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2. La stratégie de La Poste face au développement du e-commerce

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La Poste souhaite profiter des opportunités économiques qu’offre l’essor du ecommerce
et a adapté ses services en vue de se positionner dans le marché des points
relais.

a) La Poste élargit ses horaires d’ouverture

L’actuel leader français du traitement de colis, ColiPoste, a depuis peu créé de
nouveaux services soit de manière locale, soit de manière généralisée. L’une des premières
mesures depuis juillet 2009 a été l’élargissement des plages horaires d’ouverture des
bureaux de poste à 20h. Cette mesure ne s’applique que de manière locale dans certains
bureaux de poste parisiens et d’autres grandes villes. Par cette action, clairement adressée
aux personnes actives et urbaines ayant le besoin de récupérer leurs colis ou leurs
recommandés tard en soirée, ColiPoste souhaite aussi inciter les cyberconsommateurs à
opter pour une livraison à domicile par le biais du Colissimo au moment de leurs commandes
sur internet. La seconde mesure concerne la volonté de limiter le temps d’attente en agence.

Pour cela, des « points accueil » avec un conseiller ont été mis en place dans la majorité des
bureaux de poste afin de mieux distribuer le flux de clientèle en fonction des besoins
exprimés et ainsi réduire le temps d’attente.
On peut supposer que ces deux types de mesure peuvent motiver les cyberclients
auparavant réfractaires du bureau de poste sous prétexte que les horaires n’étaient pas
adaptés et les temps d’attente en agence trop longs.

b) … et développe sa propre solution de livraison en point relais

Pour compléter son offre So Colissimo, ColiPoste a décidé en 2008 de lancer un
service de livraison en points de retrait dans des commerces de proximité. ColiPoste n’a pas
souhaité solliciter les bureaux de poste pour constituer son service de points relais parce que
comme le dit Géraud Felgines : « les bureaux de poste ont un point faible : des horaires
d’ouverture pas toujours cohérents avec le rythme de vie des citadins actifs, et ils sont en
général fermés le samedi après-midi, même si des efforts ont été fait dans ce sens ces
dernières années, notamment à Paris. »

Par conséquent, ColiPoste a publié, le 17 décembre 2008, un avis de marché destiné
à la mise en place d’un service de mise à disposition et de dépôt de colis pour les
particuliers, hors domicile dans un réseau de points de contacts de proximité. A l’issue de
cette procédure de mise en concurrence, ColiPoste a sélectionné l’une de ses filiales,
Exapaq, qui utilisait alors le réseau de points relais A2pas, et Mondial Relay. Si le partenariat
conclu avec Exapaq est entré en vigueur et permet d’ores et déjà à ColiPoste de proposer
un service de livraison en points relais, celui convenu avec Mondial Relay a été
unilatéralement suspendu par La Poste le 12 janvier 2011 en attente de la décision de fond
de l’Autorité de la Concurrence qui a été saisie suite à l’intervention de Christine Lagarde, la
ministre de l’économie, des finances et de l’industrie de l’époque en septembre 2010 et de
Kiala en octobre 2010.

« À ce stade de l’instruction, compte tenu du pouvoir de marché que
détient déjà La Poste sur le marché de la livraison standard de colis, de l’importance du
réseau de points de retrait de Mondial Relay et des barrières à l’entrée que présente ce
secteur, l’Autorité de la Concurrence considère que la mise en oeuvre de l’accord risquerait
de marginaliser les opérateurs concurrents déjà présents ou potentiels », précise le
communiqué de l’Autorité de la Concurrence du 12 mai 2011. L’Autorité de la Concurrence
prononce alors une « mesure d’urgence » qui impose à La Poste de maintenir la suspension
de toute signature avec Mondial Relay « jusqu’à ce qu’intervienne la décision de fond de
l’autorité sur cette affaire ».

En somme, le réseau de points relais de La Poste s’est réduit à celui d’Exapaq et ses
3000 points de retrait. Notons qu’en novembre 2009, Geopost a acquis 80% du capital de la
société Pickup Services, la société qui gérait la logistique du réseau A2pas, estimant que le
système d’information développé par A2pas était facile à combiner avec celui de La Poste et
que la capacité d’animation et de supervision de Pickup Services correspondait également
aux attentes de La Poste (notamment avec l’existence d’un centre d’opération national qui
pilote le réseau de points relais). Après le rachat par GeoPost, Pickup Services a reconstitué
son propre réseau en recrutant 3000 points relais.

Page suivante : 3. L’adossement à la solution des points relais par les expressistes

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