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1.5.3. Les risques technologiques et naturels(49)

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L‘occurrence de catastrophes d‘origines naturelles comme les séismes d‘Izmit (Turquie, 1999), Bham (Iran, 2003), le cyclone Katerina (Etats-Unis d‘Amérique, 2005) ou encore les tsunamis (Asie du sud-est, 2004) démontre bien l‘exposition et la fragilité de nos sociétés face à ces événements majeurs. Par ailleurs, les activités anthropiques liées à la production de biens et d‘énergie sont sources d‘atteinte chronique à l‘environnement (réchauffement climatique lié aux émissions de dioxyde de carbone, par exemple) d‘une part et à l‘origine d‘accidents technologiques majeurs d‘autre part.

Si des catastrophes comme celle d‘AZF (Azote de France) à Toulouse (France, 2001)(50) ont une gravité moins importante en termes de nombre de victimes comparativement à celles d‘origine naturelle listées précédemment, elles n‘en demeurent pas moins préoccupantes. Les accidents technologiques, tout comme ceux liés aux transports, semblent de plus en plus fréquents. Enfin, le développement de l‘informatique et des réseaux de communication et d‘information conduit à exposer nos sociétés à de nouveaux dangers (piratages informatiques).

L‘amélioration globale du niveau de vie des populations dans les pays dits riches conduit les sociétés à refuser de plus en plus le risque et à exiger un niveau de sécurité en constante augmentation. Des situations considérées comme dangereuses aujourd‘hui ne l‘étaient pas forcément dans le passé où de nombreux dangers (sécheresse, froid, famine, épidémie) étaient perçus comme des calamités. Par ailleurs, ces situations ne sont pas perçues de façons identiques suivant les sociétés considérées.

Un risque peut être considéré comme inacceptable par la population dans les sociétés occidentales alors qu‘il sera toléré par la population d‘un pays en voie de développement où dans bien des cas la lutte pour la vie est encore la règle qui prévaut.

Le développement industriel des deux siècles passés a permis de grandes avancées technologiques et une amélioration considérable du niveau de vie des populations. Le développement des machines à vapeurs, l‘utilisation des différentes ressources en énergies (domaines de l‘extraction minière, de la pétrochimie, du nucléaire,…), le développement de la chimie et celui des transports (chemin de fer, véhicules terrestres, avions,…) en sont les illustrations les plus marquantes. Mais, simultanément, ils sont bien souvent générateurs de nouvelles sources de danger et de nouveaux types de risques. Cette période a donc été ponctuée par de nombreux accidents technologiques majeurs, qui sont répertoriés dans différentes bases de données.

Des systèmes industriels complexes et des accidents majeurs : La plupart des systèmes industriels sont des systèmes complexes avec des interactions fortes entre les éléments techniques et humains qui les composent. Il est difficile de séparer les aspects techniques des aspects économiques et sociaux dans ces systèmes. A titre d‘exemple, des contraintes économiques peuvent avoir un impact très négatif sur la politique de maintenance et/ou de recrutement et donc être génératrices de risques. Les accidents qui se produisent dans ces systèmes complexes sont par conséquent de nature complexe. S‘intéresser au domaine du risque conduit donc à s‘intéresser au domaine de la complexité.

C‘est bien souvent très en amont de l‘événement accidentel que les causes profondes prennent leurs sources. D‘une façon générale, ces causes peuvent être classées suivant différentes familles de dysfonctionnements : d‘ordre technique, d‘ordre réglementaire, d‘ordre organisationnel, d‘ordre politique, d‘ordre social, d‘ordre économique, ou encore les causes liées à l‘environnement.

Les aléas naturels dépendent essentiellement de l‘environnement. Trois grands types d‘origine pour les phénomènes naturels peuvent être distingués comme suit:

• origine géophysique : séismes et volcans,
• origine hydrométéorologique : cyclones, inondations, avalanches, sécheresse, etc.,
• origine géomorphologique : mouvement de terrain, etc.

