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1.2.3. Les types de dégradation

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La dégradation peut être de trois formes : physique chimique ou biologique.

1.2.3.1. Dégradation physique

Elle contribue à l’affaiblissement de la structure du sol induisant l’encroûtement, la compaction, et l’érosion.

L’encroûtement est le résultat de la réorganisation des particules de la surface du sol, sous l’effet du vent ou de la pluie. Il peut survenir par exemple lorsque le lit de semence (stade final de préparation du terrain avant le semis) se mouille et sèche rapidement. Une couche de terre solide et compacte se forme alors à la surface du sol (dans les 5 premiers cm), empêchant la culture de bien lever.

La compaction désigne la réorganisation des particules de sol sous l’effet d’une pression externe (piétinement des animaux en conditions humides ou du passage de lourdes machines) et une réduction de l’espace poral. La compaction du sol est entraîné une diminution de l’activité biologique de sol et de la productivité des sols agricoles et forestiers. Dans un sol compacté, la densité apparente du sol augmente considérablement réduisant ainsi l’espace occupé par les pores du sol qui contiennent l’eau et l’air. Ainsi, la porosité du sol est réduite, la circulation de l’air et de l’eau ne se fait plus normalement et l’enracinement est limité, voire impossible. Les flux d’eau ne pouvant plus s’effectuer verticalement, le ruissellement se déclenche, entraînant des phénomènes d’érosion.

L’érosion est l’ablation et le transport latéral de particules solides du sol par le vent et l’eau sur la surface du sol.

L’érosion éolienne comprend l’enlèvement et le dépôt de particules par le vent, ainsi que l’effet abrasif de ces particules durant leur transport. Elle se produit lorsque le sol est nu. Il y a enlèvement de la partie superficielle des terres arables mais aussi le recouvrement de champs, de bâtiments, de clôtures, de routes par des masses de terre indésirables.

L’érosion hydrique est la détérioration de la terre sous l’action des eaux de ruissellement.

Les différents types d’érosion hydrique sont par ordre de gravité :

– le splash ;
– l’érosion en nappe ;
– l’érosion en rigoles ;
– l’érosion en ravines.

L’ampleur de l’érosion hydrique dépend de l’intensité des pluies, de la couverture du sol, de la topographie, des propriétés du sol, de l’orientation et de l’exposition.

1.2.3.2. Dégradation chimique

La dégradation chimique des sols comprend les phénomènes de salinisation et d’alcalisation, d’acidification ou de perte de nutriments des sols.

1.2.3.2.1. Salinisation et alcalinisation

La salinisation provient d’un excès de sels solubles dans la solution du sol. Elle s’apprécie par la conductivité électrique qui mesure l’aptitude de la solution du sol à conduire le courant électrique. Elle s’exprime en siemens/mètre, (1 dS/m = 1mmho/cm).

L’alcalinisation se manifeste par une présence excessive de sodium dans le complexe absorbant des sols. Elle s’apprécie par le pourcentage de sodium échangeable (ESP) qui indique le degré de saturation du complexe absorbant par l’ion Na +.

Au Sénégal, la salinisation est surtout d’origine marine ancienne ou actuelle et se caractérise par des infiltrations de la mer dans une nappe phréatique littorale qui est douce au départ. La contamination fait suite à une remontée du niveau phréatique (zone des Niayes). La salinisation marine ancienne est liée à la dernière transgression marine qui a laissé des surfaces « d’eaux piégées » qui devinrent de véritables lagunes (Ba et al, 2005). La présence de vases marines imprégnées de sel marin le long de certaines côtes et estuaires (deltas du Sénégal et du Saloum, Casamance) donne naissance à des sols salins spéciaux appelés sols sulfatés acides.

1.2.3.2.2. Acidification

Cette acidité résulte ente autres de la décalcification du complexe absorbant des sols. Elle peut induire sur les sols exondés une toxicité aluminique. Un inventaire mené en 1974 (Piéri C., 1974 ; in Bèye G., 977) donnait une estimation des superficies atteintes par l’acidité :

– 25% de la surface cultivée dans les régions de Thiès et Diourbel ;
– 15% de la surface cultivée dans le Sine Saloum ;
– 50% de la surface cultivée en Casamance continentale ;
– 6% de la surface cultivée dans le Sénégal Oriental.

Soit environ 430000 ha ou 21,50% du total des terres cultivées.

1.2.3.2.3. Perte de nutriments et de matière organique

La perte d’éléments nutritifs est un processus de dégradation des sols avec de sévères impacts économiques et sociaux. Les prélèvements par les cultures ne sont pas compensés par des restitutions (fumure minérale ou organique, restauration par la jachère).

Le lessivage en profondeur des éléments solubles de la couche humique et le blocage du phosphore par les oxydes de fer peuvent être à l’origine de ces perturbations qui sont aggravées par la non restitution des éléments exportés par les récoltes (grains, paille, racines).

1.2.3.3. Dégradation biologique

Dans le sol, l’activité biologique contrôle les processus importants qui déterminent sa fertilité : taux ou vitesse de décomposition, de minéralisation, de dénitrification ou de lixiviation. En fait, il y a une très étroite relation entre l’activité microbienne et la teneur en eau du sol.

Ainsi, il existe un seuil critique de la teneur en eau en dessous duquel les processus biologiques tels que les taux de diffusion de l’oxygène et des éléments nutritifs sont inhibés (Scholes et al., 1994 in Woomer and Swift 1994).

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