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2) La prise en main de l’économie par la classe ouvrière

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En effet, dans la pensée trotskiste, ce sont les ouvriers qui sont le plus à même d’assurer la gestion économique de la société, étant entendu que ce sont eux qui, du fait de leur expérience de travail dans les usines, assurent le développement et le maintien des moyens de production (les outils, les machines, etc…), mais assurent aussi la production. 39

Cette gestion économique, sitôt qu’elle serait prise en charge par la classe ouvrière, assurerait la transition socialiste, but ultime de la « Guerre révolutionnaire » : « Ce qui manque, c’est uniquement la prise en main de la direction de la politique et de l’économie par les travailleurs eux-mêmes. Car eux seuls ont intérêt à organiser une société où le travail soit utilisé à produire pour les besoins de tous et non pour le profit de quelques-uns. Et cela dépend de nous, travailleurs »92. Les travailleurs ont pour tâche d’établir une société assurant la satisfaction de tous les besoins de tous les consommateurs : « Quand le système économique sera établi en fonction des besoins des consommateurs, les travailleurs, non seulement accepteront un rôle gestionnaire, mais ils en revendiqueront la direction et pas seulement par les cantines et les œuvres sociales, mais pour toutes les activités humaines »93. On retient, comme argument principal, que cette gestion prolétarienne du travail et de la production économique assurerait la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme, et donc le profit pour le plus grand nombre : « Si nous avions effectivement le contrôle sur l’organisation de la production, notre « suggestion » principale serait la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et là, toutes les « suggestions » serviraient au bien des hommes et non aux profits de quelques-uns »94. Cette prise en main de la gestion économique de la société par la classe ouvrière garantirait à chacune et chacun un juste rapport au travail : « Dans une société qui ne serait pas fondée sur la recherche exclusive des profits d’une minorité, le problème serait résolu par la réduction maximum des heures de travail et leur répartition, entre tous, dans le cadre d’un plan d’ensemble organisant la société sur la base du bien-être du plus grand nombre »95. De plus, si la gestion économique de la société par la classe ouvrière doit amener au socialisme, on admet également la réciprocité du postulat, puisque « La gestion ouvrière ne sera véritablement réalisée que sous le socialisme »96. Ainsi, la pensée trotskiste admet une bien meilleure gestion de la production des travailleurs sur les capitalistes, puisque pour les uns, il s’agit d’accaparer les richesses économiques au détriment des autres, tandis que pour ces derniers, la gestion de l’économie par eux-40

mêmes entraînerait l’épanouissement du plus grand nombre, de la multitude : « Les travailleurs sont capables de gérer toute la société bien mieux que ne le font les capitalistes ou leur État car ils la géreraient dans l’intérêt de tous et non dans celui de quelques-uns »97. Et il est entendu que seuls les travailleurs, seuls les producteurs ont vocation à diriger et assumer la gestion du pouvoir dans cette société socialiste, devenue véritablement démocratique, puisque « La seule démocratie que nous reconnaissons, pour laquelle nous combattons, c’est celle des producteurs »98. L’humanité, enfin libérée des injustices, et la gestion politico-économique de la société par la classe ouvrière, sont également accompagnées d’un affranchissement de l’Homme vis-à-vis des machines, et d’un progrès technique utilisé dans l’intérêt de toutes et de tous.

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