherche (la prison) est constitué de règles sécuritaires institutionnelles extrêmement importantes. Il nous a été demandé de les suivre à la lettre.

C’est-à-dire que nous avons été soumises à une fouille, nous ne pouvions pas enregistrer les entretiens en dehors des bâtiments administratifs (en tout cas pour l’établissement que nous avons visité). Nous nous sommes engagées à respecter les règles institutionnelles quelques qu’elles soient.

Lorsque nous avons rencontré le directeur du pénitencier, il a été d’accord que nous l’enregistrions dans le bâtiment administratif. Mais il nous a été impossible d’introduire le dictaphone à l’intérieur de la prison. Nous avons dû le laisser à l’entrée.

Dès cet instant, nous avons su que nous devions nous préparer à prendre de « bonnes » notes si nous rencontrions des détenus dans cette prison voire dans d’autres lieux fermés.

De plus, comme les parloirs pour les visiteurs étaient communs, il était évident que nous allions rencontrer des difficultés à recueillir des récits intimes, du fait que d’autres individus étaient présents dans la même pièce.

C’est également à cet instant, que nous avons compris qu’il fallait changer d’environnement. Nous nous sommes dirigées vers des personnes qui avaient vécues une détention et qui étaient en semi-liberté ou libres. Le lieu serait donc choisi par les sujets, et les entretiens seraient sans témoin.
A la fin de notre recherche, nous avons effacé les entretiens après les avoir retranscrits.

Nous sommes conscientes que ce travail de mémoire sera accessible à tous, donc, il était d’autant plus important pour nous que les personnes « interviewées », ne soient pas reconnaissables dans les retranscriptions.

Le directeur de prison, quant à lui, nous a demandé de lui donner seulement les conclusions de notre travail de Bachelor. Nous le ferons volontiers car nous savons que nous ne livrerons pas des informations touchant la sphère privée.

Ce travail sera également transmis au directeur du foyer accueillant des personnes en semi-liberté afin que ces dernières puissent accéder à ce mémoire.

1 Pittet, M (2004-2005). Propos sur les méthodes de recherche (Module 110). Genève : IES-HES, Haute école de Travail Social.
2 Sous la direction de Bourdieu, P., (1993). Document comprendre. La misère du monde. Editions du Seuil.

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