Les cinétiques de ces phénomènes peuvent se révéler très différentes : ils peuvent être brusques et soudains pour certains d‘entre eux (séismes) et lents pour d‘autres (sécheresse). L‘homme n‘exerce une influence sur ce type d‘aléas que depuis qu‘il a mené des actions sur l‘aménagement des territoires.

Les variations climatiques ou les désordres météorologiques sont le plus fréquemment à l‘origine des catastrophes. L‘inondation liée à la crue d‘un cours d‘eau est un phénomène naturel très préoccupant. Celui-ci peut être à cinétique lente ou rapide (crues torrentielles, rupture de barrage ou de digue). Toutes les grandes vallées sont exposées à ce phénomène de crue. Celles-ci sont pourtant des lieux géographiques fortement urbanisés et donc exposés. Le phénomène géologique dû au déficit en eau est le plus coûteux après les inondations. Il perturbe l‘équilibre du sous-sol et fragilise les bâtiments. La canicule et la sécheresse dues à l‘intensité des températures estivales conduisent à des conséquences redoutables en termes de santé publique.

A plus grande échelle spatiale, les séismes entraînent des dégâts importants. Ils se produisent dans les régions situées à la frontière des plaques tectoniques qui peuvent être des régions où la densité humaine est très grande (Californie par exemple).

Vu qu‘il existe une inégale répartition des catastrophes à l‘échelle du globe, il est difficile d‘établir des bilans fiables en ce qui concerne les catastrophes naturelles, car les données peuvent se révéler disparates, partielles et de qualité très différentes selon les pays concernés.

Le nombre de catastrophes à l‘échelle du globe aux cours des trois dernières décennies montre une disproportion flagrante entre catastrophes naturels et accidents technologiques. Sur un total de 1,3 millions de victimes mortes ou disparues, seules 13% le sont suite aux conséquences d‘un accident technologiques. Les phénomènes climatiques (ouragans, cyclones, tempêtes, inondations, etc.) sont responsables de 44% des pertes humaines. Les séismes s‘inscrivent dans le bilan pour près de la moitié des catastrophes avec 40% des pertes humaines. Les zones urbaines sont les plus touchées (66% des victimes y sont dénombrés) soit un nombre moyen de victimes compris entre 30000 et 40000 citadins par an. Le montant des pertes matérielles et économiques provoquées par les catastrophes naturelles affichent une forte progression depuis 1990 avec des moyennes annuelles de l‘ordre de 20 milliards de dollars (données estimées à partir des biens assurés indemnisés).

Les catastrophes se répartissent de façon très inégales entre les pays dits « riches » et ceux en « voie de développement »:

• sur les 40 catastrophes les plus meurtrières dans le monde, 25 ont eu lieu en Asie (inondations, cyclones, tsunamis), 7 en Afrique et 4 en Amérique Latine. Les 6 autres se sont produites en Europe et Japon.

• sur les 40 catastrophes les plus coûteuses, la région de l‘Amérique du Nord est la plus touchée avec 22 catastrophes (cyclones et séismes) suivie de l‘Europe occidentale avec 8 catastrophes. La tendance est ici strictement opposée à la précédente.

Existe-t-il un risque zéro dans le domaine des processus naturels ? Il est également évident que le risque zéro n‘existe pas dans le domaine du risque naturel. En effet, les causes des processus à l‘origine des catastrophes naturelles sont la plupart du temps indépendantes de l‘homme. Par contre, les conséquences sont d‘autant plus graves que l‘exposition des systèmes sociotechniques est importante. Cette exposition est souvent le fait d‘une urbanisation qui ne prend pas en compte la prévention des risques

49 Toutes les informations ont été compilées à partir du site e-sige.ensmp.fr.- Les risques.- http://www.e-sige.ensmp.fr/uved/risques/index.html
50 Extrait du site ac-toulouse.fr.- Azote France à Toulouse.- http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/azf/azf.htm

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