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1.4 Le conflit armé et la transition

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Dans la plus part des cas, le conflit armé provoque simultanément les crises politico-militaire, humanitaire et économique et les conséquences sont souvent d‘ordre multisectoriel. Ceci étant, pendant la période de transition, tous les acteurs (humanitaires, développement, la contrepartie nationale) doivent se focaliser sur le lien entre l‘Urgence et le Développement tout en adressant les Causes Profondes des Crises tels que schématiquement décrit ci-après(55) :

Schéma X : L’illustration schématique de l’impact simultané du conflit armé et les défis de la transition

Schéma Les enjeux de la transition politique et humanitaire le cas de la crise politico-militaire et postélectorale en Côte d’Ivoire 10

En période de transition, l‘action humanitaire peut alors se révéler nécessaire, dans la mesure où, au-delà de la simple fourniture de secours, elle consiste aussi à protéger les personnes qui souffrent des conséquences des conflits armés – tâche qui se poursuit après la fin des hostilités. Le but ultime de l‘action humanitaire étant de s’assurer que la dignité des personnes est respectée, cette tâche implique le respect de la santé physique et mentale de tout individu, la protection contre les abus de pouvoir et contre la discrimination, et la reconnaissance que les gens peuvent et doivent prendre une part active dans la recherche de solutions durables à leurs propres problèmes.

Le droit international humanitaire doit rester la pierre angulaire de l‘action humanitaire, et ce, en période de conflit comme en période de transition. Les besoins en termes d‘assistance persistent fréquemment après la fin des hostilités actives. Durant la période qui vient juste après un conflit, une assistance d‘urgence est en effet nécessaire, par exemple en cas de pénurie alimentaire, ou lorsque des groupes de personnes, pour des raisons de sécurité, sont restés hors d‘atteinte des organisations humanitaires pendant les combats, ou encore parce que les parties en conflit n‘ont pas pu soutenir l‘action humanitaire, voire même l‘ont entravée.

Dans ces différents cas de figure, la situation des populations est à tel point précaire qu‘elle requiert le déploiement immédiat d‘activités de secours. De la part des organisations humanitaires, se désintéresser du sort des populations serait inacceptable : si elles le faisaient, elles mépriseraient non seulement les principes d‘humanité et d‘impartialité, mais perdraient également toute crédibilité. Les organisations humanitaires sont souvent obligées de prolonger leur action de secours au-delà de la période qui suit immédiatement un conflit, afin d‘éviter qu‘il y ait un vide entre le retrait progressif de l‘assistance humanitaire et la mise en place graduelle de l‘aide au développement.

Cette aide, de surcroît, peut être retardée pour des raisons de sécurité ou parce que les ressources financières nécessaires n‘ont pas encore été engagées ou ne peuvent être libérées, ou encore à cause des conditions auxquelles est soumis l‘octroi des fonds alloués au développement. Par ailleurs, lorsque ces fonds sont finalement libérés, les conditions de vie des populations (les plus nécessiteuses surtout), qui attendent des bienfaits tangibles du processus de paix, ne s‘en trouvent pas forcément améliorées sur le champ.

Enfin, il n‘est pas rare qu‘une catastrophe naturelle – sécheresse, séisme ou inondation – vienne rajouter aux problèmes que rencontrent les personnes déplacées, les réfugiés, les personnes rentrées chez elles ou d‘autres catégories de victimes des conflits armés. Par conséquent, les pressions exercées sur les organisations humanitaires pour qu‘elles mettent un terme à leurs activités peuvent s‘avérer néfastes pour les victimes d‘un conflit, que ce soit pendant ou après les hostilités.

Les organisations humanitaires ne devraient pas se lancer à tout prix dans des activités de développement qui ne cadrent pas avec leur horizon prévisionnel ou qui requièrent des compétences et une expérience spécifiques qu‘elles ne possèdent peut-être pas. Des activités qui, en outre, peuvent avoir des implications politiques inconciliables avec leur mandat. Cependant, ces organisations ne devraient pas pour autant subir des pressions pour qu’elles cessent leurs activités, lorsqu‘il n‘existe pas d‘autres moyens pour les populations vulnérables de vivre dans la dignité.

55 IASC Cluster Working Group on Early Recovery, Guidance on Early Recovery,April,2008, http://ochanet.unocha.org/PG/Policy%20Guidance/EarlyRecoveryGuidanceNote.pdf/

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